Malgré l'argent donné par Salim, la vie des quatre frères continua dans la même misère et la même crasse de Bagdad. Chaque jour apportait son lot de défis et de difficultés, mais ils faisaient de leur mieux pour rester unis et s'entraider dans leur lutte pour la survie.

Hakim et Ahmed continuaient de travailler dur, vendant des tapis et lavant des babouches pour une maigre pitance. Leurs mains étaient écorchées par le travail acharné, mais leur détermination à subvenir aux besoins de leur famille restait inébranlable.

Abdal passait ses journées à la boutique de lampes à huile, faisant de son mieux pour gagner quelques pièces supplémentaires pour aider sa famille. Sa jeunesse et sa vigueur étaient mises à l'épreuve par les tâches ardues, mais il était prêt à tout pour soulager ne serait-ce qu'un peu le fardeau de ses frères.

Quant à Ali, malgré les moqueries des mauvais garçons et les regards méprisants des passants, il continuait de travailler à la boutique de tapis, nettoyant la saleté et la crasse avec une détermination farouche. Chaque jour, il se levait avec l'espoir que ses efforts contribueraient à améliorer la vie de sa famille, même si le chemin semblait long et difficile.

Un jour, alors qu'Ali était censé laver la boutique de tapis comme à son habitude, il fut tenté par les mauvais garçons des rues qui l'invitèrent à les rejoindre pour vadrouiller dans les ruelles sales de Bagdad et voler les riches passants. Malgré les remords qui l'assaillaient, l'appel de l'aventure et de l'excitation était trop fort pour qu'il résiste. Il laissa donc derrière lui ses responsabilités et se lança dans les rues tortueuses de la cité, son cœur battant au rythme de l'interdit.

Des heures passèrent tandis qu'Ali se laissait entraîner dans les méandres de la ville, ses pas le menant de plus en plus loin de la boutique de tapis et de ses obligations. Guidé par l'adrénaline et la promesse de richesse facile, il ne se rendit compte du temps qui passait que lorsque le soleil commença à décliner à l'horizon, teintant le ciel d'une lueur dorée.

Pris de panique, Ali rebroussa chemin aussi vite que ses jambes pouvaient le porter, son cœur battant la chamade à l'idée des conséquences de ses actes. Mais à son retour à la boutique, il fut accueilli par le regard furieux du marchand, dont la colère éclata tel un tonnerre dans la pièce confinée.

Le marchand (d'un ton cinglant) : "Où étais-tu, Ali ?! Tu devais nettoyer la boutique et tu as disparu toute la journée !"

Ali, honteux et incapable de soutenir le regard accusateur du marchand, baissa la tête, réalisant l'ampleur de son erreur.

Le marchand (avec une rage contenue) : "Tu es renvoyé, Ali. Tu ne mérites pas de travailler pour moi si tu ne peux même pas accomplir une tâche aussi simple."

Ali sentit le sol se dérober sous ses pieds, la culpabilité et la honte l'envahissant jusqu'au plus profond de son être. Sa famille dépendait de lui, et il avait trahi leur confiance par sa propre faiblesse et son irresponsabilité.

Le soir venu, Hakim et Ahmed étaient furieux face à l'annonce du renvoi d'Ali. Leurs visages étaient marqués par la déception et la colère alors qu'ils disputaient leur jeune frère pour son comportement irresponsable et égoïste. Les mots durs fusaient, exprimant la douleur et la frustration de voir leur famille souffrir à cause des actions imprudentes d'Ali.

Dans l'atmosphère tendue de la maison, Ali ressentit le poids écrasant de sa propre culpabilité, réalisant qu'il avait non seulement trahi la confiance de son employeur, mais aussi celle de sa propre famille. Et alors que la nuit tombait sur les rues de Bagdad, il savait que la route vers la rédemption serait longue et difficile, mais il était déterminé à tout faire pour réparer ses erreurs et regagner la confiance de ceux qu'il aimait le plus au monde.

Ali et les étoiles de BagdadWhere stories live. Discover now