☆•1°Nadia•☆

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Harder To Breathe-Letdown

Après quelques minutes de marche peu intense, nous parvenons enfin à voir l'immense maison où se trouvait la soirée de rentrée du Cégep Kurik (Cégep fictif).
-C’est le temps d’entrer, mon chou ! s'écria le blond en entrelaçant mes doigts aux siens.
Brusquement, Tomas tira sur ma main et me fit monter les marches menant au balcon. J'eus à peine le temps d'analyser les environs. J'avais vaguement vu des couples s'embrassant et des petits groupes fumant des joints.
À ma grande surprise, la porte de la maison était grande ouverte, laissant n'importe qui entrer à sa guise. Tomas ne tiqua pas à ce léger détail, inquiétant à mes yeux, et en profita pour se glisser à l'intérieur. Rapidement, il nous conduit à la cuisine. Il savait dans quelle pièce se trouvait l'alcool apparemment.
-Je sens qu'on va s'amuser, dit-il en se tournant vers moi, le sourire aux lèvres.
Même si son sourire était magnifique, je ne pouvais m'empêcher d'avoir un mauvais pressentiment par rapport à cette soirée. L'îlot était caché sous des tonnes de bouteille d'alcool, tous plus puissant les unes que les autres. Quelques personnes en quête de tranquillité discutaient entre elles.
Soudain, le bouclé empoigna deux gobelets en plastique rouge, il m'en tendit un et me fit un clin d'œil. Il avait une idée derrière la tête.
-Je te laisse choisir ma première boisson de la soirée, Juju.
Juju...
Il y a un moment que je n'avais pas entendu ce surnom...
Son petit air narquois était contagieux. Dans un geste habile, j'attrapai une grosse bouteille en verre, que je ne connaissais ni d’Ève, ni d'Adams, puis je versai le liquide dans les verres.
-Goute Tommy… disais-je d'une voix féminie, qui le fit éclater de rire.
De nouveau calme, celui-ci m'écouta et trempait le bout de ses lèvres dans ma somptueuse boisson. Immédiatement, il grimaça. Ce qui nous faisait pouffer tous les deux. Il n'avait jamais bu d'alcool fort, apparemment. Il était trop pur pour ça...
-C'est ignoble !
À ses mots, il me lança un regard noir et son doux visage se crispa, mais la seconde suivante, son éclat revenait au galop.
-Ela ! cria-t-il en courant.
Arrivé, à la hauteur d’une jeune métisse que je reconnus aussitôt, mon meilleur ami entourait ses bras autour du cou de notre amie, plus qu’heureux de la revoir après un été loin d’elle.
Je m’adossai au comptoir. J’étais enfin seule, je soupirai et bu une gorgée de ma boisson, sans grimacer. J'appréciais le sois disant calme des lieux, sauf qu'une main se posa sur mon épaule droite. Je n'eus pas besoin de réfléchir, mon unique réaction était de tourner brusquement ma tête vers l'individu, sachant que ce n'était pas Tomas vu qu'il était parti au salon avec Ela.
~
Dès que je tournais la tête, je tombai nez à nez avec le visage d'une fille aux longs cheveux noir corbeau et aux yeux bridés. Mon cœur ne fit qu'un tour. Ma bouche s'ouvrit sous la surprise. Pourtant, mon opposante afficha un air séducteur. J'avais envie de lui jeter mon verre en pleine gueule. Tous ses gestes étaient calculés et maîtrisés. Elle s'accouda à l'îlot central couvert de bouteilles, en face de moi, cambrant légèrement son dos pour mettre en valeur son décolleté plongeant sur sa petite poitrine.
-Je te déteste putain…
Je crachais cette phrase en passant une main frustrée dans ma tignasse noire.
-Gaèl, ça faisait longtemps, dis-donc, murmura Nadia d’une voix suave, tu es toujours aussi colérique, impulsif et sexy…
J’ai besoin de fumer…
Son regard brunâtre s'ancra dans le mien. Un courant d'air glacial m'électrisa. Elle se lécha sensuellement les lèvres, s'approchant de mon corps tendu, tel un félin. Mes sens étaient en éveil, mon mode survit me hurlait de fuir, toutefois, je ne pouvais pas. J'étais figée sur place. Je ne voulais qu'une chose : en finir avec cette pute. Mon esprit se posait mille et une question.
Je me devais de la blesser comme elle l'avait fait avec moi…
-Tu fous quoi ici ? Tes parents ne voulaient pas rester à Los Angeles après le décès de ta petite grand-mère, chérie ? disais-je avec une moue faussement boudeuse.
Je vis ses muscles se contracter et sa mâchoire se resserrer. Je l'avais blessée. Et j'étais fier de moi. Étrangement, elle reprit vite le dessus sur ses pauvres traumatismes et soupira comme la pute qu'elle aimait être, réajustant son décolleté. J'avais toujours dit que mettre en valeur ses seins était un art chez elle.
-J'avais oublié ta capacité à remuer le couteau dans les plaies, Gaèl.
Je pouvais sentir une pointe de rancœur dans ses mots, malheureusement pour elle, je m'en foutais de ce qu’elle pouvait ressentir. Ce que j'avais dit n'était rien comparé aux plaies et aux blessures laissées par sa simple existence.
-Bien, j'ai besoin d'une cigarette.
Elle soupira une nouvelle fois.
Si je l'exaspérais autant, pourquoi elle venait me voir ?
Ha oui, c'était pour ma belle et longue queue…
-Pour répondre à ta question, mes parents ont divorcé et ma mère l'a très mal vécue, donc elle a voulu revenir ici et vu que je déteste mon père, j'ai suivi ma mère, espérant te revoir célibataire pour reprendre notre histoire et…
Je la coupai dès que je saisissais le vrai sens de ses mots. Cette salope osait me mentir comme ça ? Droit dans les yeux en plus.
-On va remettre l'horloge au milieu du village, Nadia, je préfère mourir de la pire des manières qui soit ou même baiser la tombe de mes parents plutôt que me remettre intentionnellement avec ta supposée personne, est-ce clair pour toi ?
Elle levait les yeux au ciel.
-Et, jamais, tu as pensé te remettre en couple avec ma gueule de déprimer ! Tu sais pourquoi ? Parce que tout ce que tu veux, c'est me baiser puisque depuis que j'ai eu le courage de te laisser, tu n'as pas repris ton putain de pied !
Sa réaction première fut de rire à gorge déployée, puis elle rétorqua d'une manière hautaine qui me rendait fou :
-Tu penses vraiment être bon au lit, mon chou ?
-Tu veux réellement que je te remémore ce doux moment ?
Elle s'approcha dangereusement de moi, ses yeux s'assombrissent d'excitation et de défis.
-Vas-y.
Un sourire narquois fit son apparition au coin de mes lèvres. Je me penchai légèrement vers elle, pris une voix aiguë et criai à voix basse, dans son oreille, pour qu'elle seule puisse entendre :
-Ho oui, Gaèl, baise-moi...
Elle comprit rapidement où je voulais en venir et plaqua sa main sur ma bouche pour que je me taise.
-Ferme ta gueule, par pitié...
-J'aurais préféré ne jamais te revoir, Nadia. T'aurais dû rester dans ton coin à pleurer en écoutant ton père râler parce qu’il n'avait plus de son whisky !
-Ha oui ?
-Tu ne sais pas a quelle point je veux t’en mettre une là maintenant.
Elle secoua la tête de gauche à droite, s'approcha un peu plus de moi, elle posa la pulpe de ses doigts sur ma clavicule apparente sous le col de mon t-shirt et les glissa le long de l'os.
Mon corps réagit au contact de ses doigts parfaitement manucurés. Une vive sensation de brûlure m'attaqua, sauf que la plus grande part de moi, celle marquée par les agissements de Nadia, voulait qu'elle dégage de là. Elle me répugnait. Je tentais de combattre mon envie de gerber. Pourtant, au lieu de fuir, je restais planté là. Nadia ouvrit la bouche pour venir ajouter quelque chose, mais je l'arrêtai juste à temps.
-Tais-toi…
Je ne perdis pas une minute, et collai ma bouche à la sienne.
Dégoûté, j'ouvris les yeux. Directement, mon regard fut attiré par une touffe de mèche blonde plus loin derrière Nadia. C'était Tomas. Il avait ses yeux rivés sur nous. Un verre rouge à la main. Des émotions contradictoires semblaient se défier dans son esprit et dans son cœur.
Pour la première fois, je ne parvenais pas à déchiffrer les sentiments qui le submergeaient.
-Tu veux monter à l'étage ? murmura Nadia, ne voyant pas mon trouble.
-Il ne faut pas me le dire deux fois, soufflais-je froidement.
Des étoiles plein les pupilles, elle entrelaçait nos doigts pour me guider à l'étage. Sauf que, avant de quitter la cuisine. Je pris quand même le temps de jeter un coup d'œil vers mon meilleur ami.
Qui nous fixait toujours, la mâchoire crispée.
Il tremblait de rage…

Sunshine-Histoire gayWhere stories live. Discover now