☆•8°Début de l'enfer•☆

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Devil Doesn’t Bargain-Alec Benjamen

☆•Quelques années plus tôt•☆
J'étais épuisée autant physiquement que mentalement. La semaine n'avait pas été de tout repos. Entre les cours et les crises d'hyperactivité de Tomas, il y avait de quoi virer complètement fou. Surtout avec ce qui s'était passé avec Olivier… Je n'arrivais pas à y croire, il l'avait fait, et j'avais aimé.
Il n'y avait pas que du négatif dans ma vie finalement...
La cerise sur le gâteux, c'était qu'en plus, j'allais passer deux jours complets avec ma tante et mon oncle, Maximilien. Mes parents avaient décidé d'un commun accord de prendre quelques jours de repos, sans m'avoir dans les pattes.
J'allais revoir Maxime !!!!
Je sursautais lorsque le bus s'arrêtait, je n'avais pas remarqué que nous étions déjà arrivés à mon arrêt. Je n'étais pas un grand habitué des transports en commun, alors, je n'avais pas fait attention au monde qui m'entourait. C'était toujours ma mère qui venait me chercher à l'école.
Sac sur les épaules, supplément, boule de bonheur collée au cœur : je descendais du véhicule bleu et blanc. Ensuite, je marchais le long de la route puis posai finalement le pied dans l'aller de la grande demeure de style chalet de Sandra, ma tante préférée. C'était la seule, je n'avais pas une grande variété de possibilités, en soi.
Je ne cognais pas et ouvris directement la porte, je fis savoir ma présence en criant : bonsoir, et retirai mes chaussures. En premier lieu, j'allais dans la cuisine et enlaçais Sandra, qui s’acharnait à la préparation d'un bon repas. En deuxième lieu, je me dirigeais du côté opposé de la maison pour enfin rejoindre Maxime, au salon.
Je souriais comme jamais à la vue de mon deuxième meilleur ami, le grand homme au trait métissé était assis confortablement sur l’énorme canapé. Celui-ci regardait une partie de hockey sur l'écran plat.
Je cognais doucement contre le bois de l'arche pour que mon oncle me remarque. Heureusement, il posa ses yeux marron sur moi, assez vite, se redressant sur le sofa. On se fixa un moment, puis j'accourais vers lui. Celui-ci m'ouvrait ses bras pour que je m'y réfugie. J'atterris contre son torse, en rigolant. Il me fit basculer sur le côté pour me charrier. Après quelques secondes à se chamailler, nous nous replaçons convenablement pour entamer une discussion profonde sur nos vies.
-Comment tu vas, mon grand ? s'exclama-t-il en ébouriffant, au passage, mes cheveux déjà en bataille.
Il me montrait ses dents blanches au travers de son gigantesque sourire. Il était heureux de me voir. Je répondis alors avec le même enthousiasme.
《J'allais bien. À ce moment-là》
Nous ne nous étions pas vus depuis plusieurs semaines et cela paraissait, car, rapidement, on divaguait d'un sujet à l'autre, toujours avec passion. Malheureusement, très vite, nous étions coupés par ma tante qui nous demanda de venir manger.
《Autrefois, la relation que j'entretenais avec Maximilien était plus que fusionnelle.》
~
Le repas était bon, le temps était bon et surtout, la compagnie était bonne.
Je me sentais en sécurité ici, tout comme chez moi, cette maison était aussi la mienne.
J'avais plus que hâte de tout avouer à Maximilien. Sur Olivier. Et, ce qui s'était passé avant que je ne prenne le bus pour venir ici.
Le ventre plein, moi et mon oncle, nous remerciâmes ma tante pour la nourriture ; après une dernière accolade avec Sandra, nous courions à l'étage, impatients de parler entre hommes, comme le disait Maxime. On se réfugia dans ma petite chambre, se jetant, immédiatement, sur mon lit. On s'assoyait en indien, face à face.
J'adorais me confier à Maxime.
-Comment s'est passée ta journée ? Tu as enfin eu le courage de parler à Nadia ? s'empressait-il, de dire.
Vu que nous ne nous étions pas vus depuis quelque temps, je ne lui avais jamais annoncé que mes doutes sur ma sexualité débarquaient, et que finalement Nadia n’était qu'une amie à mes yeux. Je ne lui avais jamais révélé que tout était différent à présent. Depuis ma rencontre avec ce fameux Olivier.
J'avais été pris au dépourvu par sa question. Je déglutissais, nerveusement. La peur ne m’avait pas encore frappé, mais là, j'étais devant la personne la plus importante pour moi. Le moment était venu, et j'étais apeuré…
-Alors ?
Il commençait à perdre patience…
-J'ai un nouvel ami...
-Ok ? Ça n'a pas rapport avec Nadia...
-Heu... Oui, un peu.
Il suspectait un truc, je le voyais à sa manière de me fixer intensément. Mes joues devaient être rouges de honte. J'étais incapable d'affronter le regard dur de mon oncle.
-Il m'a embrassé et je crois avoir aimé...
-Tu as... Fais quoi ?
Je savais que cela allait mal se finir, je savais que j'allais en chier. Mais je préférais enfoncer ses pensées beaucoup trop réalistes au fond des océans plutôt qu'affronter la vérité : Maximilien n'allait pas m'accepter.
-Je ne suis pas encore certain d'être gay, mais...
Je n'eus pas le courage d'achever.
Son regard noir me donnait envie de devenir le sol. Ou quoi que ce soit d'autre que moi. Gaèl-Julien.
Je savais que j’allais me prendre des coups, pourtant, il y avait encore une infime partie de mon être qui s'acharnait à croire que ce n’était qu'un simple cauchemar. Que j'allais bientôt me réveiller dans mon doux lit.
-Ce n'est pas possible... chuchota le militaire en se levant.
Il fit les cent pas. Il se pinçait l'arrêt du nez. Il était abattu. Abattu par sa colère.
-Oui, c'est possible... Plein…
Ma voix incertaine fut radicalement coupée par un énorme cri de fureur, enchaîné par un bruit de verre se fracassant au sol. Mon oncle venait de briser mon grand miroir à main nue. Ce n’était qu'un cauchemar, oui…
J'étais pétrifiée. Mes muscles étaient si tendus qu'il m'était impossible de faire le moindre mouvement. Soudain, sans que je n'aie eu le temps de comprendre, une main s'abattit avec brutalité sur ma joue. J'étais bouche bée. Des larmes apparurent et glissaient le long de mon visage pour finalement s’écraser sur la couverture.
Il venait de me prouver que tous mes doutes et peurs étaient bien réels.
Ce n'était ni un cauchemar ni un rêve.
-Sale PD, je savais que je n'aurais pas dû accepter de t'accueillir chez moi, crachait-il en agrippant le col de mon pauvre t-shirt.
-Maxime... murmurais-je, à bout de forces.
-Ce n'est plus Maxime, petite ordure, tu devras m'appeler Monsieur dès que ta boniche de tante ne sera pas là.
Je volais au travers de la pièce, mes pieds ne touchaient plus le sol, une rage folle valsait au travers de ses iris. Et là, il cria une nouvelle fois et me jeta contre le mur avec une force horrifiante.
Et ce n'était que le début.
Puisqu'il s'avançait dangereusement vers moi...
Tel un félin chassant sa proie...
Tel un pervers chassant sa victime...
Tel Maxime chassant Gaèl...

Sunshine-Histoire gayWhere stories live. Discover now