Chapitre 36 - Partie 2

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Mon corps est douloureux

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Mon corps est douloureux. Si tendu. Personne n'a vu mon corps en plus de dix ans. Et ce qui a été vu avant... Je ne veux plus y penser. Je ne veux plus me souvenir. Les larmes dévalent mes joues sans que je le contrôle, mon corps se souvient de tout même si mon esprit lutte pour rester connecté à Edone. Ses yeux sont posés sur ma poitrine. Sur cette partie que les hommes désirent et qu'on m'a prise pour me marquer, pour que je devienne une propriété, un vulgaire objet.

Je tourne la tête, relâchant ma prise sur sa nuque, incapable de voir dans son regard sa pitié ou son dégoût. Je connais ce regard, j'aurais le même si je voyais mon reflet. Pourtant ses doigts pincent mon menton pour me forcer à revenir vers lui.

— Je t'ai dit de ne pas me quitter des yeux.

Sa voix est à la fois ferme et douce. Elle est rauque et me fait frissonner. Personne ne me donne d'ordre. Je déteste ça. Et pourtant les siens me rassurent. Je respire plus fort alors que ma gorge me fait mal.

— Ne te sens pas obligé... je murmure.

Son pouce passe sur l'un de mes tétons déjà tendus et envoie une décharge électrique dans tout mon corps. Mon entrejambe me brûle par anticipation. Son visage est dur, mais son regard me brûle et me fige sur place. Je ne comprends pas ce qu'il désire chez moi. Il a beau avoir des vices, il pourrait avoir quelqu'un d'entier. Quelqu'un d'autre qu'une femme incapable de se comporter normalement, une femme ravagée par sa folie. Parce que j'ai parfaitement conscience d'à quel point ma vie m'a rendue folle.

— Je veux que tu me fasses une promesse.

Je fronce les sourcils et l'invite à continuer.

— Promets-moi que tu ne feras jamais quelque chose que tu ne désires pas. Et je te promets en échange de faire la même chose.

— On ne me forcera plus jamais. Et si c'était le cas, je tuerais cette personne.

Le sourire qui étire ses lèvres me tord le ventre.

— C'était une façon romantique de te dire que te voir ne fait que m'exciter un peu plus, que j'ai toujours envie de toi, se moque-t-il.

Il ne prévient pas et nous fait basculer d'un geste brusque jusqu'à se retrouver au-dessus de moi. Il appuie avec force son bassin contre moi pour que je sente à quel point il est impatient de plus. Je ne cesse de l'observer, de rester connectée à la réalité malgré mon cœur qui s'emballe. Je passe une main entre nous pour tenter de baisser mon legging, mais Edone m'arrête et plaque mes poignets au-dessus de ma tête en souriant.

— Non. C'est moi qui dirige.

Je papillonne des yeux et Edone dépose un baiser doux sur mes lèvres.

— Mais si tu ne te sens pas bien, tu me le dis et on arrête tout. OK ?

Je hoche la tête.

— Dis-le-moi clairement.

— Oui, je te le dirai.

Il ne libère mes poignets qu'une seconde avant de revenir avec la ceinture en soie de mon peignoir. Ses gestes sont assurés, son regard brûlant posé sur moi et je ne sais plus où je suis. Mon corps me brûle tout entier, je n'ai pas besoin d'effort pour me concentrer sur la réalité. Je suis avec Edone et c'est exactement ce que je désire. Pour la première fois, mon esprit et mon corps sont en symbiose, c'est un apaisement que je ne peux pas décrire.

Il glisse une main sous mon oreiller, là où je cache toujours un poignard par sécurité et ma respiration s'accélère, mais pas d'appréhension. Mon instinct me hurle que je ne crains rien avec lui. Et mon corps me crie de te laisser aller pour soulager la brûlure entre mes jambes et les plaies de mon âme.

— Laisse-moi te montrer mon monde. Laisse-moi te montrer que tu n'es pas obligée de souffrir, que tu peux prendre du plaisir. Je veux remplacer tes cicatrices et tes souvenirs.

Je gémis lorsque ses lèvres se posent sur la chaire sensible de ma poitrine. La lame froide de l'arme se balade sur mon ventre puis dans mon décolleté, et un gémissement m'échappe lorsqu'il entaille ma chaire et dépose ses lèvres dessus pour aspirer mon sang entre ses lèvres. Mes sourcils se froncent en sentant mon corps réagir à ce contact qui devrait pourtant me faire fuir.

— Edone...

— S'il te plaît, fais-moi confiance.

Je déglutis en plantant mes yeux dans les siens. Je rêve de passer une main sur sa joue mal rasée, mais je ne le peux pas à cause de mes poignets liés. Mon corps frissonne chaque fois que la lame frôle ma poitrine, et le contact de ce tranchant ne devrait pas m'exciter autant.

— Je veux être le dernier à te toucher, il souffle contre ma peau. Tu peux faire semblant, mais tu es à moi. Comme je suis à toi.

Mon corps se cambre pour en demander plus et mon regard quitte son visage pour observer sa bouche sur mes seins. Et cette simple vision enflamme mon entrejambe. Merde.

— Dis-le, Anthéa.

— Non.

Ma respiration est sifflante et mon corps à sa merci, mais je ne veux pas lui donner ça. Il est à moi, et oui, je lui appartiens complètement jusque dans la lumière. J'aime juste le contredire. Ses dents se plantent dans mon téton et je tente de plaquer une main contre ma bouche, mais mes poignets sont retenus par le lien. Il passe à nouveau la lame sur la peau fine de mon décolleté, déjà abimée par mon passé, avant de remonter l'arme jusqu'à ma bouche pour la peindre de sang.

— Dis-le-moi, Anthéa. On sait tous les deux que j'ai raison. Alors je veux l'entendre.

J'aspire tout l'air de la pièce lorsque sa main se glisse dans mon bas pour trouver la moiteur de mon entrejambe. Il m'est impossible de nier mon attraction pour lui, pour ce qu'il est en train de faire alors que je n'espérais même pas prendre plaisir à un simple baiser à l'origine. Je ferme les yeux pour contrôler ce trop-plein de plaisir dans mon corps, avant de les rouvrir pour les poser sur le miroir au-dessus de mon lit et chasser les souvenirs qui refont surface. Je ne le vois jamais dans le noir. Et le reflet qu'il me renvoie restera gravé dans mon esprit pour toujours.

— Anthéa, il grogne en remontant le long de ma gorge. Dis-le.

— Tu es à moi, je gémis.

Peut-être suis-je bizarre mais

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Peut-être suis-je bizarre mais... C'est un de mes chapitres préférés du roman haha.

Je vous laisse poursuivre !

Love,

Eugénie

Le Jeu Des DamesWhere stories live. Discover now