Chapitre 18 : La future Luna

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Je pensais à tort que le monde n'avait plus le moindre secret pour moi, jusqu'à ce que je passe les portes de cette salle de bal. Les décorations semblaient tout droit sorties d'un roman fantastique parlant de prince et de chevaliers aux armures étincelantes.

La seule différence, c'est que cette dernière était remplie de loups-garous, et je n'ai pas besoin de les voir pour le savoir. Je me concentre sur chacun de mes pas. Thomas Hall peut bien me prêter son bras pour m'aider à avancer, je suis capable de me casser la figure à chaque instant.

Les talons ne font pas partis de ma garde-robe habituelle et je les ai en horreur, plus que jamais je suis ravie de garder mon visage dissimulé sous un capuchon.

De cette manière, personne ne peut me voir fixer mes pieds, la mine stupide.

Quand finalement nous nous arrêtons, je fixe des chaussures de fête, devant nous. C'est sûrement lui, celui dont Thomas m'a parlé. Ma nervosité grimpe en flèche et je déglutis en silence.

_Joyeux anniversaire à vous Mani Kyle Alphonse Lunilar, héritier de la meute d'Alaska.

_Merci votre Altesse. La voix de l'inconnu est chaude, légèrement plus grave que celle de Thomas. À mon goût, il n'existe pas de voix plus plaisante que celle-ci.

_Je suis sincèrement navré, il faut croire que j'arrive en retard? Thomas prend une intonation guindée et sa politesse est sciemment exagérée, ce n'est pas difficile à comprendre.

La réponse de son interlocuteur ne manque cependant pas de charme, après l'avoir rassuré sur sa ponctualité, il lui laisse entendre qu'il ne se désolera pas de son absence.

« Bon sang, j'ai mal aux pieds! »

_Me voilà rassuré, j'ai cru comprendre que vous n'aviez toujours pas trouvé l'heureuse élue qui régnerait à vos côtés?

« Oh mon Dieu! C'est bientôt le moment »

L'angoisse me retourne l'estomac, une envie presque irrépressible de jeter mes chaussures et de prendre mes jambes à mon cou me saisit.

_En effet, ma dame semble se faire désirer.

Je perçois une trace d'appréhension et de douleur dans la voix du jeune homme et mon cœur se serre en entendant sa réponse.

_Croyez-moi, Mani Kyle Alphonse Lunilar, je suis le mieux placé pour comprendre ce que vous ressentez en ce moment bien précis.

« N'importe quoi! »

_Voilà pourquoi je me suis permis d'emmener une amie.

Il tend le bras auquel je me tiens pour ne pas tomber, me forçant par la même occasion à faire un pas de plus. Je le sens retirer son bras et je sais qu'il est trop tard pour reculer.

Dans un état second, je remonte les mains et abaisse mon capuchon. Mais il me faut relever la tête bien plus haut malgré mes talons, pour apercevoir le jeune homme qui me fait face.

Il n'y a pas de mot suffisamment puissant pour décrire ce que je ressens à cet instant précis. À l'instant où mon regard rencontre le sien, c'est comme si j'avais passé toute une vie à regarder un monde dépourvu de couleur, jusqu'à ce que je le rencontre lui!

Ses cheveux sont quasiment noirs, il a des yeux magnifiques et les traits les plus charmants que je n'ai jamais vus.

Je ne peux m'empêcher de lui sourire, comme si nous nous connaissions déjà.

_Je m'appelle Eva. Le son de ma voix est à peine audible et je suis certaine que je dois lui sembler être une parfaite idiote, pourtant il n'en montre rien.

L'Oméga et L'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant