C(RÊ)VE

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J'aime écrire, je suis sûrement faite pour ça. Mais je ne sais pas écrire.

L'encre sèche sous ma plume, mes mots n'ont aucune valeur particulière, n'éveillent aucun sentiment, ne sont le fruit d'aucun combat et ne sont pas nés de la passion de quoique ce soit.

J'écris parce que j'ai envie d'écrire. C'est la seule chose qui me permet de garder les pieds sur terre, qui ne me juge pas, ne me nargue pas et ne me demande pas d'avaler mon chagrin et ma colère.

Écrire c'est pour moi une forme d'exutoire, un havre de paix où je peux librement faire tomber tout mes masques et avouer toutes mes hontes.

L'écriture est la seule amie que j'ai et je mourrai simplement si je ne pouvais pas écrire. Ce serait comment vider le sang de mes veines.

Mais écrire me rend aussi vraiment triste.

Écrire me fait réaliser que je n'ai pas de talent même dans ce que j'aime. Écrire me fait réaliser que je stagne encore trop longtemps sur des rêves qui se dérobent à moi.

Écrire me fait réaliser qu'en réalité je n'ai que ça, je n'ai que mes mots, mes larmes couchées sur du papier blanc.

Écrire me fait aussi réaliser que c'est pas si mal, qu'au moins même si ça ne me mène à rien au moins je peux continuer d'écrire.

Et me satisfaire parce que je peux écrire.