19. Enfer

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ALBA






Ça y est, la fin de la semaine était arrivée plus vite que prévu. J'étais assise par terre avec Maïvy, en train de peaufiner mon sac pour mon retour en enfer.

Elle me parlait de ce qu'elle allait faire ce week-end avec Liwo, mais à vrai dire, je n'étais pas vraiment attentive à ce qu'elle me racontait.

J'entendais le bruit d'une horloge dans ma tête, inventée bien évidement de toute pièce par mon imagination nourrie par mon angoisse.

C'est seulement 2 nuits.

Mais c'est déjà trop. 2 nuits où je n'allais pas dormir, à espérer secrètement que ça n'arrive pas. À espérer que je ne devrais pas revivre encore un viol de plus.
Parce qu'il faut le dire, la liste commence à être longue.

— J'accepte que tu ne m'ai pas écouté, seulement si tu me certifie que tout va bien. Me dit Maïvy, sûrement inquiète par mon silence.

Il faut dire qu'en quelques jours, je m'étais rapprochée d'elle, nous passions notre temps à rigoler et se raconter des histoires. Elle s'était énormément confiée à moi sur sa vie.

Maïvy et Liwo étaient originaires d'un petit village dans le sud de l'Australie. Le rêve de Liwo était de devenir journaliste et celui de Maïvy était d'ouvrir une maison d'édition. Elle m'a même dit qu'elle me trouvait douée et qu'elle m'éditerait plus tard. Que j'avais, selon elle, une plume incroyable.

En se plongeant dans des métiers comme ça, ça leur permettait d'oublier que leurs parents se déchiraient la plus part du temps et qu'ils n'avaient pas d'amis dans leur village.

Ils étaient moqués et ignorés à cause de leur physique atypique, se faisant traiter d'alien. C'est en partit pour ça qu'ils étaient aussi proches et inséparables.

Liwo passait quelques fois le soir pour nous voir et passer du temps avec nous. Je pense surtout qu'il a besoin d'être prêt de sa sœur et je trouve ça adorable.

J'aimais timidement mon nouveau train de vie.

— Ça va, merci Maïvy. Lui dis-je en souriant.
— Tu sais, quand tu en aura l'envie et le besoin, je serais prête à t'écouter.

Je lui souris, touchée par ses aveux et ouvre grand mes bras. Elle me rend mon étreinte en me serrant fort contre elle et en faisant glisser sa main dans mon dos, comme pour me rassurer.

Malgré le fait qu'elle se soit ouverte à moi d'une manière dont je suis incapable de faire, je n'avais pas réussi à lui rendre la pareille.
Comme ci mon cœur s'était braqué et fermé à double tour, je n'étais pas en capacité de parler.

Cela ne faisait seulement qu'une semaine que je la connaissais et ce n'était pas assez. Même si ce n'est jamais assez pour moi, peu importe le temps qui passe.
Je suis une âme solitaire, qui n'a jamais compté sur personne pour s'en sortir et aller mieux. Alors pas besoin de parler de ce qui me touche.

Puis qui pourrais me comprendre à par moi même ?

— Tu vas me manquer pendant 2 jours.
— Tu as Liwo avec toi, ça va passer vite !
— Tu parles. Je vais me faire chier sans toi.
— On s'appellera.
— T'as intérêt ! Dit-elle en me mettant une tape.

Je ferme mon sac et me relève.

Maïvy me reprend dans ses bras en me disant :
— Tu n'oublies pas de m'appeler hein. T'as pas intérêt à m'oublier !
— Je ne risque pas. Promis.

Comment je pourrais oublier ma seule amie.

— Ok alors fais une promesse du petit doigt. Dit-elle en me tendant son petit doigt.
— C'est quoi ça ? Dis-je intriguée et regardant son petit doigt.
— QUOI ? S'indigne t'elle. MAIS !
— Mais expliques moi !
— La promesse du petit doigt c'est une promesse qui vaut plus que n'importe quelle promesse. C'est comme un pacte.
— Oh d'accord. Dis-je en lui tendant mon petit doigt.

É𝔠𝔯𝔦𝔯𝔢 𝔭𝔬𝔲𝔯 𝔳𝔦𝔳𝔯𝔢 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant