Chapitre 16 : Embuscade

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Orland et son groupe d’apprentis suivirent leur guide. Chevauchant sans relâche depuis la matinée, leurs montures épuisées n’eurent pas droit au répit. Ensemble, ils franchirent une haute montagne, se dirigeant vers la cité-état de Tilul, le fief de Galbasul. Alain, rongé par l’anxiété, interrogea ce dernier :

— À quoi ressemblent ces... monstres et de quoi sont-ils capables ? demanda-t-il d’une voix tremblante.

— Vous verrez bien une fois sur place, rétorqua sèchement Galbasul.

Kazuki, ayant perçu l’angoisse de son camarade, essaya de le rassurer.

— Ne t’en fais pas, Alain. Tout va bien se passer, tant que nous restons ensemble, dit-il avec conviction.

Madrec, entendant leur conversation, leur parla avec insolence.

— Si vous n’êtes pas capables de vous battre comme des hommes, faites demi-tour pour votre propre bien, lança-t-il d’un ton moqueur.

— Madrec, sois moins dur avec eux. L'amitié est aussi une force. Pour un ancien soldat, je ne te trouve pas assez solidaire, lui dit Orland en le prenant à part.

— Je ne veux pas faire ami-ami avec les prochains Macchabées du coin, répondit-il.

Puis il argumenta pour défendre son pragmatisme.

— J’ai vu l’un d’eux trembler comme une fillette. Sur le champ de bataille, ce genre de personne ne vie pas longtemps, expliqua-t-il avec mépris.

Il se remémora alors un ancien camarade, Théo, enrôlé de force à quinze ans, totalement inapte au combat.

— Théo n’était pas prêt lui non plus… et il n’a pas survécu, murmura-t-il, perdu dans ses pensées.

— Il est facile de rabaisser les autres quand on a des aptitudes hors du commun. Sois plus humble, mon garçon, lui conseilla Orland avec réprimande.

Mais celui-ci, obstiné, répliqua avec irritation.

— Ce n’est pas une question de force, mais de mental, putain de merde ! s’exclama-t-il, avant de presser sa monture pour rejoindre Galbasul en tête du groupe.

De son côté, Sa’dik taquina Samellia.

— Tu ne trouves pas mignon les hommes qui s’énervent ? demanda-t-elle d’un air coquin.

— C’est vraiment pas le moment pour ce genre de questions stupides, répondit-elle, embarrassée.

— Détends-toi, je ne vais pas te voler ton chéri. C'est juste que la rage va bien à certains garçons, continua-t-elle, malicieusement.

De plus en plus mal à l’aise, Samellia rougit, niant toute relation avec Madrec et s’enquit de la raison de telles suppositions.

— Je ne suis pas en couple avec lui, Sa’dik. Pourquoi tu penses ça ? demanda-t-elle, troublée.

— En tant que femme, je sais parfaitement quand l’une de nous regarde un homme avec désir. Et c’est exactement ce que tu fait ma belle. Mais bon puisque vous n’êtes pas ensemble, alors peut-être que je pourrais le prendre pour moi, dit-elle avec un sourire vicieux.

— Avec tout ce qu’il a vécu, Madrec n’a pas de temps à perdre pour ces frivolités, répondit Samellia, révulsée par l’attitude de sa camarade avant de la devancer.

— On verra bien, dit Sa’dik, en riant, alors que cette dernière s’éloignait.

Soudainement, Galbasul fit signe de s’arrêter d’un geste de la main.

Funeste Origine Where stories live. Discover now