Chapitre 21

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Auréa

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Auréa

Lorsque je déboule dans le grand salon par la baie vitrée, moi qui espérais passer inaperçue... eh bien, c'est raté. Tous les regards convergent dans ma direction comme une seule et même entité. Sur mon corps trempé jusqu'aux os – frustré et furieux jusqu'aux os aussi, d'ailleurs – et maculé de terre. Je force alors un sourire sur mes lèvres gonflées des assauts de Kylian, puis lance, essoufflée :

- Quoi ? Vous n'avez jamais entendu parler de bain de boue ? Super bon pour la peau, tout ça, tout ça...

- Perso, quand je pense à une femme dans la boue, j'ai d'autres images en tête, raille un mec que je ne connais pas, avachi sur un fauteuil.

Son regard salace se balade sans aucune pudeur sur ma silhouette franchement pas au meilleur de sa sexytude. Ce qui pourrait m'amuser si je ne portais pas encore son empreinte. Là, mes cellules font un rejet total de cet abruti en train de me mater. Au moment où je m'apprête à l'envoyer chier, Énes apparaît comme par magie dans mon champ de vision.

- Ça va ? s'inquiète-t-il en me détaillant de la tête aux pieds.

- Oui, oui, je le rassure. J'ai voulu faire un tour dans le jardin sous la pluie, et je me suis embourbée comme un vieux tracteur trop lourd.

Un rire s'arrache de sa gorge.

- Il n'y a que toi pour te promener pendant un orage.

Je lui offre un clin d'œil histoire de le tranquilliser pour de bon quand ses sourcils se froncent tout d'un coup et qu'il pose LA question redoutée :

- Au fait, où est Kylian ?

Étrangement, ma repartie s'envole en fumée. Un peu à l'image de ma chair sous les mains du meilleur pote de mon frère. Aussitôt, un frisson ravage ma colonne vertébrale pour établir son champ de bataille au creux de mes reins. Merde !

Heureusement, c'est le moment précis que Calista choisit pour intervenir. Sa main s'enroule autour de mon bras tandis qu'elle peste :

- Auréa, tu gouttes sur mon parquet ! Suis-moi, que je te file des vêtements de rechange.

Bordel, ai-je déjà dit à quel point j'aimais cette fille ?

Un dernier sourire, contrit, cette fois, à Énes, et je laisse l'Italienne m'entraîner à l'étage. Sur la moquette, donc... avec mes chaussures disséminant des empreintes marron à chaque pas.

- Désolée, bredouillé-je, je suis en train de tout te salir.

- Te préoccupe pas de ça, dit-elle joyeusement. Si j'ai râlé pour le parquet, c'était surtout pour faire diversion. Oh, et, prego, d'ailleurs...

- Ouais... merci.

Nous progressons encore de quelques mètres, dépassons quatre portes avant de nous arrêter devant une cinquième. Après avoir ouvert le battant, elle me fait pénétrer dans une chambre aux nuances de beige et de blanc en plein milieu de laquelle trône un lit à baldaquin à l'ancienne.

Storm of Feelings || Kylian MbappéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant