Lumière et ténèbres - tome 2 - Emma (premier jet)

Chapitre 20 : La Belle et la bête

Samaël

Maintenant que l'euphorie est retombée, je ne suis plus aussi certain de mon choix. L'invité à dîner n'était pas judicieux. Faire apparaître un plateau dans sa chambre aurait été plus intelligent. Je n'ai aucune idée de ce qu'elle aime manger. Et je vais devoir user de mes pouvoirs pour la satisfaire. Je ne peux déléguer cette tâche à personne. L'emmener découvrir le péché de la gourmandise ? Trop dangereux. Mes démons ne sont pas encore au courant de sa présence. C'est elle qui serait le repas. La seule option que j'ai : garnir une table avec différents plats pour m'assurer qu'elle ne manque de rien. J'espère qu'elle sera consciente des efforts que je fournis et que j'obtiendrais enfin un merci.

Je perds les pédales. Je ne dois pas me soucier de savoir si elle est satisfaite. Si je commence à m'attarder sur ce qui lui plaît, je vais petit à petit, lui accorder de l'importance. Il en est hors de question. Je la trouve horripilante et les choses doivent rester ainsi. Je ne dois pas dévier de mon objectif. Démasquer le commanditaire du réseau et le neutraliser. Rien de plus. M'égarer avec des trucs aussi futiles ne fait pas partie de mon plan.

J'essaie de me convaincre du contraire, seulement, mon esprit n'est pas de cet avis. Emma ne quitte plus mes pensées depuis que je l'ai surprise et sentie à moitié nue contre moi, le cri qu'elle a poussé quand je lui ai claqué le cul résonne encore dans mes oreilles. J'ai envie de reproduire le phénomène. De la voir se tortiller d'inconfort avant qu'elle me supplie de la prendre. Je veux qu'elle se soumette à moi, volontairement. Il ne s'agit pas d'attirance sentimentale ou quoi que ce soit de ce genre, parvenir à brider son tempérament explosif est un challenge. Je ne peux pas dire que ma vie soit très épanouissante depuis que j'ai atterri ici. Cependant, en quelques heures à peine, elle a réussi à me faire envisager les mois qui vont suivre sous un nouveau jour. Je me suis mis en tête que tôt ou tard, bien qu'elle affirme haut et fort qu'elle me déteste, elle finira dans mon lit. Pour qu'elle regrette tous les vilains mots qu'elle a utilisés pour me désigner, je vais la remplir tout entière, de toutes les façons possibles, jusqu'à ce qu'elle ne le supporte plus. Mais elle aimera tellement ça, qu'elle en redemandera. Le moment venu, elle rentrera chez elle. Toujours provocante, certainement. Pourtant, une chose aura changé. Elle n'aura plus que moi dans ses pensées et ne me verra plus comme un monstre, la bête de sexe l'aura remplacée. Et si elle est moins agressive, je lui rendrais visite de temps en temps, pour satisfaire ses envies. — Peut-être les miennes aussi...

Je me suis masturbé tout à l'heure. Je devrais me soulager encore une fois avant de la rejoindre, car je recommence à avoir une trique sévère. Malheureusement, je n'en ai plus le temps, je veux arriver avant elle et la regarder dans les yeux quand elle se présentera pour le dîner. Je dois continuer de tenir mon rôle pour qu'elle ne se permette pas de transgresser les règles que je vais lui donner. Si je suis en retard, je vais perdre toute ma crédibilité. Il me suffirait de l'emmener avec moi torturer des âmes et elle me craindrait de nouveau. Sauf que, par la même occasion, son esprit vrillerait dans la folie, et ça, ce n'est pas envisageable. Je déclencherais une guerre entre Salomée et moi. Si celle-ci a réussi à terrasser Dieu, il en ira de même pour moi. De toute évidence, je ne veux pas ça non plus. Je dois me focaliser sur autre chose pour que mon sexe arrête de s'épaissir. Je me sens à l'étroit dans mon jean ultra serré que j'ai enfilé pour l'occasion. Réfléchir à une stratégie pour décider où chercher pour trouver mon criminel est peut-être la solution.

Bien entendu, ça aurait été trop facile... Il n'y a rien à faire... Je n'arrive pas à visualiser autre chose que mes mains dans les cheveux d'Emma, sa jolie petite bouche charnue se refermant sur mon gland gonflé par le plaisir. Je lâche l'affaire et n'essaie plus de lutter, j'aviserais le moment venu. Pour l'instant, je dois aller mettre la table.