Chapitre 13

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Aylin

Tout est prêt d'après Alec.

Les invitées ne devraient pas tarder à arriver d'ailleurs. Je suis morte d'inquiétude à l'idée de gâcher sa soirée en le forçant à rester tout le temps avec moi.

Mais je ne vois pas d'alternative...

Il faut que je pense à me faire une nouvelle amie. Je ne peux pas me reposer uniquement sur lui et je l'ai bien compris au bout de deux semaines de cours.

Quatorze jours que je supporte ce foutu Miller.

J'espère que la semaine prochaine à l'entraînement d'athlétisme, je me trouverai une partenaire et par la même occasion une nouvelle amie.

Je suis déjà rentrée de l'entraînement bredouille cette semaine alors que j'avais promis à l'entraîneur de trouver une coéquipière. Bien sûr, personne n'a accepté de m'aider au club, donc je n'ai pas pu m'entraîner.

Une rage incommensurable bouillonne en moi.

Je dois me faire une nouvelle amie.

Je n'ai pas le choix.

Je n'ai plus le choix.

Même si ce n'était pas ma première volonté, mes parents ne voulaient pas que je fasse de la natation à cause des tenues exigées. Pour eux, elles dévoilent trop mon corps. Et c'est hors de question. Même quand je leur ai proposé un modèle plus couvrant, ils sont restés sur leurs décisions.

Sur le coup, j'avoue avoir un peu été déçue, mais c'est vite passé, car l'athlétisme s'est trouvé être un sport incroyable. Aujourd'hui, je ne pense pas être capable de m'en priver.

Tant de possibilités s'offrent à nous. Le sprint, le demi-fond et le fond, les sauts, les lancers, les épreuves combinées, etc. Et même dans ces disciplines, on a des sous-catégories différentes. Par exemple, pour les lancers on a : le lancer de poids, le lancer de javelot, le lancer de marteau, le lancer de disque.

Un sport où on peut tous au moins avoir un point fort. Un sport où on a le choix.

Je m'entraîne à un niveau assez haut, donc j'ai quatre entraînements par semaine et pratiquement des compétitions toutes les semaines. Mais ça me convient totalement. J'aime être épuisé au point de faire taire toutes mes pensées, être fatigué au point de ne plus pouvoir penser tout court.

Car on va dire que mon problème, c'est que je réfléchis trop, tout le temps. Et que trop réfléchir m'entraîne sur des sentiers dangereux. Comme des questionnements existentiels. Par exemple, je ne comprends pas le but de la vie. Pourquoi vit-on ? Pourquoi vivre si c'est pour souffrir ?

Cela paraît très noir comme description. Mais je trouve les moments de bonheur si rares et éphémères comparés aux moments de souffrances. J'ai l'impression que tout me fait souffrir. La solitude, l'ennui, la déception, la tristesse, l'angoisse .

La trahison.

Alors qu'au contraire, très peu de choses me rendent heureuse. La plupart du temps, je me contente de feindre cette émotion. Je ne me souviens même plus très bien de la dernière fois où je l'ai sincèrement été.

Enfin, si...peut-être...

La sonnerie résonne dans la grande maison d'Al et me sort de mes pensées.

C'est parti pour une soirée de débauche, à laquelle je vais devoir survivre sans ma vue.

— Bienvenue à tous ! Hurle Alec à l'attention de tous les invités.

BLINDLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant