Orion 3.0 : L'Agent de la Discorde [Fanfiction Inazuma Eleven Orion]

Chapitre 17 : Frères

Avertissement : Ce chapitre contient de brèves mentions de maltraitance.

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Froy conserva son portable avec lui tout le temps que cela lui fut possible. Aussi enfantin que ce soit, le souvenir de la conversation avec Hikaru plus tôt lui donnait du courage pour ce qu'il prévoyait de faire en fin de matinée.

Plus les jours passaient, plus un mur se dressait entre lui et les autres joueurs de Perfect Spark. Lorsqu'il avait parlé à Hikaru lors de la soirée de la société Eris, il avait affirmé qu'il espérait qu'aucun de ses coéquipiers n'obéissait aux ordres d'Orion... A présent, il avait la confirmation que son espoir n'avait pas suffi à repousser la réalité.

Leur premier match les avait opposé à l'équipe sénégalaise, Espérance. Une victoire facile... Trop facile. Il avait mis une mi-temps à dénouer le nœud du problème : les joueurs adverses les laissaient gagner. Une conversation avec le capitaine avait clarifié ses doutes naissants : persuadé que Froy jouait pour Orion, il n'avait pas cherché à cacher leur manège. Face au manque de réaction que cette révélation avait provoqué aux autres de Perfect Spark, il se doutait qu'ils en avaient conscience depuis le début. Leur parler n'avait servi à rien, ils se contentaient de nier ou de l'ignorer.

Tu parles d'un capitaine, se maudit Froy. Incapable de se faire entendre de sa propre équipe.

Quant à leur deuxième match, celui contre l'Afrique du Sud... Froy en honnissait les souvenirs. Ses coéquipiers avaient enchaîné faute sur faute sans que l'arbitre ne daigne ne serait-ce qu'approcher sa main de son sifflet. Ils auraient pourtant mérité plusieurs cartons jaunes qui ne furent jamais appliqués.

Cette situation le faisait bouillir. Pourquoi Bernard l'avait-il nommé capitaine alors qu'il était visiblement le seul joueur de son équipe à ne pas savoir les coups bas qu'il leur ordonnait ? Cette incohérence, combiné au fait que son aîné fuyait la conversation avec lui, avait fait fleurir ses premiers doutes dans l'esprit du jeune Russe. Et si, depuis le début, la personne qui manipulait les fils d'Orion... N'était pas Bernard ?

Froy voulait en avoir le cœur net. L'idée qui accaparait son esprit depuis qu'il avait élaboré cette théorie lui glaçait le sang. Il en avait rapidement parlé aux deux garçons qui enquêtaient pour l'équipe japonaise, sans donner de détails pour le moment. Tant qu'il n'en était pas certain, il ne voulait pas prendre le risque de leur divulguer de fausses informations.

A présent, il lui fallait agir. Aussi limités que soient ses moyens, piégé au cœur de la toile d'Orion que représentait Perfect Spark, il ne se le pardonnerait jamais s'il permettait à l'organisation de se servir de ce tournoi comme bon leur semblait.

Il était temps de parler à Bernard. Que son frère le veuille ou non. Il voulait... Non, il avait besoin de réponses.

Grâce à ses observations, il savait que son aîné s'enfermait dans son bureau pendant une bonne heure avant que sonne celle du déjeuner, sûrement pour traiter de documents administratifs. S'il parvenait à se glisser dans la pièce, Bernard n'aurait plus d'autre choix que de l'écouter. Fuir son regard et s'en aller ne figurerait pas parmi ses options, pas dans cette configuration.

Quand l'heure qu'il attendait sonna, Froy prit une profonde inspiration avant de se diriger vers le bureau de Bernard. Il passa par des couloirs moins utilisés : son entreprise l'obligeait à sécher l'entraînement de Perfect Spark pour la première fois de sa vie. S'il croisait un coéquipier à sa recherche, il risquait de perdre du temps nécessaire pour discuter avec son frère, ce qu'il ne pouvait pas se permettre.