Whispers - New Romance

Chapitre 14: Right Here

Armend 

Après des jours de négociation et d'attente, j'avais enfin réussi à obtenir un parloir avec Diane.

Personne n'avait voulu m'expliquer pourquoi elle avait été placée à l'isolement. Maverick ne faisait plus partie de ce monde. Ça ne pouvait donc pas être un sale coup de sa part.

J'avais personnellement convaincu les surveillants de bien la traiter, personne n'aurait eu d'intérêt à l'isoler sans une bonne raison.

Si Diane avait été sanctionnée, c'était parce qu'elle avait dépassé les limites.

J'avais tenté de me préparer à toutes les éventualités. Je devais être en pleine possession de mes moyens pour la rencontrer. Elle avait plus que jamais besoin que je sois stable et calme pour la rassurer.

Pourtant, alors que j'étais devant la salle dans laquelle elle se trouvait, je ne pouvais empêcher mes mains de trembler.

La gardienne qui m'accompagnait déverrouilla la porte et me laissa entrer.

Mon regard se posa immédiatement sur Diane, plus précisément sur les menottes qui entravaient ses poignets.

Lorsque les détenus étaient attachés pendant un parloir, cela signifiait qu'ils étaient devenus violents. Je n'ignorais pas que Diane savait se battre. Elle l'avait déjà prouvé quand j'étais incarcéré. Je ne pouvais néanmoins pas imaginer qu'elle représente le moindre risque pour moi.

Elle ne leva pas les yeux dans ma direction en me voyant l'approcher. Elle m'entendit m'asseoir en face d'elle sans même tressaillir. Elle ne laissait transparaitre aucun signe trahissant qu'elle m'avait remarqué ou qu'elle était heureuse de me voir.

J'étais même presque certain qu'on l'avait forcée à venir. Les personnes que j'avais payées pour avoir cette opportunité n'avaient certainement pas pris le temps d'argumenter pour qu'elle les suive et l'avaient trainée au parloir de force.

Diane savait sans l'ombre d'un doute que j'allais être la personne demandant à la voir. Son comportement ne voulait dire qu'une seule chose.

Elle ne voulait pas me voir.

L'air qui nous entourait était bien plus lourd que d'habitude. Il était chargé de colère et de culpabilité émanant du corps affaibli de Diane. Ses yeux étaient rouges et encadrés de cernes violacés. Ses joues semblaient creusées et ses épaules étaient si affaissées qu'elle paraissait encore plus petite ainsi.

Je n'avais aucun moyen de comprendre ce qu'il se passait dans sa tête. Je ne trouvais même pas les mots pour entamer la conversation.

La dernière fois que je l'avais vue, elle s'était jetée dans mes bras comme si elle pourrait me confier sa vie. À présent, j'étais certain qu'elle se serait enfuie pour me fuir si la porte derrière elle n'avait pas été verrouillée.

Je savais que la vie en détention pouvait vous faire basculer en un instant. Pourtant, je refusais de voir que tous les signes d'une dépression étaient devant moi.

Ses mains étaient posées sur la table entre nous. Ses phalanges étaient zébrées de coupures récentes qui commençaient à cicatriser. Ces marques étaient le signe que Diane avait été placée à l'isolement parce qu'elle avait bel et bien eu recourt à la violence. Ce que je ne comprenais pas en revanche, c'était pour quelle raison elle avait eu besoin de se battre.