# Partie 1 #
C'était un après-midi comme un autre. J'étais dans le jardin avec Mustapha, on jouait tranquillement quand soudain il me dit :
Mustapha : Tahra, dis-moi, j'ai une question.
Moi : Oui ?
Mustapha : Pourquoi Ashan te regarde-t-il mal ?
Moi : De quoi tu parles ?
Mustapha : Là, derrière toi.
Moi : Derrière moi ?
Mustapha : Oui, retourne-toi et regarde !
Je me retourne, regarde, mais je ne vois rien. Il délire encore, sacré Mustapha.
Moi : Qu'est-ce que tu racontes, Mustapha ? Tu te moques de moi, c'est ça ? Il n'y a personne ici.
Mustapha : Non, je ne me moque pas de toi, Tahra. Je te promets, regarde, retourne-toi et regarde en haut, sur l'arbre.
Moi : Sur l'arbre ?
Mustapha : Oui.
Je me retourne à nouveau, regarde, ayant quand même une petite crainte. Je lève la tête et là, je vois quoi ? Ashan perché sur une branche du pommier, me lançant un regard à faire froid dans le dos. À l'instant où je l'ai vu, je voulais faire une seule chose : déguerpir en vitesse.
Je croise son regard et baisse aussitôt la tête. C'est impossible de le regarder dans les yeux. C'est comme s'il me méprisait et me tirait dessus en même temps. Je veux faire une seule chose : rentrer. Je dis à Mustapha :
Moi : On rentre, on a assez joué.
Mustapha : Mais tu n'as pas répondu, vous vous êtes ba...
Moi : Mustapha !
Mustapha : Quoi ? Il nous déteste ?
Moi : Ne dis pas n'importe quoi, tais-toi et rentrons !
Mustapha : Bon, ok.
J'attrape sa main, avance pour rentrer et au même moment, je vois qu'Ashan commence à descendre. J'ai l'impression que mon cœur va exploser au fond de moi. Je veux faire une seule chose : l'éviter à tout prix, éviter qu'on puisse se croiser.
Je sais qu'il va nous ignorer, mais il me fout les jetons. Je continue à avancer comme si de rien n'était, comme si je ne voyais pas ce qui se passe, juste pour ne pas croiser son regard.
Je veux tellement ne pas le croiser que j'accélère le pas de plus en plus et là, quand je suis pile devant le pommier, je ne sais pas ce qui s'est passé, mais en une fraction de seconde, je me sens partir, comme si tout m'échappait. J'ai lâché la main de Mustapha et je me suis retrouvée par terre, comme une grosse merde.
Et là, impossible de me lever ! La honte de ma vie. J'avais tellement honte que je n'osais même pas me relever, moi qui voulais esquiver, c'est un gros loupé. Je voulais tellement ne pas croiser son regard que je n'ai rien trouvé d'intelligent à faire que de rester au sol, en espérant qu'il s'en aille.
J'étais morte de honte et de peur quand soudain j'entends :
: Qu'est-ce que tu as encore fait, a ma fille ?
Mon cœur a lâché ! Ma mère. À l'instant où j'ai entendu sa voix, je me suis dit une seule chose : oh non, pas elle, pas maintenant.
J'ai aussitôt levé la tête et j'ai vu Ashan pile devant moi. J'ai compris que ça n'allait pas péter, mais complètement dégénérer. Je me suis précipitée pour me redresser et pile à ce moment, elle se retrouve face à nous et là, je n'ai à peine le temps de réagir ou dire quoi que ce soit qu'elle lui fout une gifle phénoménale !
