4.A la découverte d'Ephrasa

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Avis au lecteur!

Je me permet cette petite parenthèse dans mon livre pour vous faire revenir un instant sur l'image en entête de ce chapitre. C'est une carte de l'empire ou vit Ellen, que j'ai essayé de reproduire selon mon imagination. Comme le voyage d'Ellen et de Maïa à travers l'empire va débuter dans ce chapitre, beaucoup d'allusion géographique vont apparaitre, notamment au sujet des territoires. Cela vous permettra peut-être de mieux vous y retrouver!

Bonne lecture! ;)

jaimeecrire23





Le soleil pénétrait de sa lumière les rideaux bleus, inondant la pièce d'une lueur douce et rassurante. Mes yeux s'ouvrirent doucement, encore embués de sommeil, et je baillai longuement en m'étirant. Le silence matinal fut brusquement rompu par de forts coups résonnant à ma porte. Derrière elle, Maïa paraissait tout excitée et entra brusquement dans ma chambre, un sourire éclatant illuminant son visage.

— Je pense qu'on devrait aller vers le Sud d'Ephrasa, me confia-t-elle en ouvrant les rideaux d'un geste vif. D'après M. Charles, c'est magnifique !

La lumière crue du matin éclaira subitement la pièce, révélant chaque détail de ma chambrée. Je plissai les yeux face à cette soudaine clarté.

— M. Charles ? La questionnai-je tandis qu'elle continuait de valser comme une tornade dans la petite pièce.

— Oui ! Un vieil ami de la famille ! Expliqua-t-elle en gesticulant. Il est voyageur et a parcouru Ephrasa des dizaines de fois. Quand j'étais petite et qu'il revenait à la capitale, il me racontait ses aventures en mangeant. Il m'a parlé de nombreuses fois du sud. Du duché Spinfiel, du comté Franskfore ou encore de la baronnie Righlo ! D'après lui, c'est le meilleur spot pour les voyageurs.

Mon souffle resta bloqué. Elle ne le remarquait pas et continuait de divaguer sur ses souvenirs d'enfance, ses yeux brillants de nostalgie et d'anticipation.

— Ellen ? M'appela-t-elle, ses yeux pétillants d'attente. Tu connais cette baronnie ?

Mes pensées se troublèrent, cherchant désespérément une issue.

— Ils ont instauré une loi de non-passage pour les étrangers, mentis-je, espérant paraître convaincante.

— Ah bon ? M. Charles ne m'en a jamais parlé...

— C'est récent, mentis-je à nouveau. J'ai appris ça dans mes cours d'histoire.

Elle me parut déçue, ses épaules s'affaissant légèrement. Elle se tut un court instant, mais son enthousiasme ne tarda pas à reprendre le dessus.

— Dans ce cas, on pourrait opter pour le duché Spinfiel, en passant par le comté Anakitorie, le duché Arvel et la baronnie Therencia ! J'ai si hâte ! S'exclama-t-elle.

Je ne pus m'empêcher de pouffer de rire face à son engouement contagieux. Rapidement, je me préparai sous les cris et les exclamations de mon amie, et nous descendîmes ensemble dans le restaurant. La grande pièce était déjà pleine de vie à cette heure de la matinée, et les parents de Maïa couraient dans tous les sens pour subvenir aux besoins de leurs clients, les bras chargés de plats fumants et de boissons fraîches.

— Vous êtes sûrs que vous n'avez pas besoin de nous ici ? demandai-je, inquiète, à sa mère qui passait devant moi, une assiette de croissants à la main.

Elle sourit d'un geste éclatant, ses yeux pétillant de bienveillance, et continua son service avec l'aisance d'une professionnelle.

— Rassure-toi, me dit-elle en s'arrêtant brièvement. Il y a encore deux ans, nous nous débrouillions très bien tous les deux et ça ne changera pas ! Profitez de votre jeunesse, les filles ! Vivez comme bon vous semble.

Elle posa son torchon sur le bar à côté d'elle et jeta un coup d'œil furtif pour vérifier que Maïa ne se trouvait pas dans les parages. Je suivis son regard et le trouvai tombé sur la jeune femme en train de discuter aimablement avec un client, ses gestes animant la conversation.

— Lyly, écoute-moi bien. Ton arrivée a bouleversé le monde de Maïa. Avec son père, nous avions peur qu'elle reste ici, à gâcher l'opportunité de sa vie. Elle adore voyager, et grâce à toi, ce rêve devient possible pour elle. Promets-moi juste que vous ferez attention à vous et que vous reviendrez nous voir.

Je la pris dans mes bras, émue par ses paroles. Heureuse d'avoir rencontré une femme si merveilleuse, je sentis une chaleur réconfortante m'envahir. Elle me prit par les mains, son regard empli de tendresse, et nous regarda paisiblement quitter l'auberge, nos valises en main. L'air frais du matin balaya nos visages, apportant avec lui le calme de la rue. Nous nous dirigeâmes doucement vers la sortie. Mon regard se posa une dernière fois sur le palais royal, qui s'imposait au loin derrière nous, ses tours majestueuses se détachant contre le ciel bleu. Maïa suivit mon regard et posa une main sur mon épaule.

— Tu regrettes ?

Je secouai négativement la tête, un sourire serein aux lèvres.

— Je disais juste au revoir une dernière fois avant de partir.

Je tournai le dos à la bâtisse imposante. Nos regards se croisèrent un instant devant la route en terre battue qui s'étendait devant nous. Nous soupirâmes, et d'un même élan de courage, nous mîmes un pied hors de la petite ville chaleureuse, prêtes à embrasser l'inconnu et les aventures qui nous attendaient.

Alors que nous progressions sur le chemin, je sentais un mélange d'excitation et d'appréhension. Maïa marchait d'un pas léger, presque dansant, sa silhouette vibrant d'énergie et de joie. De temps en temps, elle s'arrêtait pour me pointer du doigt des choses intéressantes ou pour me raconter une anecdote liée à son enfance. Ses histoires me faisaient sourire et nous rapprochaient un peu plus à chaque étape.

Nous traversâmes des champs verdoyants et des forêts épaisses, le paysage changeant au fil de notre progression. Les oiseaux chantaient au-dessus de nos têtes, ajoutant une mélodie apaisante à notre voyage. Les rayons du soleil jouaient à travers les feuillages, créant des motifs de lumière et d'ombre sur le sol. Chaque pas nous rapprochait de notre destination, mais également de nouvelles découvertes et d'inconnues.

— Regarde, Lyly ! S'écria Maïa, attirant mon attention vers un arbre immense aux branches imposantes et au tronc rugueux. Cet arbre est appelé l'Arbre des Voyages. On dit qu'il porte chance à ceux qui commencent un périple. Veux-tu qu'on s'arrête un instant ?

Je hochai la tête, reconnaissante de cette pause bienvenue. Nous nous assîmes sous l'arbre, profitant de son ombre bienfaisante. Maïa sortit un petit carnet de son sac, et commença à y griffonner des notes et des dessins. Je la regardai faire, impressionnée par son talent et sa passion pour chaque détail de notre voyage. Cela me rassurait de l'avoir à mes côtés, elle semblait si sûre d'elle, si préparée pour cette aventure.

Nous reprîmes notre route après un moment de repos, l'Arbre des Voyages derrière nous, mais son souvenir gravé dans nos cœurs. La route devant nous semblait sans fin, mais nous avancions avec détermination. Chaque village que nous traversions nous accueillait avec curiosité et hospitalité, les habitants nous offrant parfois de quoi manger ou des conseils pour la route.

Le soleil commençait à descendre à l'horizon, teignant le ciel de nuances d'orange et de rose, lorsque nous décidâmes de camper pour la nuit. Nous trouvâmes une clairière agréable, bordée de fleurs sauvages et d'un ruisseau chantant. Maïa alluma un feu avec aisance, et nous nous installâmes pour manger et partager nos impressions de la journée.

— Cette première journée a été merveilleuse, dis-je en croquant dans une pomme juteuse. Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve, mais je suis heureuse de vivre cette aventure avec toi.

Maïa me sourit, ses yeux pétillants de cette même lueur d'excitation que j'avais vue ce matin.

— Moi aussi, Lyly. Je sens que ce voyage va être inoubliable.

Nous restâmes éveillées un long moment, à discuter de nos rêves et de nos espoirs, les étoiles brillantes au-dessus de nous. La nuit enveloppait notre petit campement de sa quiétude, et bientôt, le sommeil nous emporta, nous berçant vers de nouveaux rêves d'aventure.

Nos âmes liées [Réécriture à venir]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant