Chapitre 88.

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Il fait vraiment froid, nous sommes au mois de Décembre, et je me les pelles, il fait nuit noir maintenant mais je vais rester ici. Au bout de trois heures d'une interminable attente je me décide à rentrer dans ma voiture, je baisse le siège et m'endors, non pas d'un sommeil profond mais plutôt le genre de sommeil perturbé. Lorsque le soleil se lève, sur un nouveau dimanche, je sors de cette voiture. Et j'attends, de la fenêtre elle peut me voir. J'ai l'intention de lui montrer que je suis là, que je n'abandonne pas, et si ma détermination à rester immobile dans un froid glacial lui permet de prendre pitié de moi afin de me faire rentrer à l'intérieur, j'en serais ravis. Pitoyable ? En effet.

- Adelphe ? Tu as dormi dehors ? Dit ma mère en arrivant.

- Ouais. Je hausse les épaules.

- Vous me fatiguez tous les deux.

Elle semble déçu, je crois qu'elle imaginait que nous nous étions réconciliés. Je me demande si elle n' a pas manigancé et imaginé tout cette histoire en sachant pertinemment que ma jalousie prendrait le dessus. Serait-elle diabolique et manipulatrice ? Elle entre chez Eléonor, grâce à sa clé. Il est 9 heures. J'attends toute la journée. Je suis frigorifié, mais déterminé. Elle daigne enfin sortir sur les coups de 17heures pour sa visite hebdomadaire au cimetière, mais ne m'adresse aucuns regards à mon grand désespoir.

J'attends jusqu'au coucher du soleil assit par terre, quand enfin elle sort et viens vers moi.

- Ta mère m'y oblige alors ne t'imagine rien. Vas s'y parle, et ensuite vas t'en.

Elle se tient devant moi, récitant son discours comme un texte répété mil fois, le visage triste. Je me relève et souris. Je ne peux pas m'empêcher de la prendre dans mes bras. Elle se tend.

- Je ne suis pas venue pour que tu me câlines. Dit elle hostile.

- Je m'en fou.

Je la serre un peu plus fort, trop soulagé qu'elle soit de nouveau avec moi, même si je sais que ce sentiment est factice et qu'elle repartira bientôt.

- Lâches moi Adelphe.

C'est une supplication. Je le fais et je regarde son visage. Il est torturé, comme le miens dois l'être. On peut lire sur ses traits de la douleur. Je la fixe, ses yeux sont pleins de larmes, elle me semble si vulnérable.

- Parles. Insistes elle avec une voix tremblante.

- Je t'aime.

Je ne trouve que ça a dire, c'est la stricte vérité, je ne peux pas trouver meilleurs paroles. Ses larmes se mettent instantanément à couler sur ses jolies joues, même si elle essaie de les retenir.

- Ce n'est pas vrai. Arrêtes de me mentir.

J'approche ma main de son visage mais me ravise. Je ne dois pas la toucher, elle en souffrirait encore plus.

- Si je t'aime. Je t'aime comme un fou.

- C'est faux, tu étais tellement heureux avec elle. Ce n'est pas moi que tu aimes, tu te trompes.

- J'ai fait une erreur...

Elle me coupe.

- Oui, tu n'aurais jamais dû t'arrêter ici en septembre.

- Non, ça c'est la plus belle connerie que j'ai faite dans ma chienne de vie. L'erreur c'est Chloé, j'aurais jamais dû la faire rentrer chez moi et me laisser faire quand elle m'allumait.

- Pourquoi tu l'a fait alors ?

J'estime lui devoir de la sincérité, alors j'y réfléchis sérieusement.

Mon amour pour elleWhere stories live. Discover now