Chapitre 19 : Crépuscule des loyautés

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La pièce était imprégnée d'une humidité oppressante, chaque goutte de condensation glissant lentement le long des murs de béton. L'air lourd pesait sur les épaules de Katsuo, rendant chaque respiration plus difficile. 

Des pas résonnèrent soudainement dans le couloir, se rapprochant lentement. Le ravisseur réapparut un court laps de temps plus tard, son téléphone toujours à la main. Il claqua la langue en regardant Katsuo, un sourire cruel s'étirant sur ses lèvres.

— Kaori aurait été blessée... que c'est triste, dit-il d'un ton moqueur, cherchant manifestement à provoquer une réaction chez Katsuo.

Épuisé et enchaîné, Katsuo ne voulait pas croire à ses paroles. Il pensait que c'était encore un autre jeu psychologique, une autre tentative de le briser. Mais l'homme, voyant son incrédulité, déverrouilla rapidement son téléphone et ouvrit une vidéo.

— Tu n'as pas l'air de me croire...Regarde par toi-même alors, insista-t-il.

L'homme déverrouilla son téléphone et montra à Katsuo une vidéo troublante. Sur l'écran, Kaori était visible, se battant vaillamment à l'intérieur de la boîte de nuit aux côtés des membres du Bonten. Soudain, elle se toucha le flanc, ses mains se couvrant de sang avant qu'elle ne s'effondre au sol. La scène était brutale et déchirante.

Il écarquilla les yeux et la voix tremblante d'émotion, réussit à murmurer la voix rauque et pleine de dégoût :

— Vous êtes des monstres...

Le ravisseur haussa les épaules avec indifférence.

— Je n'ai rien fait, moi. C'est le jeu, mon cher, répondit-il avec froideur.

— Vous n'aurez rien de moi, surtout pas après avoir vu ce que vous avez fait à Kaori ! cria Katsuo furieux et plein de douleur, sa voix résonnant d'indignation et de défi.

L'homme soupira, son expression se durcissant.

— Si tu avais simplement parlé, tout cela aurait pu être évité. C'est sur ta conscience, pas la mienne, rétorqua le ravisseur avec un cynisme glacé. Tes réponses auraient pu la sauver, mais maintenant, regarde où nous en sommes.

Il rangea le téléphone, son regard glacial se fixant sur Katsuo.

— Tu sais, chaque minute que tu gardes le silence, je peux faire en sorte que ce soit pire pour elle. Tu penses vraiment que ton silence va changer quelque chose ? Que tu vas la sauver par ton héroïsme ? Tu te trompes. La situation est bien pire que tu ne le crois.

Tu as le pouvoir de stopper cela. Parle, et tout cela prend fin. Sinon, cela continuera, et ce sera de ta faute.

Le ravisseur, scrutant son captif avec une froideur calculée, ajouta une couche supplémentaire à sa torture psychologique.

— Et laisse-moi te dire quelque chose de plus, Katsuo. Le règne de Daiki Shirayuri touche à sa fin. Et tu sais quoi ? Je serai au premier rang pour assister à sa déchéance. Enfin, je le verrai ramper à mes pieds et je pourrai me venger... après toutes ces années.

Il marqua une pause, un sourire venimeux déformant ses lèvres alors qu'il savourait l'impact de ses mots.

— Imagine ça, Katsuo. Ton chef, celui pour qui tu sacrifies tout, réduit à rien. Et tout cela pourrait être évité si tu décidais de parler maintenant. C'est une scène que j'attends avec impatience.

La menace était claire, et chaque mot était un coup de poignard pour Katsuo, renforçant son sentiment de désespoir mais aussi ravivant sa détermination à ne pas céder. Malgré la douleur et la peur, une lueur de résistance brûlait encore en lui. Il resserra les poings, les chaînes cliquetant en écho à sa colère contenue.

Bonten -Danse avec l'ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant