Zibaë, les mystères de l'autre monde T1. Les fantômes du passé

18-Alex

Pendant le trajet; je saisis l'occasion pour reprendre, avec Sibylle, la conversation que nous n'avions pas pu terminer, lors de notre première rencontre.

-Alors comme ça, je descendrais des Gardiens?

-En effet.

-Dans ce cas, d'où ma famille tire t-elle ses origines?

-De mon union interdite avec Arthème.

Je me fige brusquement, décontenancé par cette réponse. Ne s'attendant pas à mon arrêt soudain; Clara me rentre dedans. Je l'entends pousser un juron, puis me foudroie du regard, quand je me retourne vers elle.

-Désolé, c'était un accident.

-J'espère bien! -Rumine t-elle, en se frottant le nez, apparemment endoloris.-

Reprenant la marche; je rattrape Sibylle, bien décidé à ne pas lâcher l'affaire.

-Comment peux-tu être sûr que je descends bien d'Arthème et toi?

-Car, à ma connaissance; aucun autre Gardien n'a osé braver cet interdit.

-Ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas eu d'autre.

-Si tel avait été le cas; crois-moi, ce ne serait passé inaperçu, sur Zibaë.

-Pourquoi il vous est interdit de procréer?

-Voilà une question, à laquelle il est préférable que je ne réponde pas.

-Que vous est-il arrivé, à vous et à votre enfant?

-Arthème et moi avons été sévèrement punis. Quant à notre progéniture; elle a été expulsé de Zibaë et fut envoyée sur terre.

Je ne sais pas ce qui me déconcerte le plus: l'emploi du terme "progéniture" ou cette information déroutante?! Quoi qu'il en soit, derechef, je m'arrête brusquement, surpris; pour le plus grand malheur de Clara, qui se cogne, à nouveau, de plein fouet, contre moi.

-Alex! -Grogne t-elle, exaspérée.

Nous parcourons, le reste du chemin, en silence. Après avoir traversé plusieurs collines; épuisés, mes amis et moi espérons être arrivé à destination. En relevant la tête, après avoir repris mon souffle, je distingue une multitude de dunes s'étendant à perte de vue. Ahuri, je m'exclame:

-Un désert?!

-Quoi?! -Se lamente Clara, exténuée.- C'est pas vrai! Ça n'en finira donc jamais?!

Rosalie, bien que fatiguée, elle aussi; tente d'encourager son amie; en lui frottant le bras, amicalement, puis en lui prêtant la gourde. Clara, assoiffée, avale tout d'une traite, avant de se laisser tomber.

-J'en peux vraiment plus.

Son visage rougit par la chaleur et suant à grosses gouttes; elle a vraiment l'air d'être au bord de la syncope. D'autant plus qu'elle ne tient plus sur ses jambes; un autre indicateur à ne pas négliger, dans ce contexte. Je propose alors à Sibylle:

-On devrait faire une pause.

-Le temps nous est compté, Alex.

-Je sais, mais...

-Au pire; vous n'avez qu'à me laisser ici! -Lance inopinément Clara; de la même manière que si elle s'était dévouée pour faire la vaisselle ou garder le chien des voisins.-

Rosalie explose de rire; sachant que son amie ne pense pas un traître mot de ce qu'elle vient de dire.

-Si tu veux, je peux te porter, sur mon dos. -Propose gentiment Bruno.-