His Favorite

Chapitre 23

Briyanna regarda Lévy, puis elle regarda Hélyne, alternant son regard entre les deux. Elle pouvait sentir son cœur se briser encore et encore. Mais la douleur venait à peine de commencer qu'elle ne la supportait déjà plus.

Mais pourquoi est-ce que Hélyne l'appelait "petite sœur" ? Était-ce un moyen pour la ridiculiser ? Elle avait du mal à y croire. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais elle la referma aussitôt, comme si les mots refusaient de sortir. Elle était incapable d'articuler le moindre mot, même pour former une phrase. Elle attendait une explication, à laquelle apparemment personne ne se bousculait pour la fournir.

- Comment ça..., murmura-t-elle d'une voix à peine audible.

Hélyne s'approcha d'elle avec un sourire victorieux et sournois. Elle tira une mèche de ses cheveux, et Briyanna la regarda avec méfiance.

- Tu n'es pas au courant alors, souffla Hélyne près de ses oreilles. Mio tesero, je pensais que tu l'avais déjà dit à ma petite sœur chérie, dit-elle feignant l'indignation.

Briyanna la regarda, encore plus perdue. Son cœur ne supportait plus tout ça; elle voulait s'enfuir loin de tout ça, loin d'Hélyne et surtout loin de Lévy.

- De quoi est-ce qu'elle parle ? s'entendit-elle murmurer.

Elle retenait les larmes qui menaçaient de couler. Elle ne voulait pas qu'elles coulent, sinon elle ne pourra plus s'arrêter. Elle devait penser avant tout à son bébé, et juste cette pensée l'arma d'une force surnaturelle qui lui permit de contenir ses larmes.

- Tu ne vas pas me dire que tu n'as pas remarqué cette ressemblance qu'on a, ma belle.

Briyanna regarda Lévy. Il ne disait toujours rien depuis tout ce temps. Ces quelques secondes de silence paraissaient être des heures. Elle ne voulait pas imaginer qu'il la trompait avec elle, pas avec sa sœur présumée, pas comme ça, pas aujourd'hui, qui était sensé être l'un des plus beau jour de leur vie.

- Tesero...

- Ça suffit, Hélyne, ferme-la maintenant, gronda-t-il, ce qui provoqua un sursaut chez la jeune femme. Cara, entre s'il te plaît, et toi, va-t'en, annonça-t-il, ses yeux gris menaçants.

Hélyne s'en alla rapidement, laissant une ambiance tendue.

Briyanna entra et prit place sur le premier fauteuil qu'elle aperçut, ses mains tremblantes et les palpitations de son cœur s'accélérant.

- De quoi est-ce qu'elle parlait ? demanda-t-elle froidement.

- C'est pas comme ça que ça s'est passé, c'est Hélyne qui m'a embrassé, commença-t-il.

Il déposa sa main sur celle de Briyanna, mais elle retira la sienne rapidement. Il la regarda un moment, puis retira sa main. Briyanna ne put empêcher une larme solitaire de couler le long de sa joue. Elle l'essuya rapidement d'un revers de main. Elle détourna le regard, incapable de le regarder, voyant seulement dans ses yeux lui embrassant Hélyne encore et encore. Cette scène se répétait sans cesse. Tout ce qu'elle voulait savoir maintenant, c'est si elle était la sœur d'Hélyne. Son père avait-il eu une liaison sans le lui dire ?

- Je suis peut-être naïve d'avoir pensé que tu pouvais changer, mais je vois toujours très bien. De quoi parlait-elle ?

- Je veux que tu saches que je voulais t'en parler, mais je ne pouvais pas. Je n'arrivais pas à le faire.

Un rire sarcastique échappa des lèvres de Briyanna. Donc, il avait vraiment quelque chose qu'il lui cachait. Au fond, elle espérait que ce soit juste une ruse de la part de Hélyne. Lévy était détruit de la voir ainsi. Elle souffrait, et il savait qu'il avait d'une manière ou d'une autre contribué à cette douleur qu'elle éprouvait et qui allait s'intensifier.

- Hélyne et toi, vous êtes sœurs.

Il avait arraché le pensement d'un geste sec.

- Et tu le savais ? Tu ne m'as rien dit, dit-elle d'une voix brisée. C'est ce que tu voulais ? Sortir avec le double de ton ex-femme ? J'ai vraiment été une imbécile.

Lévy savait qu'elle était blessée, et toutes ces paroles, elle ne les pensait pas vraiment.

- Je ne le savais pas.

- Tu le sais depuis quand ?

- Hélyne me l'a dit il y a quelques jours, c'était le jour où tu es rentrée de Chicago.

- Je méritais de connaître la vérité. Tu me l'as cachée tout ce temps.

Lévy se leva et alla chercher les résultats du test ADN, puis les donna à Briyanna. Elle prit l'enveloppe d'une main tremblante.

- J'ai eu la confirmation aujourd'hui. Ce n'était pas à moi de le faire, je ne savais pas comment t'annoncer que ta mère était encore peut-être en vie. Mais quand j'ai eu la confirmation, j'ai appelé ton père. Il est en chemin. Ce n'était pas censé se passer comme ça.

Briyanna se leva brusquement. Elle pensait qu'il s'agissait uniquement d'une liaison que son père avait eue, mais elle n'avait jamais imaginé qu'il s'agissait de sa mère. Sur la tombe de qui pleurait-elle à chaque fois ? Qui était la femme sur le tableau qu'elle aimait et admirait ? Sa mère s'appelait-elle vraiment Julia ? Pourquoi sa mère était-elle partie ? Pourquoi l'avait-elle abandonnée ? Elle avait tant de questions mais aucune réponse.

Lévy se leva, tentant de la prendre dans ses bras, mais elle recula d'un pas.

- Tu savais que ma mère pouvait être en vie. Tu m'as vue pleurer, faire des cauchemars, ne pas réussir à m'endormir. Tu as vu à quel point je n'ai jamais réussi à guérir du fait que ma mère soit morte à l'accouchement, mais tu n'as rien fait. Lévy, je t'ai amené sur la tombe de ma mère, mais à aucun moment tu as pensé que je méritais de connaître la vérité. Tu t'es rendu complice de mon père. Tu savais tout ça, mais ça ne t'a pas empêché de me tromper avec ma prétendue sœur.

Elle ne pouvait plus contenir ses larmes; elle lâcha prise. Les larmes déambulaient sur ses joues, sa vue se brouillait, elle souffrait, tout son être était anéanti.

- Je voulais le faire, cara. Je suis terriblement désolé.

Il tenta de l'approcher à nouveau, mais elle le stoppa net d'un signe de la main.

- Ne t'approche pas de moi, reste loin de moi.

Briyanna prit son sac et se dirigea vers la porte. Elle s'arrêta sur la poignée pendant quelques secondes, puis se tourna, le regardant. Son regard était brisé, mais Briyanna n'était pas prête à l'écouter, peut-être ne le serait-elle jamais.

Elle le regarda et leva sa main gauche. Lévy devina ce qu'elle était sur le point de faire; une larme solitaire coula le long de sa joue jusqu'au sol. Il s'approcha d'elle et arrêta sa main.

- Garde-la, s'il te plaît.

Elle retira sa bague et la lui mit dans ses mains.

- Je mérite quelqu'un qui ne me regarde pas dans les yeux et me ment. Je mérite mieux, dit-elle en ouvrant la porte et en la refermant derrière elle.

Elle se laissa tomber contre la porte et pleura un moment. Lévy devina qu'elle était toujours là, seul cette porte les séparait. Il colla son front contre la porte et l'entendit respirer lourdement.

Briyanna se leva et appela un taxi. Elle préférait ne pas prendre le volant dans cet état. Elle devait prendre soin de son bébé.

Elle entra dans le taxi en direction de son ancien appartement. Elle ne voulait pas affronter son père; elle voulait fuir loin de tout.

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