𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 9

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États-Unis-Los Angeles

Le soleil de nouveau haut dans le ciel, les oiseaux chantants en chœur, la jeune britannique dormait confortablement. Allongée sur le côté droit du lit blanc, la fenêtre entre ouverte offrait une chaleureuse atmosphère à la pièce.

-"Explique-toi maintenant."

-"De quoi dois-je m'expliquer ? Elle n'est pas mignonne comme ça ?"

-"Ce n'est pas question ! Qu'est-ce qu'elle fou dans mon lit ?!" Demanda-t-il, outré par sa non-compréhension.

-"Tu m'as dit de m'en occuper alors voilà, c'est fait !"

Antonio ne sut quoi répondre. Massant ses sourcils du bout de ses doigts, il ne savait que faire de son bras droit dorénavant. Comment avait-il pu se retrouver dans une telle situation ? Accoudé à la porte d'entrée, il observa plus en détails la forme humaine qui somnolait sous sa couette. Petite et fine, il ne pouvait en revanche pas voir son visage caché par ses longs cheveux bruns.

-"Tu as dormi où, du coup ?"

-"Dans le fauteuil."

En suivi un éclat de rire de la part de la jeune femme. Se tenant le ventre à l'aide de son avant-bras, Carla ne pouvait s'empêcher cette petite moquerie en son égard. Lui, qui était connu pour ne rien partager et encore moins offrir, avait dû laisser son cher lit douillet à une pure inconnue. L'italien avait alors un bien grand mal de dos par sa nuit des plus originale.

-"Bon, ce n'est pas tout, mais je dois aller faire quelques courses moi. Il te faut quelque chose ?"

-"Du sommeil."

-"Ok à toute !"

Elle partit par la suite, le laissant seul avec une touriste anciennement alcoolisée. Instinctivement, il se rapprocha d'elle, marchant d'un pas décidé vers le matelas occupé. Sur la table de chevet, de nombreux médicaments contre les migraines ou nausées faisaient place à côté d'une bassine en cas de régurgitation matinale. Calme et délicat, il s'assit sur le bord du lit, provoquant un léger remous qui ne fit cependant en aucun cas détacher la jeune femme de son sommeil profond.

Ainsi, avec confiance, il approcha sa main de son visage qui l'intriguait tant. Certes, il possédait déjà une image claire de son apparence, mais comme une subite envie, il souhaitait la revoir. Redécouvrir ses traits doux et délicats qu'il avait vu la veille. Ses doigts passèrent lentement sous l'une de ses nombreuses mèches avant de venir la décaler avec soin derrière son oreille légèrement rosée.

Les paupières closes, la bouche à l'ouverture discrète, son expression détendue lui faisait ressembler à un ange tout droit venu des cieux. Antonio s'étonna de la détailler sur chaque parcelle. Sa peau, ses cils, ses lèvres... Seulement, dès lors qu'il voulut toucher sa lèvre inférieure avec son pouce, ses grands yeux verts s'ouvrirent brusquement. Poussant violemment l'homme bien trop proche à son goût et s'écartant le plus possible de lui.

-"Non mais vous êtes qui ?! Et où suis-je ?!" Rétorqua-t-elle, observant tout autour son nouvel environnement flou avant de vite récupérer ses lunettes au passage.

Ainsi, le dos collé au mur, tous deux se regardaient dans le blanc des yeux. Très peu matinal d'origine, le réveil de ce bel inconnu n'aidait en rien. Totalement perdu, ne sachant où elle se trouvait, une panique montait à l'intérieur de son estomac. Ce serait-elle fait enlever par cet individu ? Il avait beau être d'une beauté étonnante et d'un certain charisme, Hamber était bien trop méfiante pour ne rester que sur ce simple et unique détail.

-"Dans une chambre."

-"Pourquoi ?!" Demanda-t-elle aussitôt.

Antonio ne s'attendait guère à une telle réaction d'une femme qu'il avait vu uniquement alcoolisé. Mais il resta cependant de marbre, ne montrant en aucun cas son admiration pour elle.

-"Vous ne vous souvenez de rien ?"

-"De quoi devrais-je me souvenir ? Nous n'avons rien fait, n'est-ce pas... ?"

Ne pouvant empêcher un léger rire sortir de ses lèvres, le jeune homme ria face à l'expression de son invité surprise. Cependant, cela n'aida en rien à son angoisse intérieure qui ne fit que monter en flèche par sa réaction. Se pourrait-il qu'ils aient fait quelque chose dans cette chambre ? Le regard méfiant, elle souleva rapidement la couette, voulant vérifier une certaine chose. Et c'est dans un long soufflement que la Britannique se soulagea d'un poids.

-"Non, je vous rassure, nous n'avons rien fait. Hier, vous aviez bien trop bu alors pour votre sécurité, on vous a placé dans mon dortoir."

-"V..votre dortoir ?"

-"Oui."

Le rouge aux joues, la gêne vint à son tour dans la roue de ses émotions. Cachant son visage à l'aide de ses mains, Hamber ne pouvait croire qu'elle venait de dormir tranquillement dans le lit d'un pur inconnu. Suite à ses déclarations, elle sortit le plus vite possible du grand lit blanc. Observant rapidement par l'ouverture de la fenêtre, le grand parking du Casino occupé par quelques voitures encore présentes.

De façon précipité, elle remit ses divers cheveux en pagayes, marchant d'un pas de course vers la porte d'entrée.

-"Bon et bien... Merci de vous êtes occupé de moi, mais je crois devoir y aller maintenant." Affirma-t-elle, la main déjà sur la poignée.

Les pieds traversant les nombreuses marches, la jeune se retrouva bien vite à l'extérieur du bâtiment. Son regard observa de droite à gauche, mais s'étant fait amener par son ami, le chemin du retour était bien vague dans sa tête. Elle voulut alors prendre son téléphone pour l'appeler ou encore mettre le GPS, Hamber se rappela bien vite de l'oubli de son appareil électronique dans sa chambre.

-"Merde..."

-"Vous avez besoin d'aide peut-être ?"

Surprise de réentendre cette voix une seconde fois, la jeune femme se retourna rapidement en sa direction. Le visage toujours aussi neutre, seul un léger mouvement de sourcil montrait son attente d'une réponse.

-"Non, je peux rentrer par moi-même merci."

-"D'accord, je vous laisse faire. Où vivez-vous ?"

-"À Arlington Heights, donc par-là !" Dit-elle en pointant une direction du bout de ses doigts.

-"Vous voulez dire par là." Ajouta-t-il, montrant l'opposé total.

Un petit silence tomba entre eux, alors que chacun évitait de rire ou encore de fuir.

-"D'accord, vous avez raison, je ne sais pas comment rentrer chez moi, ni même où je suis en fait ! Mais ce n'est pas parce que vous êtes un bel homme qui m'a offert un lit que j'accepterai votre aide !"

-"Je prends ça pour un compliment. Mais êtes-vous sûr de ne pas avoir besoin de moi ?"

-"Sûr." Affirma-t-elle en croisant ses bras sur sa poitrine.

-"Ok." Dit-il en levant ses deux mains vers le ciel en guise d'abandon.

Antonio s'éloigna alors d'un pas confiant vers sa voiture, le regard de la jeune femme toujours sur lui. Entre les panneaux introuvables et sa malchance totale, ce fut dans une rage intérieure qu'elle se plaça face à la voiture du jeune homme pas encore en route. Sachant déjà le déroulement de ce qui allait se passer, il ouvrit la porte à sa droite afin qu'elle puisse rentrer.

-"Montez."  

IntertwinedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant