𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 13

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États-Unis-Los Angeles

-"Étions-nous vraiment obligés de faire les boutiques ? "

Marchant depuis plusieurs heures, à travers différents magasins, le pauvre Paholo était dans l'obligation de suivre. Sa patronne voulait refaire sa garde de robe suite à une soudaine idée de changement bien qu'elle pouvait se les faire livrer ou encore aller dans des boutiques plus coûteuses. Ce n'était pas comme si l'argent lui manquait. Bien sûr, le jeune homme était habitué et l'aurait suivie sans râler s'il avait eu une nuit paisible. Cependant, ce ne fut guère le cas. Son invité surprise l'avait bien embêté toute la nuit pour diverses raisons imaginables.

-"Oui, j'ai envie de me trouver une nouvelle tenue. " Affirma la jeune femme toute pimpante en se retournant vers lui. -"Et pourquoi cet air-là ? On dirait que tu n'as pas fermé l'œil de la nuit."

Les cernes aux yeux répondaient à son sous-entendu et ils repartirent en direction d'une nouvelle enceigne. Tenues pour femme et homme, la décoration fauve était assez originale mais pas déplaisante. Touchant chaque tissu qui pourrait l'intéresser, Neyla analysait avec précaution chaque article du magasin.

Derrière elle, le jeune homme ne faisait qu'attendre sans but. Il était fatigué et la raison était un certain individu. Grand et brun, il n'avait fait que parler et bouger sous la couverture. Paholo avait beau lui demander de se taire, son voisin de lit n'en avait rien à faire. Lui, il voulait en connaître davantage sur la personne qui le logeait.

Comme si ma vie pouvait intéresser quelqu'un. Se disait-il au plus profond de lui.

-"Oh, mais ce ne serait pas mon petit voyeur ?"

Le coupant dans sa rêverie, la jeune femme avait presque crié cette phrase à voix haute. En face d'eux, se trouvaient désormais deux grandes personnes. Le premier, lui rappelait quelque chose, assez, brun à lunette, ballet dans le cul. Oui, c'était l'homme avec qui Neyla "s'amusait". Et puis à sa droite, un second jeune homme. Plus grand et imposant, il possédait des cheveux bruns et bouclés. Ce fut par ailleurs lui qui commença à entamer la discussion.

-"Vous vous connaissez ?" Demanda le plus grand.

-"Heum... Oui, nous avons fait connaissance lors du casino." Répondit son ami, encore une fois gêné par le souvenir de cette soirée. -"Je vous présente Gérard, mon ami d'enfance et heum..."

-"Neyla, appelez-moi Neyla." Conclut-elle en offrant sa main pour que le français la lui prenne.

Surpris par sa poigne, Gérard était encore plus étonné qu'un homme aussi peu sociable ou encore moins séducteur aurait pu faire la connaissance d'une si belle jeune femme qu'était Neyla. Cependant, le sourire charmeur de celle-ci le charmait entièrement. Et cela, elle le comprit que trop bien.

-"Qu'est-ce qui vous amène en cette belle après-midi ? " Continua le plus grand.

Eric avait beau aimer son prochain, dû à leur passé ensemble, il le connaissait aussi très bien. Il savait donc ce qu'il était en train de commencer et n'aimait en aucun cas cela. Gérard était un très bon ami et l'avait toujours été, cependant son côté un peu trop séducteur devenait subitement très énervent.

-"Je ne fais que regarder les différents habits qu'on me propose et vous ?"

-"Nous devons trouver de nouveaux calbuts pour lui." Répondit Gérard en passant son bras sur les épaules de son ami.

Désormais, c'était sûr, Eric haïssait Gérard et il le fit bien comprendre avec son regard. Bien qu'il ne se fût rien passé de très concret entre eux, pouvoir faire plus ample connaissance avec elle ne lui aurait pas de refus. Cependant, son collègue le tournait au ridicule et il ne supportait pas ça.

-"Oh ! Vous faites bien. J'aimerais moi aussi me trouver quelques lingeries~" Affirma-t-elle en accentuant sur son dernier mot, le regard braqué sur Eric. -"Paholo va ranger ç-. Paholo ?"

Se retournant complètement, son garde du corps avait disparu sans même laisser de traces. La laissant ainsi seule avec ses deux nouvelles connaissances. Seulement, Paholo n'était pas si loin. Enfermé dans l'une des cabines de cette même boutique, il fut pris par surprise due à sa grande fatigue.

-"Je t'ai manqué ?" Demanda son kidnappeur qui se trouvait être simplement Mathieu, un grand sourire aux lèvres.

-"Non pas vraiment, par ta faute, je ne suis pas en pleine forme pour mon travail et maintenant, je ne suis même plus présent auprès d'elle ! " Chuchota-t-il assez fort, ne voulant pas que les clients de les entende.

-"Quoi ? Mais j'ai fait comme dans les films romantiques. Te gardant en sécurité jusqu'à que, tu t'endormes et pouf disparu au réveil de la princesse. " Argumenta-t-il avec ses mains.

Plaqué au mur qui les séparait d'une autre cabine d'essayage, les deux mains du plus grand était placées de chaque côté de ses épaules. Remarquant leur proximité plus que grande, il le repoussa pour pouvoir respirer.

-"D'une, je ne suis pas une princesse qu'il faut sauver. De deux, nous ne sommes pas dans un film romantique et de trois, je dois bosser contrairement à certains !" Dit-il en remettant son costard correctement.

-"Et ! Je travaille aussi ! C'est juste que j'essaye de trouver du temps pour toi." Affirma-t-il en touchant le bout de son nez avec son doigt.

Reculant sa tête par réflexe, Paholo jugeait entièrement l'homme en face de lui. Vêtu d'un simple sweat et d'un jogging noir, Mathieu possédait tout le stéréotype du voleur ou du pédophile.

-"Je croyais qu'ils voulaient ta peau pour ne pas m'avoir tué."

-"C'était le cas, mais le client qui voulait ta mort a subitement disparu alors je fais de nouveau parti de l'agence." Affirma-t-il fièrement.

-"Pff, de toute façon, je dois retourner travailler alors au revoir. "

Un léger rire traversa les lèvres du brun derrière lui alors que Paholo sortie de la cabine au plus vite. Replaçant son col, il vit approcher sa patronne toujours accompagnée des deux jeunes hommes.

-" Ah bah te voilà toi ! Comment tu fais pour toujours disparaître ainsi ?"

Continuant de se faire réprimander tel un enfant par sa mère, le jeune homme ne put s'empêcher de tourner la tête légèrement en direction des cabines. Et là où se trouvait l'homme qui le hantait, un grand vide venait de le remplacer. Encore une fois, il s'était envolé. 


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