Devinez qui est de retour (enfin, j'ai envie de dire) ? Mes examens touchent presque à leur fin, et ensuite je serai en vacances !
J'espère que le chapitre d'aujourd'hui vous plaira,
༄
405 avant J.C, Corinthe (A).
Lorsque j'émerge, il me faut un peu de temps pour m'habituer à la lumière matinale. Les rayons rouges du soleil me forcent à ouvrir les yeux, et je prends alors conscience de l'endroit dans lequel je me trouve. À mes côtés, San dort paisiblement sur le ventre, la tête enfouie dans son coussin.
Son visage est si sublime et délicat que j'ai envie de me pencher et laisser un baiser sur sa peau. Cependant, je reste sage et m'empresse de quitter le lit et sa chambre, traversant au pas de loup les appartements de mes maîtres. Le soleil vient de se lever et la ville s'éveille peu à peu, leur sommeil doucement troublé.
Un étrange sentiment serre mon cœur, et je ne sais plus comment est-ce que je dois me sentir en ce moment-même. J'ai dormi avec San. Mes joues chauffent, mais je décide de les ignorer et rejoins maman dans l'arrière-cuisine, déjà au travail.
Penchée au-dessus du plan de travail, elle s'attèle à la tâche, son dos courbé et ses bras fatigués massant la pâte de farine de blé durement. Le tableau triste et las qu'elle m'offre achève de me faire sentir coupable d'avoir goûté au confort du lit de San. Elle semble si fragile, si faible, là. Je n'arrive pas à croire que je finirai comme elle.
Je ne pense pas souvent au futur. À quoi bon ? Je sais bien que ma vie est déjà toute tracée. En tant qu'esclave, je ne peux pas m'attendre à grand-chose, hormis le travail et le labeur, puis la mort dure, impitoyable et poussiéreuse, qui viendra m'enlacer froidement et m'arracher à cette vie de sueur et de chahut.
‒ Aide-moi, m'ordonne maman. Je deviens vieille et mes os me font mal.
Je les observe un instant, elle et son visage quarantenaire ridé et qui transpire l'épuisement. Je n'ai pas envie de vivre cette vie-là.
‒ Je vais acheter du miel chez Rosalie, m'informe-t-elle, finis le pain.
Elle quitte la pièce, et je reprends son labeur dans un soupir, mes paumes rugueuses s'efforçant de pétrir la pâte correctement.
Je ne vois pas San de la journée ensuite. Je ne sais même pas si ce dernier est sorti prendre l'air aujourd'hui, et je ne pourrais pas le savoir si c'était le cas, au vu du temps que je passe dans la cuisine. Le reste du temps, je me contente de nettoyer la demeure, et me repose contre le pilier de la cour lors de mes rares temps libres.
La fin de la journée approche, et alors que je nettoie le carrelage de l'entrée pour la dixième fois cette semaine, mon ami aux cheveux roux apparaît à mes côtés, un sourire étirant ses lèvres. J'arrête mon nettoyage et lève la tête vers lui alors qu'il s'accroupit à mes côtés.
Je crois qu'il mourrait d'inquiétude, si je lui racontais la nuit dernière.
‒ Comment tu vas ? s'enquiert-il.
‒ Très bien, réponds-je.
Je reprends le savonnage du sol, tandis qu'il m'observe de ses yeux inquisiteurs.
‒ Tu as l'air dans la lune, reprend-il. Il s'est passé quelque chose ?
‒ Rien d'important, soufflé-je. Dis-moi plutôt, tu n'as pas de travail de ton côté ?
‒ Temps libre, répond-il en me tirant la langue.
Il m'arrivait d'envier le maître laxiste de Hongjoong auparavant, mais je crois que je préfère être au service de la famille de San, aujourd'hui. Après tout, je préfère travailler beaucoup mais avoir le plaisir de parler avec le beau blond plutôt que de passer mes journées à m'ennuyer comme Hongjoong. Le pauvre, au fond, c'est lui qui y gagne le moins dans cette histoire.
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Chrysanthème [Woosan]
FanfictionPeu importe l'univers, peu importe l'époque et peu importe le monde auquel il appartient, Wooyoung sait qu'il aimera toujours San. Et qui sait, peut-être est-ce réciproque ? ༄ Corinthe, 405 av. JC : Wooyoung n'est qu'un esclave. San est un citoyen r...