Chrysanthème [Woosan]

Chapitre 14 ༄

Je vous souhaite une excellente lecture !

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Je suis réveillé par de désagréables secousses. J'ouvre les yeux avec difficulté et devine une silhouette familière penchée au-dessus de moi et qui m'empoigne les épaules dans l'espoir de me réveiller.

         ‒         Maman, soupiré-je. C'est bon, je suis réveillé.

         ‒         Debout, rétorque-t-elle en se redressant. On a du pain sur la planche.

Elle sort de l'arrière-cuisine, et je ferme les yeux un bref moment. Le souvenir des lèvres de San qui se fondent contre les miennes fleurit dans mon esprit et je me sens sourire. Ma tête est si lourde et endormie que j'ai du mal à me rappeler précisément les évènements qui ont suivi, mais je sais que j'ai paniqué.

J'ai paniqué car embrasser San n'était pas quelque chose que j'étais censé faire. Du tout. Mais au fond, si personne ne l'apprend, il n'y a pas de problème à se laisser aller une fois la nuit tombée et les esprits assoupis, si ?

Je rejoins ma mère dans la cuisine et nous commençons la journée de travail. Le souvenir de San ne quitte pas mon esprit et semble refuser de me quitter, malgré mes tentatives. Je prie pour que le nettoyage du carrelage et l'épluchage de pommes de terre me changent les idées, mais c'est peine perdue. Tout ce dont je suis capable est attendre impatiemment la tombée de la nuit.

Plus tard dans la journée, alors que le soleil peint le ciel de ses couleurs vives caractéristiques de fin de journée, Hongjoong apparaît à l'entrée de la demeure. Des ailes me poussent dans le dos et je le rejoins, impatient de lui partager mon excitation.

Nous grimpons les escaliers qui traversent la ville et nous perchons au sommet de ceux-ci, pour admirer le coucher du soleil comme nous aimons le faire. Je trépide. Devrais-je lui raconter le baiser échangé avec San ? Je ne tiens plus.

Finalement, je cède, et attend qu'il finisse de me raconter sa journée pour enfin lui dire la vérité.

         ‒         Hier, San m'a emmené sur la plage, commencé-je.

Son sourire fane à la mention de San. Je sais qu'il est inquiet et que ce qui se passe entre San et moi n'est pas quelque chose qui devrait arriver. Ce n'est pas que c'est mal, c'est que c'est interdit. Et Hongjoong le sait pertinemment.

         ‒         Je te promets qu'on est discrets, tenté-je de le rassurer. Personne n'est au courant.

         ‒         Mais si jamais vous vous faites prendre ? s'alarme-t-il.

Je hausse les épaules et reste silencieux quelques secondes. Il n'a pas tort, ce à quoi San et moi jouons est dangereux. Mais c'est plus fort que moi. San est le seul radeau lorsqu'il n'y a que l'océan à perte de vue.

         ‒         Il m'a embrassé, révélé-je finalement.

Je crois voir ses yeux sortir de ses orbites après ma déclaration. La surprise peint son visage, accompagnée d'une autre palette d'émotions que je ne réussis pas à reconnaître. Je le laisse digérer l'information avant de prendre la parole à nouveau.

         ‒         Je sais que tu t'inquiètes, reprends-je. Mais j'ai aimé ce baiser, et j'ai envie qu'il y en ait d'autres.

         ‒         Je suis heureux pour toi, Wooyoung, répond-il.

Il pousse un soupir et fixe l'horizon d'un œil fatigué. Suis-je la principale raison de ses tracas ? Après tout, si les rôles étaient inversés, je crois que je réagirais de la même manière, et laisserais les doutes m'envahir.