じゅうろく

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Bleu de Chanel.
Rue Hoppy, TOKYO || AH

Un sourire débile placardé sur le visage, j'observe Jin picorer dans sa glace à la vanille avec la grande cuillère en inox. Je me sens minable à compter les jours depuis ma libération de chez les Kim-Choi, tellement minable que ma peur de sortir à nouveau à durée un mois, un mois durant lesquel j'ai vécu chez Lorenzo comme un fugitif.

C'est ce que je suis en réalité, je fuis ma propre famille, ce qui est censé devenir mon gang à la mort de mon père. Mon grand-père était réticent à l'idée de laisser Jin seul dans un petit snack, avant de savoir que je serais présent avec Enzo.

— Comment se passe l'école ?

— Bien. chuchote Jin.

Un rapide regard furtif vers Enzo suffit à me dire que quelque chose ne va pas, Jin ne fait pas partie de ceux à avouer que tout va bien d'une petite voix. Non, il le crierait littéralement sur tous les toits. Mes doigts triturent le rebord de mon gobelet en carton en mordillant nerveusement mes lèvres, plus de deux mois de séparation avec mon frère est une pire torture que celle subi sur mon corps.

— Jin, angioletto, raconte à ton frère tes dernières activités.

Lorsque ce surnom s'échappe de la bouche d'Enzo, je laisse mes fossettes s'agrandirent, je ne l'avais jamais entendu prononcer ce nom devant moi. Je pensais que j'étais le seul à en avoir le privilège, si je suis son ange, Jin est son petit ange.

Bordel, c'est pour cette raison qu'il me fait tomber un peu plus amoureux de lui, il traite mon frère comme son enfant, notre enfant.

— La maîtresse a fait une sortie scolaire dans un parc rempli d'oiseaux, et Lorenzo s'était inscrit en accompagnant ! Il a acheté plein de friandises pour moi.

— Quel genre d'oiseaux as-tu vu ? demandais-je en reprenant une gorgée de thé vert.

Semblant réfléchir, Jin lève les yeux vers le plafond avant de soupirer. Ce qui inhabituel chez lui, mon grand-père a bien dit que Jin avait changé de comportement ces derniers temps, je prie pour que mon père n'y soit pour rien.

— Des Grue, des Guillemot, des pic d'oca.. non oci..

Ses cils battent vers l'italien à mes côtés qui rit légèrement, leurs connexions semblent s'être parfaitement rassemblées pendant mon absence.

— Pic d'Okinawa. reprend Enzo.

Jin hoche la tête en reprenant sa bouillie dans le récipient contenant la glace, je n'ai jamais connu un goûter aussi calme lorsque Jin est présent. Les battements de mon cœur s'accélèrent quand il s'empêche de croiser mon regard.

— Peut-être que c'était trop tôt pour le voir, je ne suis pas prêt. chuchotais-je en direction de Lorenzo.

À travers ses lunettes de vue qu'il met uniquement en cas de fatigue, j'aperçois ses yeux se plisser et son froncement de sourcils.

— Calme-toi mio caro, après deux mois c'est tout à fait normal qu'il soit stressé.

Sauf qu'il est loin d'être dans cet état, stresser, j'ai l'impression d'avoir fauté sans même avoir été là. Sous la table, ma jambe tressaute avec anxiété alors que j'étudie les serveurs autour de nous. La main d'Enzo se pose doucement sur mon genou pour faire des cercles apaisants.

HORI, du côté de Minato-KuTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang