|33|Menace et Réalité

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Lawson
Deux heures plus tard.

- Alma me demande de te dire que tu es sale petit merdeux au passage, j'annonce en consultant mon téléphone.

- J'étais en train de battre le petit Jackson au foot, je ne pouvais pas abandonner comme une putain de victime ! s'exclame mon meilleur ami tandis qu'il tourne le volant pour prendre la direction du Drift.

Je lâche un rire face à son comportement puéril avant de rétorquer:

- Et tu as remporté la victoire au moins ?

- Même pas.

J'éclate alors d'un rire franc en voyant son visage se tendre et il me fusille aussitôt du regard.

- C'est ça rigole, bouffon. Mais tu sais quoi, j'ai aussi envie de rire ! renchérit-il d'un ton sournois tandis qu'il se gare dans une rue sans issue à l'arrière de son bar. Et si on rigolait sur ta tronche de gamin sur la petite photo avec ta maman !

Mes lèvres se referment instantanément et mon rire cesse immédiatement. À mon tour, je lui envoie des éclairs avec mes yeux et son rire se répand dans l'habitacle.

- Tais-toi ou je t'offre une nouvelle dentition, je grogne en pliant la dite photo pour la glisser dans ma poche arrière.

- Bah quoi ? Tu ne trouves pas ça drôle ? T'étais mignon avec ton déguisement spiderman !

- Ferme-la.

Il lève les mains en l'air avant de mettre son index devant sa bouche pour marquer son silence à ce sujet. Il a parfaitement conscience que je ne souhaite pas en parler donc il ne dit rien de plus. Tout à l'heure, après qu'Alma m'ait laissé en plan, je suis resté une bonne demi-heure dans son bureau à ressasser ses paroles. Elle ne m'a pas blessé dans ce qu'elle a dit. Je sais que je peux me montrer têtu parfois et elle n'aime pas lorsque l'on reste bloqué dans nos retranchements ; mais c'est plus fort que moi.

Son message a été clair lorsqu'elle m'a donné l'enveloppe: je dois offrir le pardon.

Et ne sachant pas comment réagir à ce flot d'informations, j'ai fait ce que je savais faire de mieux dans ce genre de situations. Je me suis adressé à mon meilleur ami. Et résultat des courses, il a eu les mêmes paroles que la vieille dame, ce qui a suffit à m'énerver encore plus.

Pour l'instant, je ne veux plus aborder le sujet. Même pour rire.

- C'est blindé de monde, change-t-il de sujet en remarquant mon visage fuyant ainsi que mon mutisme, le rouquin que je viens d'engager à l'air dépasser. Putain, je savais que j'aurai dû prendre Zoé à sa place !

L'évocation de ce nom me fait lever les yeux au ciel.

- Elle est mieux à travailler dans ce café que dans ton bar rempli de dégénérés.

- À propos d'elle, tu lui as refilé la peste ou quoi ? Car elle te fuit comme si c'était le cas, fait-il en se tournant vers moi.

En effet, elle me fuit. Et cette réaction n'est vraiment pas étonnante au vu ce que j'ai pu lui dire il y a quelques semaines.

« Quelques semaines plutôt.

Je l'observe préparer des commandes derrière le comptoir du café dans lequel elle travaille. Ses mains s'activent à faire des boissons chaudes tandis qu'une dizaine de clients patientent à quelques mètres d'elle. Positionné non loin de la sortie, normalement réservé au personnel, j'attends qu'elle finisse son shift pour l'accompagner prendre sa pause. La solitude la rend nerveuse quand elle est toute seule, alors elle m'a demandé si je voulais bien rester avec elle aujourd'hui.

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LawsonWhere stories live. Discover now