Jamais trop tard

Chapitre 25

Katsuki frappa contre la porte qui se dressait devant lui, celle d'Izuku. Quelques heures auparavant, il lui avait envoyé un message stipulant qu'il avait quelque chose d'important à lui confier. Bien que ce genre de message puisse provoquer autant de stress que d'interrogations, il ne voulait pas affoler Izuku. Ainsi, il lui en avait envoyé un autre, précisant qu'il le retrouverait chez lui pour qu'il ne se sente pas pris au piège. C'est pourquoi il se trouvait là, le cœur battant à tout rompre, la respiration haletante, la transpiration perlante sur les pores de sa peau. Car aujourd'hui, il allait lui avouer ses sentiments. Oui, il allait le faire, il ne pouvait plus attendre, d'autant plus qu'il avait constaté qu'il n'était pas le seul à le convoiter, et qu'il avait toutes ses chances selon Eijiro.

Lorsque la porte d'entrée s'ouvrit devant lui, il retint sa respiration et releva la tête vers la personne qui venait d'ouvrir. Immédiatement, il croisa les deux orbes verts qui le fascinaient tant, et il ne put s'empêcher d'esquisser un léger sourire à leur vue. De son côté, son vis-à-vis rougit et détourna le regard tout en le laissant entrer. Katsuki gravit les marches qui les séparaient, faisant comme si de rien n'était, bien qu'il se sentît défaillir à chaque instant en présence de l'homme qu'il aimait. Il le salua de leur habituelle étreinte, le serrant fermement contre lui et lui murmurant une petite salutation à l'oreille, ce qui produisit l'effet escompté. Puis, en se détachant légèrement de lui, tout en lui offrant un sourire, il l'embrassa sur la joue.

Ainsi, il put voir les rougeurs d'Izuku s'intensifier sur son visage, ce qui le réjouit davantage. Peut-être qu'Eijiro avait raison, et qu'il avait toutes ses chances pour que ce soit réciproque. En tout cas, il savait qu'il devait être honnête avec lui, lui dire que leur relation, si elle devait se concrétiser, ne serait pas parfaite. D'une part parce que c'était le premier homme qu'il aimait, et qu'il voulait bien faire sans trop savoir comment se comporter. D'autre part, il serait peut-être distant au début sur certains points, comme dévoiler ses doutes et ses peurs, de crainte que cela prenne le même cheminement qu'avec son ex. Mais pour cela, ils devaient commencer à discuter, et sans plus tarder s'il ne voulait pas se dégonfler.

Il entra alors dans la maison, laissant Izuku faire de même à sa suite, et enleva son manteau et ses chaussures dans l'entrée. Puis il se dirigea vers le salon, la boule au ventre, sentant ses idées se mélanger dans sa tête alors qu'il s'apprêtait à commencer la conversation avec Izuku. Celui-ci était en train de refermer la porte derrière lui, et Katsuki paniqua davantage en l'entendant se diriger vers lui.

- Tu veux quelque chose à boire ?

Katsuki sursauta alors quelque peu, ne s'attendant pas à ce qu'il le rejoigne aussi vite, ni qu'il soit si proche de lui en si peu de temps. Il se retourna alors vers lui pour le fixer. Izuku semblait quelque peu déstabilisé, se triturant les mains, le rouge toujours présent sur ses joues. Katsuki comprit rapidement que lui aussi était stressé et qu'il voulait s'occuper les mains pour diminuer toute cette anxiété. Il comprenait totalement, ayant toujours remarqué ce trait chez lui. Alors pour le sauver un peu, il lui dit simplement :

- Je veux bien un café.

Il ne vit même pas Izuku répondre que celui-ci était déjà parti à toute vitesse dans la cuisine pour s'y réfugier. Katsuki ne savait toujours pas comment aborder la discussion avec lui. Alors en soupirant, essayant de calmer son cœur, il alla s'asseoir sur un tabouret près de l'îlot central de la cuisine, retenant un soupir d'aise car cela soulageait ses jambes qu'il n'avait même pas senti trembler jusque-là. Puis, il observa le dos d'Izuku qui s'activait devant lui, semblant maladroit dans ses gestes. Intérieurement, il fut quelque part heureux que ce soit lui qui le mette dans cet état, mais d'un autre côté, il n'aimait pas le voir aussi stressé et paniqué. Jouant d'une main avec le bord de l'îlot, il prit son courage à deux mains et tenta doucement :