Noah

11 1 0
                                    

    Je ne me suis jamais senti aussi mal que depuis la mort de Jillian. Ça fait 1 semaine que je suis dans cet état. Les gars disent que j'ai une tête de dépressif, ils ont bien essayer de me faire cracher le morceau du pourquoi mais je suis resté silencieux. Madelyn et moi nous sommes évités toutes les semaines et elle a demandé à changer de place en biologie pour raison personnelle. Devoir lui dire toutes ces choses... Ça a été très difficile, si difficile que je n'ai même pas eu le courage de la regarder dans les yeux. Tu lui as brisé le cœur. Oui je sais et ça fait un mal de chien de l'admettre.
   
- Tu es triste. lance ma petite sœur de but en blanc.

    Je la regarde surpris de sa remarque. Elle me dit ça tout en continuant de jouer avec la moto en plastique que papa lui avait offert quand elle était petite. Une Kawasaki noir et verte. On avait été la choisir tous les deux et c'est celle qui ressemblait le plus à sa moto. La mienne est en version plus imposante, enfermé dans la garage depuis 3 ans. 

- Pas du tout. Pourquoi tu dis ça ?

- Parce que tu as la même tête que moi quand je regarde le roi lion.

    Cette petite à l'œil pour remarquer quand ça va pas, c'est incroyable. Comme sa mère.

- A table ! crie ma mère depuis la cuisine. 

    Mia se lève d'un bond et sort de sa chambre en courant. Je l'entends dévaler les escaliers et ma mère lui ordonne de ne pas courir en descendant. Je souris, parce que Mia est l'une des rares personnes qui me procure cette sensation si rare en moi depuis quelques années. Madelyn fait partie des ses rares personnes et l'admettre après ce qui vient de se passer me fait encore plus mal au coeur. J'inspecte les posters de princesses accrochées aux murs, elles doivent toute y être vu le nombre d'affiches qu'elle a. Mes yeux se posent sur sa table de chevet ou trône un cadre en bois. Je m'approche, m'assois sur son lit moelleux et l'attrape pour mieux voir la photo : c'était à la maternité, ma mère est allongée dans un lit d'hôpital et la fatigue se lit sur son visage. A sa gauche, je suis penché sur elle un sourire aux lèvres parce que je viens de devenir grand frère, j'avais 13 ans à ce moment-là. Et sa droite mon père tenant un bébé dans ses bars, emmitouflé avec une couverture rose poudrée et un bonnet de la même couleur. Mia. Il a le regard rivé sur elle avec un sourire infini sur le visage. Il était heureux d'avoir une fille, il ne savait pas qu'il ne la verrait pas grandir. 

- Noah, tu viens ? m'appelle ma mère. 

- J'arrive ! 

    Je regarde une dernière fois la photo le coeur serré. Il me manque. Beaucoup. 

    Je n'ai pas trop faim et ma tête est ailleurs. J'écoute d'une oreille ce que Mia est en train de raconter même si je ne sais pas de quoi il s'agit. Surement de princesse. Mon esprit est sans cesse dirigé vers ma conversation avec Madelyn. Je me remémore tout nos moments passés ensemble et je me demande si je n'ai pas fait une erreur. Tu te poses vraiment la question ? T'es vraiment un imbécile. C'est violent mais réel. 

- Tu as l'air triste mon chéri, ça va ? s'inquiète ma mère. 

    Qu'est-ce que je disais, elles ont l'œil. 

- Je lui ai dit la même chose. annonce ma soeur. 

- Rien j'ai pas très faim c'est tout. 

    Elle acquiesce mais je vois à son air qu'elle n'est pas convaincu et qu'elle ne va pas lâcher l'affaire si facilement. 

    Je débarrasse mon assiette et leur annonce que je vais réviser, je les embrasse et leur souhaite bonne nuit. Je m'enferme dans ma chambre et m'écroule sur ma chaise de bureau devant tous les cours que j'ai à réviser pour le bac blanc dans deux semaines. J'ai toujours été bon à l'école mais je manque de motivation depuis quelques semaines. Il faut dire qu'il s'en passe des choses qui me déprime. A qui la faute ? Je soupire avant de me mettre au boulot. 

Une Dernière Année, un AmourWhere stories live. Discover now