Chapitre 4

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     — Tu as faim ? demanda Erel, croquant sa pomme. T'es pas sorti de la journée.

     « Merci de l'info, je savais pas. » pensa le brun, levant les yeux au ciel – intérieurement, évidemment –, avant d'acquiescer en gardant résolument sa bouche close.

     — Dis, je me posais une question...

     Son logeur reposa le fruit sur le plan de travail avant de se rapprocher de lui. Adelin recula, pour s'en éloigner, et son dos heurta le mur.

     Il maudit intérieurement le mauvais timing du rouquin. Leur appartement était énorme et ne manquait pas d'espace, comment se faisait-il qu'il se retrouve le dos collé au mur après deux pas en arrière ?

     Erel ramena son attention à l'instant présent en posant sa main contre le mur derrière lui, avant se rapprocher encore leurs deux visages, comme dans un mauvais shojo.

     — Qu'est-ce qui t'as poussé à accepter ?

     Sa voix grave fit frissonner le jeune homme, de même que son regard noir. Le pendentif se balançait à ses mouvements, se frottant contre le torse du Sauveur.

     — L'idée de te faire deux Responsables d'un coup ? Ou d'avoir un enfant sans te compliquer la vie ?

     Adelin s'écarta autant que possible lorsque son logeur se pencha pour souffler à son oreille d'une voix grave :

     — Sache que si jamais tu t'écartes de ta place, tu auras affaire à moi.

     Il s'écarta, et le jeune homme laissa échapper un soupir de soulagement. Avant qu'il ne se rapproche à nouveau.

     — Ça t'excite ? Tu vas me sauter dessus, maintenant ? Après tout, t'es un Sauveur.

     Le noiraud serra ses lèvres entre elles, priant pour que ça prenne fin rapidement et qu'il le touche le moins possible.

     Mais Erel s'écarta à nouveau, véritablement cette fois, reprit sa pomme et retourna dans le couloir, puis dans son bureau.

     Les jambes d'Adelin le lâchèrent et, soulagé, il laissa échapper quelques larmes de joie, avant de saisir son téléphone.

          À : Loreleï

          || On peut parler ?


          De : Loreleï

          || Café triple V dans dix minutes.


• • •


     "Alix" eut un petit sourire, repensant au message envoyé par Crown quelques minutes auparavant. Il était son meilleur élément, "Alix" ne pouvait se permettre le luxe de le perdre.

     Un membre des Onbekend se trouvait sous le même toit que Crown... "Alix" lui écrivit un rapide message lui demandant la nature de sa relation avec son logeur et la réponse le fit grimacer. Non, il ne pouvait décemment pas demander à Crown de se rapprocher de l'Onbekend. Ce serait abuser de sa position de chef, qu'il n'appréciait déjà guère.

     Mais il espérait intérieurement, égoïstement, qu'ils arrivent tout de même à se rapprocher.

     Car les Onbekend étaient le principal obstacle auquel leur organisation se heurtait, juste après l'opinion publique.

     Alors "Alix" envoya un simple message d'encouragement à Crown, lui rappelant également qu'il pouvait lui dénicher une autre mission si ça devenait trop dur.

Société double [BxBxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant