TW : violence, sang, meurtre
Dans la pièce, un vieux ventilateur tournait, l'air se dirigeait vers un imposant bureau en bois auquel siégeait l'inspecteur Stanley Pikerton. Face à lui, Connor et sa mère, les yeux rouges de larmes, étaient assis sur de simples chaises en bois. Derrière eux, une grande armoire métalliques composée de plusieurs tiroirs étiquetés se dressait fièrement.
Pas plus loin, sur un mur, un tableau en liège était accroché. Il n'y avait qu'une image accrochée par une punaise, et c'était une photo d'Emily.
- Emily n'aurait pas pu se suicider ! Ce n'est pas possible, répétait la mère, un mouchoir en boule sous le nez.
- Non, elle n'a pas pu se suicider ! Parce qu'Emily n'est pas morte ! décréta Connor en tapant du poing sur la table.
- Ecoutez monsieur Harper, dit l'inspecteur calmement, je comprends votre colère, mais pour l'instant, rien ne nous laisse croire qu'Emily est en vie.
- Donc, pour vous, ce putain de mot est une preuve solide ? hurla Connor, qui vous dit qu'elle l'a écrit, vous n'avez même pas retrouvé son corps.
- Je sais bien monsieur, tout ce que vous dites est juste, mais c'est la seule preuve que nous avons. Par conséquent, c'est la seule chose sur laquelle nous pouvons nous appuyer.
- Je ne pensais pas que la police pouvait être aussi incompétente. reprit le jeune homme moins fort, les dents serrées.
Il quitta le bureau en claquant violemment la porte. Sa mère ne mit pas longtemps avant d'aller le rejoindre, toujours en train de pleurer, le papier en boule sous le nez. Elle n'avait jamais vu Connor dans un tel état.
Cela faisait vingt-quatre heures qu'Emily s'était « suicidée ». Et dès l'instant où Connor l'avait appris, il n'y crut pas. Pour lui, c'était impossible, Emily ne ferait jamais ça. La réaction de sa mère fut prévisible, elle pleura sans s'arrêter, noyant sa tristesse dans une bouteille de vodka. Dans son état ivre, elle ne savait pas quoi en penser. Tout ce qu'elle retint, était que sa fille avait disparu, et cette raison lui suffisait pour boire comme un trou.
On leur avait demandé s'ils pouvaient reconnaître l'écriture d'Emily sur la feuille.
Ils avaient reçu plusieurs photocopies du fameux mot. La police leur avait demandé de vérifier l'écriture. Ils ne pouvaient pas savoir. Emily n'écrivait plus depuis qu'elle était à l'hôpital. Ils leur fournirent les derniers manuscrits de la jeune fille qu'ils purent trouver : des anciens cahiers de cours. Vieux de quatre années. L'écriture était plutôt similaire, à quelques détails près. Les L n'étaient pas faits de la même façon. Mais qu'importe. Ce n'était pas assez concret. Du moins, pas pour la police. Ce détail seul, suffisait à Connor. Et même sans avoir vérifié l'écriture, disait-il, je sais qu'Emily n'est pas à l'origine de cette lettre. Cependant, la police ne savait pas quoi croire.
La persuasion acharnée de Connor le laissait passer pour un fou, par sa manière de se comporter, de s'exprimer, hystériquement sûr de lui. Certains policiers le croyaient même malade mental, c'est pour cela que la fouille fut refilée à l'inspecteur Stanley Pikerton. Connu pour avoir résolu de nombreuses enquêtes. Toutes plus folles les unes que les autres.
L'année précédente, l'inspecteur Pikerton s'était fait un nom dans la police new-yorkaise suite à la résolution du mystère « Kate Hagan », qu'il avait menée avec brio.
L'affaire « Kate Hagan » fut une des plus sombres de sa carrière. Elle le marqua à jamais. Kate était une vieille femme atteinte de troubles psychologiques qui était recherchée par les autorités pour intégrer un hôpital psychiatrique. Elle vivait seule dans une maison autrefois charmante qui se laissait dévorer peu à peu par les hautes herbes et les cafards. Personne ne l'entretenait. Un vrai dépotoir. Ce qui ne semblait pas déranger la vieille dame, qui ne se lavait plus, ne mangeait presque plus rien à part les rats qui grouillaient chez elle et qui s'abreuvait uniquement de sa propre urine. Ce qui lui causa de graves maladies dont elle se fichaient. Elle avait l'allure d'une morte-vivante. Personne n'osait passer devant chez elle. Même les plus courageux sentaient un long frisson les parcourir à la vue de l'horrible bâtisse.
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La Clinique Du Dernier Souffle
HorrorDans une ville aux apparences paisibles, une clinique de recherche médicale attire l'attention de Connor après la disparition inexpliquée de sa sœur. En cherchant des réponses, il se heurte à des secrets terrifiants qui pourraient tout changer. Mais...