Conquête du désir - [bardattal]

5 - Goût amer du réveil

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Bonne lecture à tous 🫶🏻

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Le soleil baignait la chambre de Gabriel d'une douce lueur, caressant les murs et filtrant à travers les rideaux. Il plissa les yeux, se réveillant lentement, mais une douleur sourde à la tête l'empêcha de savourer ce moment. Tout lui semblait flou. Il se redressa doucement dans son lit, ressentant immédiatement une étrange désorientation. Un rapide coup d'œil à son corps lui fit remarquer qu'il ne portait que son sous-vêtement. Il soupira, se souvenant la difficulté avec laquelle il s'était déshabillé la veille avant de s'écrouler dans son lit.

Assis au bord du lit, Gabriel passa une main sur son visage fatigué. Une pression lancinante résonnait dans son crâne, l'alcool de la veille rappelant sa présence. Il tourna la tête vers la table de nuit – le geste lui tirant un vertige – et sourit en voyant le verre d'eau posé soigneusement à côté d'un cachet. Juste à côté, un petit mot de Stéphane, écrit avec soin :

Je me suis dit que tu en aurais besoin ce matin. Repose-toi et appelle-moi quand tu es debout – S

Un sourire étira les lèvres de Gabriel, le souvenir de leur discussion dans la voiture revenant en vagues floues mais réconfortantes. Il ne savait vraiment pas ce qu'il avait fait pour mériter un ami aussi attentif que Stéphane, toujours là et veillant sur lui, même dans les pires moments. Il repensa à leur complicité, à la façon dont Stéphane était intervenu hier soir, au bon moment, pour lui éviter une dérive encore plus grande.

Il se leva, légèrement chancelant, et marcha jusqu'à la fenêtre. Le froid mordant de l'hiver s'étendait sur la ville, recouvrant Paris d'une atmosphère immaculée et calme. Le contraste entre l'agitation de la veille et la sérénité du matin l'apaisa un instant. Gabriel observa la rue en contrebas, la vie reprenant son cours à travers les passants emmitouflés dans leurs manteaux.

Il resta un instant ainsi, à contempler le paysage, perdu dans ses pensées. L'air frais qu'il devinait de l'autre côté de la vitre avait quelque chose de purifiant, comme s'il pouvait effacer les résidus d'une soirée qui l'avait laissé perplexe et tiraillé. Aujourd'hui, tout semblait plus clair sous cette lumière hivernale.

Soudain, l'image de Jordan traversa son esprit et une vague de confusion l'envahit. L'attirance, le mystère et ces instants partagés avec lui au bar... Gabriel secoua doucement la tête. Il n'était pas encore prêt à affronter ces pensées qui le rendaient mal à l'aise. Pour l'instant, la seule certitude qu'il avait, c'était qu'il devait un immense merci à Stéphane.

Le journaliste se traîna péniblement jusqu'à la salle de bain, sa tête lourde encore envahie de brumes. Il ouvrit l'eau de la douche, attendant que la vapeur emplisse la pièce. Se glissant sous le jet, la chaleur de l'eau sembla apaiser momentanément la tension dans ses muscles. Il ferma les yeux, laissant l'eau couler sur lui, mais aussitôt, des flashs de la veille s'imposèrent à lui.