Enfin ! Jamie...

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La veille...

Putin encore quatre appels en absence de Ben.
Jusqu'à présent je les ai tous ignorés, il va bien finir par se lasser... Elie, elle, a laissé tomber... Pas tout de suite, il faut reconnaître qu'elle a été persévérante, elle s'est accrochée un peu et puis a fini par abandonner certainement découragée par mon mutisme. Au moment ou je m'étais habitué à entendre mon portable sonné, celui ci a cessé et le calme qui me faisait si peur est a nouveau venu hanter ma vie.

Le silence - "le silence me fait peur... Il me donne trop de temps pour penser "

C'est exactement ça, tant qu'Elie s'accrochait je me sentais plus puissant. Maintenant c'est autre chose, ses appels ne sont plus là pour rythmes mes journées. Tout est si calme.

Je m'entends penser, j'arrive à percevoir mes réflexions les plus profondes. Ce silence m'angoisse, il me panique totalement, il me rend fou, cinglé voir complètement azimuté. En moi c'est un véritable bouleversement, ma tête va éclater tellement ma colère bouillonne. Mon cerveau est pris en pleine tempête émotionnelle. Mes sentiments et mes regrets quant à eux, occupent ma tête dans un vacarme assourdissant. Cette cacophonie me donne envie de m'exploser la tête contre les murs...

Bon dieu, tout est si calme a l'extérieur alors qu'à l'intérieur frémît un cocktail Molotov d'agitation et de nervosité.

Je rêve à nouveau d'entendre le timbre si mélodieux de sa voix, son délicieux rire cristallin. Je suis en plein paradoxe, souhaitant l'inverse de mes actes, elle a appelé pendant des jours essayant, cherchant peut être à arranger les choses et moi, obstiné, je n'ai jamais dénié décrocher... Tout ça pour enfin admettre que je ne veux qu'une chose : elle !

C'est moi qui lui ai demandé de me laisser, notre histoire était dans une impasse et ce jeu du chat et de la souris me fatiguait réellement. Sur le coup, il m'excitait, mes hormones bouillonnaient, j'aimais assez l'idée de la reconquérir et de me battre pour elle, pour nous et puis j'ai compris que ça ne nous mènerait nul part.

J'imagine sa réaction à la réception de mon SMS, je pense à la stupeur, la colère puis la tristesse qu'elle a dû ressentir mais j'ai tenu, je ne l'ai pas appelé. Plus d'une fois j'ai failli craquer, aller la voir a l'école et puis a chaque fois il m'a suffi de repenser a l'avion pour comprendre que ce n'était pas une option.

A t-elle arrêté de penser a moi ?
Souffre t elle autant que moi ?
Comment est il possible que j'ai cette fille dans la peau à ce point ?

Cinq, six mois de relation chaotique, de surprises, de folie, de sexe, de tendresse, d'amour mais aussi de disputes, de jalousie et de trahison mais putin les meilleurs mois de ma vie.

Je ne peux plus me passer d'elle. C'est un fait.

Je revis la scène de l'avion encore et encore, sa réplique cinglante qui me gifle si fort que je peux presque sentir la douleur sur ma joue, sur mon cœur.
Pourtant il me semblait avoir vu passer un éclair dans ses yeux et puis finalement c'est comme si résignée elle avait ordonné à son cerveau de la protéger...

"Ca va être long".

Cette phrase sortit de son contexte ne présente pourtant rien d'ignoble mais sur l'instant je l'ai ressenti comme une véritable barrière à notre réconciliation.
J'ai voulu essayer, j'en ai eu envie, cette envie était tellement tenace qu'elle ne me lâchait plus mais dans l'avion tous mes espoirs se sont envolés. Elie a abdiqué, je me suis donc rangé derrière son avis.

J'ai été quelque peu décontenancé, ou plutôt surpris lorsque j'ai senti sa petite main se poser sur la mienne mais j'ai décidé de ne pas réagir. Elle est tellement dure à suivre, tout en contradiction, à la fois sure d'elle et tellement timide comme si elle manquait de confiance ou d'estime d'elle même.

La vie rêvée d'Elie (EN RÉÉCRITURE)Where stories live. Discover now