Chapitre 9

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-Mademoiselle Mason? Que voulez-vous? Demanda Paul en me voyant entrer dans la classe

-J'ai quelques questions par rapport au test de demain. Comme je suis nouvelle...

-Comment va ta mère? Dit-il en m'interrompant d'un ton brusque

Je pris une grande inspiration et m'avançai vers son bureau. Il n'avait pas changé. Ses cheveux avaient pris une petite teinte grisâtre, mais sinon il restait aussi horrible qu'auparavant.

-Elle va bien je suppose. Je ne lui ai pas parler depuis mon arrivée ici.

Mon absence de timidité me surpris énormément. Normalement, je n'aurais jamais été capable de prononcer autant de mots sans balbutier ou reprendre mon souffle. Pourtant, me retrouver devant la cause de tous mes tourments me rendit plus confiante que jamais. Ma vie est un calvaire à cause de ce monstre et j'ai maintenant la chance de le faire payer.

-Voit-elle quelqu'un? Demanda-t-il en m'indiquant de m'assoir sur la chaise devant son bureau

-Pas à ce que je sache.

Il sourit en me détaillant du regard et je dû me retenir pour ne pas vomir sur lui.

-Tu es très belle...Gannaelle. Susurra-t-il

Continue espèce de monstre. Dans quelques minutes ta vie sera finie. Les seuls contacts que tu auras seront partagés avec tes camardes de prison.

-Merci monsieur Sivan.

-Appelle-moi Paul voyons. Nous sommes assez proches pour cela tu ne crois pas?

-C'est vrai. Alors pour le test? Demandais-je légèrement anxieuse

Son regard qui s'était fait plus doux au début, se durcit imperceptiblement. Il avait les mêmes yeux lorsqu'il plaquait sa main sur ma bouche pour m'empêcher d'appeler ma mère. Et quand je criai et qu'il me giflai...

-Es-tu pressée? Tu n'es pas supposée traîner dans les couloirs à cette heure-ci. Les adolescentes de nos jours ne pensent qu'aux garçons. As-tu un petit ami Gannaelle?

Le pauvre stylo dans sa main risquait de se briser sous la pression de ses doigts. J'avais intérêt à bien choisir mes mots.

-Je ne suis pas tout à fait comme les autres adolescentes. Je préfère me concentrer sur l'école...pour l'instant.

-C'est bien. Tu es une bonne fille. Murmura-t-il en observant ma réaction

"Bonne fille". Il me gratifiait de ce petit surnom à chaque fois qu'il réussissait à obtenir ce qu'il désirait de moi. Lorsque mes cris cessaient et qu'il ne restait plus que les larmes, il me souriait et disait: bonne fille. J'ai été tellement traumatisé que je ne supportais plus d'entendre ces mots. Ma voisine m'avait une fois qualifié de "bonne fille" en me voyant sortir les poubelles. Elle a sûrement dû me prendre une folle lorsque je me suis mise à pleurer.

-Gannaelle...dit-il dans mon oreille

Perdue comme je suis, je n'avais pas remarqué qu'il s'était levé et qu'il n'était plus qu'à quelques centimètres de moi. L'odeur de cigarette qui emplissait son souffle me donna les larmes aux yeux. J'avais raison. Il n'a pas changé.

-Tu as tellement grandis. Chuchota-t-il en frôlant ma petit poitrine de sa main calleuse

Je déglutis et tentai de calmer les battements de mon cœur. Ils vont bientôt venir me délivrer. Kellan est ici. Rien ne m'arrivera.

-Je n'ai jamais cessé de penser à toi tu sais? J'ai même voulu renouer avec ta mère pour pouvoir te toucher de nouveau. Il y a quelque chose chez toi... Alors quand je t'ai vu dans ma classe, c'était mieux que Noël.

-Vous m'avez violer. Grognais-je en enfonçant mes ongles dans mes paumes

D'un geste brusque, il défis ma queue de cheval et plongea son horrible visage dans mes cheveux. Le monstre renifla ensuite mes boucles blondes et m'embrassa le cuir chevelu.

-C'est faux et tu le sais Gannelle. Tu aimais ça autant que moi. Dès la première fois que je t'ai vu, j'ai su. Tu n'es qu'une petite cochonne.

Il ne pris pas le temps de déboutonner ma chemise et l'arracha d'un coup. Le grognement de satisfaction qui sortit de sa bouche me glaça le sang. Je me suis trompée. La peur ne m'a jamais quitté.

-Tu es ma cochonne... Commenca-t-il avant de se faire interrompre par le fracas de la porte

J'eu à peine le temps de voir Kellan se jeter sur le monstre que je tombai dans un profond sommeil.

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-Oh mon bébé... Pleura quelqu'un en s'emparant de ma main

J'ouvris les yeux avec difficulté et fus surprise de me retrouver dans une chambre d'hôpital.

-Maman. Murmurais-je en reconnaissant la petite blonde devant moi

En me voyant éveiller, elle poussa un cris de surprise et se jeta dans mes bras.

-Je t'aime tellement. Dit-elle en embrassant mes cheveux

-Moi aussi maman.

-Je...je suis désolée mon bébé. J'aurais dû savoir. J'aurais dû être là pour toi.

Sa culpabilité m'écorcha le cœur.

-Il m'a menacé de te blesser si je disais quelque chose à qui que se soit. Tu n'y ai pour rien.

-Si je ne l'avais pas amené à la maison...

-Arrête! M'écriai-je

Elle arrêta de parler, mais la culpabilité ne disparu pas pour autant de son regard. On resta dans les bras l'une de l'autre jusqu'à ce que quelqu'un frappe à la porte.

En voyant Carmen et Connie, un sourire de fierté se plaqua sur mon visage. On a réussit. Ma mère nous laissa un peu d'intimité et quitta la pièce.

-Vas-y pose la question. S'exclama Connie

-Quelle question? Demandais-je confuse

-Mais où est mon prince charmant alias
sexy Kellan? Répondit Carmen en éclatant de rire

Je ris à mon tour, mais sa question n'en fut pas moins intéressante.

Où est Kellan?

Au fond du gouffreWhere stories live. Discover now