Life Goes on

Prologue

Ça faisait aujourd'hui 6 mois. 6 mois qu'elle nous avait quittée. Ce matin, j'ai déposée des fleurs sur sa tombes et j'ai fumée une cigarette en parlant à sa pierre tombale. Je me sentais ridicule, mais j'en avais besoins. À tous les mois, je venais ici et je fumais des cigarettes en lui racontant ma vie. Je pleurais la plupart du temps. C'était mon petit moment à moi, notre petit temps à nous. Je savais qu'elle m'écoutait, que quelque part elle était là. Je lui posais mille et une questions, qui à chaque fois demeurèrent sans réponses. Parce que ce rocher sur lequel était gravé son nom n'était pas ma meilleure amie. Ce n'était pas la fille que j'ai aimée plus que tout au monde. C'était injuste, pourquoi elle? Pourquoi Pam ne m'a pas tuée moi, cette journée là?! Je ne m'en remettrai jamais. C'était trop dur. En cette même date lorsque je venais voir Shelly tous les mois, Ysoline, elle, passait plusieurs coups de fils afin de retrouver Pam. On en parlait pas, mais je voyais bien toutes les recherches qu'elles faisaient sur le web. Tous les mois, en cette même date, nous étions toutes les deux meurtris. Les yeux d'Ysoline n'avaient plus le même éclats qu'avant, ils étaient ternes, morts. Le reste du mois nous faisions toujours comme si de rien n'était puisque nous rappeler cette tragédie nous mortifiais chaque fois. Nous devions faire nos hypocrites pour passer outre, faire comme si ce n'était jamais arrivé puis pleurer sur nos oreillers le soir pendant des heures. Ensuite on se levait le matin, les yeux enflés et le sourire aux lèvres. On déjeunait et parlait de choses banales et inutiles. Nos vies étaient ennuyantes et déprimante. Pour la première fois depuis 6 mois, quelqu'un d'autre est venu visiter Shelly aujourd'hui. J'ai d'abord vu Morgan, que j'ai enlacée d'ailleurs. Ensuite j'ai vu la dernière personne que je voulais voir à ce moment même, la dernière personne qui méritait d'être ici et la deuxième personne à qui je voulais faire la peau. Anna.
-Morgan, qu'est-ce qu'elle fait ici, cette pétasse? dis-je en serrant les poings.
-Triss, elle tenait à elle tu sais, et aujourd'hui ça fait six mois donc...
-Non, non, non, m'obstinais-je. Je veux qu'elle dégage, c'est de sa faute si elle est morte! J'arrive même pas à croire qu'elle ait eu le culot de se rendre jusqu'ici.
-Elle a raison, Morgan, je m'en vais... a dit Anna.
Puis, Morgan et moi sommes restés l'un face à l'autre en silence.

Je sais que c'est court, mais ce n'est que le prologue.