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Je vérifiai une dernière fois ma tenue, face à mon miroir, avant de me diriger vers le garage; où mes parents m'attendaient, déjà installés dans la voiture. Il ne me restait plus que quelques heures avant d'enfin recevoir mon diplôme. Plus que quelques instant avant de commencer un nouveau chapitre de ma vie.
"Tu n'as rien oublié?" Me demanda mon père de son ton habituellement froid et distant, dès que j'ai fermé la porte derrière moi. Il ne m'a jamais pardonnée ce qu'il considérait comme 'un écart de conduite inexcusable'. "Parce que je n'ai pas l'intention de revenir en arrière." Ajouta-t'il d'un ton toujours aussi dur.
"Tu peux y aller. Je n'ai rien oublié. Tu n'as rien à craindre, père." Ai-je répondu d'une voie calme et posée. J'ai appris à dépasser mes sentiments et j'ai placé de la distance entre mes parents et moi. Je n'attendais plus rien de leur part; et de mon côté, je ne leur laissais plus rien contrôler. La distance n'a pas attendu longtemps avant de pointer le bout de son nez, et encore moins avant de prendre toute la place. Mes parents n'étaient plus que des étrangers désormais.
De leur côté, ils ne se doutaient de rien. Ils ne savaient pas que cette journée marquerait la fin. La fin de leur contrôle sur ma vie. La fin de mon obéissance aveugle au détriment de mon bonheur.
Tout était déjà planifié. Gio et moi avions déjà nos billets d'avion, et elle m'avait envoyé un mail, plus tôt ce matin là, avec la confirmation de réservation de notre hôtel. Nous allions partir à deux. Un voyage de trois semaines à Malte, avant de rejoindre sa famille en Sicile. De là, nous organiserons le reste. Les stages, les jobs,... Nous n'avions aucune inquiétude. A notre arrivée, nous aurions déjà au minimum deux interview de travail qui nous attendraient. Pour l'instant, nous voulions passer cette journée de joie et profiter de notre vacance à deux.
"Tu as des nouvelles de Giorgia? " Me demanda ma mère, après quelques minutes de trajet.
"Oui, elle est déjà là-bas. Ses parents vous gardent des places." Lui répondis-je, simplement.
C'était ma nouvelle formule. Simple et directe. Aucun mot de trop. Aucune formation de phrase complexe, juste le nécessaire. Ni plus, ni moins. Un petit sourire qui se voulait polis, afin de ne pas attirer l'attention. Et c'est ainsi que depuis quatre ans mes parents croyaient avoir gagné; croyaient que j'avais abandonné et que je m'étais faite à l'idée qu'ils savent mieux que moi ce dont j'ai besoin.
Mon téléphone vibra. Je le sortis de ma pochette pour voir de qui venait le message. Et comme je m'en étais doutée, c'était Gio:
