Chapitre 3

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Une cigarette ! Un verre de tequila ! N'importe quoi qui m'aide à affronter ce regard intense.

Cela devient insupportable, nous sommes en dernière heure de cours et mon cerveau n'a pas arrêté de surchauffer depuis mon réveil. Je le sens, ça va être le massacre du siècle. Jennings va se foutre de ma gueule et Claire va me ramasser à la petite cuillère.

Changement de plan, je lui demande si je peux aller aux toilettes et arrivée là bas, je ne sors plus pour le reste de ma vie. J'avoue que sur ce coup, ça serait bien joué ! Je suis une sacrée froussarde mais j'assume. Qu'est-ce que qu'il m'a pris de vouloir mettre les choses au point aujourd'hui ? Je me réveille un beau matin et je décide que je vais certainement foutre mon année en l'air à cause de mes pensées paranoïaques. Qui sait ? J'ai peut-être tout inventée et rien de tout cela ne se produit, oui c'est ça. Respire Ella. Passe à autre chose, tu as rêvé. Dans le pire des cas, il viendra de lui-même.

- Je répète ma question mademoiselle Ella, vous allez bien ?

Je sors de mes pensées et cherche qui a bien pu m'interrompt en pleine réflexion avec moi-même. Je découvre M. Jennings penché au dessus de ma tête, le regard plissé, attendant une réponse que je n'ai bien sûr pas eu le temps de préparer.

- Je suis confuse Monsieur, je ne suis pas très en forme ces temps ci, je dors peu pour pouvoir travailler plus rapidement sur le projet que vous nous avez donné en début d'année.

Voilà qui peut faire l'affaire, en plus c'est en partie vrai. Je veux réussir cette année car les partiels du cycle précédent n'ont franchement pas était très glorieux, je suis passée de justesse en deuxième année. Il faut dire qu'entre mon travail d'étudiant et les devoirs répétitifs, je ne m'en sortais qu'à moitié. Heureusement mon cher et tendre papa était là, sinon c'était la catastrophe. Trois boulots en même temps c'est dur à gérer et ça fou un coup au moral, avec l'aide de mon père, j'ai démissionné de mon travail en temps que serveuse au « Trinity Bar ». J'y travaillais quatre jours sur sept sachant qu'il est ouvert tous les jours. La période d'influence c'était surtout les jours où je devais m'y rendre car il n'y avait pas assez d'employés. Donc je bossais le mercredi, vendredi, samedi et dimanche de dix-huit heures à une heure du matin. Le patron me demandait de faire la fermeture. J'étais une de ses employées qui était la plus rentable selon lui. Ce bar fonctionne du tonnerre, tout les soirs nous avions le droit à des mini concerts, une scène située au fond permettait aux groupes en tout genre de se produirent et briller sous les projecteurs. c'est aussi à cette période que j'ai rencontré mon ex, Declan ; je n'ai toujours pas changer d'avis sur la manière de le rendre plus intelligent d'ailleurs . 1m88, châtain, yeux bleus, corps d'athlète mais rien dans la caboche. Il est batteur dans un groupe « Revival ». Si il voulait du renouveau, il fallait juste me le demander, je me serai fait une joie de lui offrir un ravalement de façade signé Ella et le prix d'ami compris dedans. Quoi que ?

En effet, c'est en partie à cause de lui que j'ai eu pleins de galères dans ce pub. Je pétais les plombs et le reste qui se trouvait autour de moi chaque fois que je le voyais draguer ou sortir du bar en compagnie d'autres membres de son groupe, une nana à chaque bras. Par la suite, il me riait au nez en disant que c'était des amies. Il me prenait pour un lapin de six semaines ou quoi ? Je suis si débile et naïve que ça ? Bon OK, j'ai cru que c'était du sérieux. Je pense que j'étais la seule à m'investir dans le vide car lui s'en foutait pas mal de notre couple. Au point de proposer à ses potes de me faire tourner, non mais c'est quoi ce débile mental ? Il a cru que j'allais dire « oui mon cœur, je ferais tout ce que tu voudras, même tes potes sont débilement agréables, vas-y je veux bien, juste pour te prouver mon amour ! » bah voyons... Même Clarabelle n'est pas aussi conne pour faire une chose pareil. Du coup, sur un dernier pétage de plombs, je suis allée voir mon père et je lui ai dit que je n'en pouvais plus d'assumer trois jobs. Il m'a proposé un stage dans sa boîte en tant que secrétaire de sa secrétaire. J'avoue que sur le coup je me suis posée un tas de questions ... Non mais ? Une secrétaire qui a besoin d'une secrétaire ? Je n'avais jamais vu ça. Après réflexion, j'en ai déduis que mon père avait trouvé un prétexte pour que sa chère fille bosse moins et gagne l'équivalent de trois jobs tout en assurant son cycle. Grace à lui, j'ai pu m'offrir ma voiture avec les économies que j'avais mis de côtés exprès, payer le restant de l'année en cours et une partie de mon loyer. Je n'avais pas à me plaindre. Je le rendait fière et inversement. Je suis toujours dans les locaux de mon père le lundi et le samedi après midi pour avoir la possibilité d'assumer le reste de mes études, la nourriture ect.... Ma mère trouve cela grotesque, elle répète souvent à mon père que ce n'est pas comme cela que leur fille se débrouillera un jour. Soit disant, il me faut le meilleur pour ça ; je dois m'en sortir par mes propres moyens pour comprendre la dure réalité de la vie. En conclusion, d'après ma mère, je suis une fille à papa pourrie gâtée...
Après mûre réflexion, elle n'a pas tord et ça m'agace...

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