TEACH'S GAME [RÉÉCRITURE ]

chapitre 11

Je rentre dans mon appart, dépose les clefs sur le meuble d'entrée et soupire de rage.

Nick aura ma peau.

Je ne comprends pas du tout ce changement d'humeur soudain. Bon OK, j'ai peut-être un peu abusée. Mais il m'a laissée comme un conne dans les toilettes, même pas une seconde après m'avoir donné, pour la deuxième fois, l'orgasme le plus puissant de toute mon existence. Nick m'a rendue complètement folle de rage quand il m'a laissée en plan comme ça. En plus, je me suis tapée la plus grosse honte de ma vie. Ok je l'ai chauffé et alors ? On aurait très bien pu aller dans sa voiture encore une fois où dans un autre endroit. On n'a même pas bu un verre. Il y a quelque chose qui cloche dans son comportement. Une pulsion je veux bien comprendre. En même pas trois jours, je couche avec lui alors que d'habitude je suis loin d'être comme ça. Cette attirance que j'ai pour lui est au-delà des obstacles et de la carapace que je me suis forgée. Ce qu'il ne comprend pas c'est qu'on va ce faire choper. C'est même sûr, c'est un jeu trop dangereux ! Tôt ou tard on se fera prendre la main dans le filet et on ne pourra plus rien y faire !

Pourquoi je n'ai pas refusé ? Parce que j'aime jouer.

Déjà l'année dernière, j'ai fait des choses que je n'aurai jamais dû faire en temps normal. Je suis une très grande joueuse, quand on me propose un défi, je ne perds que très rarement ou j'y vais à fond. C'est ma plus grande faiblesse. D'ailleurs c'est pour cela que mon père me maintient sur les rails, il a découvert par inadvertance, un de mes défis que j'avais accepté lors d'une soirée. Le fils d'un ami à lui qui avait tout balancé. Je ne le vois plus d'ailleurs, depuis il m'évite et c'est tant mieux. Si je le recroise ne serais ce que dans la rue, je n'hésiterai pas à lui refaire le portrait avec mes petite mains, il va savoir comment je m'appelle.

Très joueuse ! Qui s'y frotte, s'y pique.

Je me déchausse et balance mes chaussures dans le placard prévu à cet effet.

Claire a dû entendre le boucan que je faisais, vient à ma rencontre.

- Je peux savoir où tu étais ? dit-elle froidement.

Je lui réponds le plus naturellement possible et avec la même froideur

- J'étais à la bibliothèque. Pourquoi cela te pose un problème maintenant ?

- Ella... Je n'aime pas me disputer avec toi et tu le sais ! C'est bien une des première fois que ça arrive. Si tu pouvais enfin me dire ce qu'il se passe, je pourrais comprendre et t'aider. Laisse-moi une chance.

Elle cherche mon regard et je perçois dans sa voix de la douleur face à cette incompréhension.

J'évite son regard, certainement plus pour moi que pour elle. Je ne voudrais pas me prendre la plus grosse gifle du siècle si elle venait à le savoir.

Elle ne m'adresserait plus la parole, j'en suis persuadée.

- Laisse tomber s'il te plait. Je n'ai rien à cacher tu sais. Essaie de comprendre, ce n'est pas difficile pour une fois ?

Je ferme les yeux et respire un bon coup. Il faut qu'elle lâche l'affaire, sinon je mettrai ma main à couper que je vais tout lui déballer si elle insiste.

Il faut que je trouve un moyen de changer de sujet.

J'ai trouvé.

- Et toi ? Tu n'as pas quelque chose à me dire par hasard ?

Par étonnement, elle se redresse et me regarde, les yeux ronds

- Que veux-tu dire ? De quoi tu parles ?

Je plisse les yeux et essaie de déchiffrer son malaise soudain. Elle se tortille sur place, véritablement gênée. Son corps se soulève à un rythme irrégulier.