Chapitre 18

3.3K 296 4
                                    

J'avais laissé ma place à Aiden Russell au poste de surveillance et j'avais raccompagné Zina à sa chambre.
Nous y avions trouvé Brady qui jouait avec Hawa.
_Regardez ! S'exclama-t-il lorsque nous arrivâmes.
Il souleva la petite et la mit sur ses petites jambes.
_Vas-y Hawa. Marche.
Il la lâcha doucement et la petite se laissa tomber sur les fesses. Elle nous regarda d'abord l'air étonné avant d'éclater de son rire cristallin.
Brady la remise debout et l'invita à faire quelques pas. Elle n'en fit rien et retomba.
_Je vous jure qu'elle marchait ! Insista Brady.
_Je te crois, riais-je. Mais tu sais, il n'est pas rare que après leurs premiers pas, il faut attendre plusieurs jours avant que le bébé se remette à marcher.
_Quoi ? Fit Brady, déçu.
Je riais de plus belle mais fût interrompu par Zina qui me tirait la manche.
Je me retournais et vis Hawa faire quelques pas déséquilibré avant de se laisser tomber et de prendre le caillou qu'elle était partie chercher.
_Ah ! S'écria Brady. Je l'avais dit ! J'avais dit qu'elle marchait.
Il se mit à me secouer brusquement.
_Elle marche !
_Wo ! Je pense que c'est bon Phelps. Tu peux me lâcher.
_Desolé. S'excusa-t-il sans pour autant perdre son enthousiasme.
De son côté, Zina riait aussi de bon coeur.
Elle se précipita vers l'enfant et la prit à bras avant de se mettre à l'embrasser frénétiquement.
C'était tellement beau.

_Alors ? Tu viens Brady ? Me questionna mon père.
Je me levais et me dépêchais de le suivre.
Nous passâmes à la caisse et partîmes vers notre voiture garée devant le grand magasin où nous nous trouvions.
_Allez vous en ! Criaient des gens en faisant de grands gestes. Vous n'avez rien à faire ici ! Rentrez chez vous !
Devant eux, la famille noire qu'ils étaient en trein de terroriser se mit à regagner sa voiture.
Le mari se mit à tenter de défendre sa famille mais il n'eut pour seul réponse une gifle donnée par un homme ce qui fit crier sa femme et ses enfants.
_Reste là. M'ordonna mon père.
Il s'avança vers les blancs qui se permettaient d'insulter cette famille innocente et les pria de les laisser tranquille. Il reçu des menaces mais rien de biens sérieux.
Après tout, il était des leurs.
Les blancs se dispersèrent et mon père se mit à parler avec la famille.
De là je me trouvais, je voyais toutes l'action si bien que je distinguais clairement le petit bébé sortir de sa poussette et se mettre à ramper au milieu du parking sans que ses parents où ses frères et soeurs ne s'en rendent compte.
Je me mis à la suivre et la vis se mettre debout pour toucher la vitre ouverte d'une voiture où un chien dépassait la tête.
_Tu ne peux pas faire ça, tu le sais ? La mis-je en garde.
La petite fille se tourna vers moi, suçant machinalement sa tétine.
Elle regarda le pauvre chien enfermé dans la voiture avant de se retourner vers moi.
_Tu viens ? Lui demandais-je. Tes parents vont s'inquiéter.
Elle se tourna vers la bête, fit un petit signe de la main avant de se mettre à marcher vers moi.
Elle se laissa tomber contre moi et je la rattrapais.
_Ma fille ! S'écria une femme. Où est ma fille ! Jess ! Mon bébé ! Elle ne sait même pas marcher.
_Bastian ! Se mit à m'appeler mon père, l'inquiétude perlant dans sa voix.
Je soulevais avec difficulté la fillette et me dépêchais à pas rapide tout en faisant attention à ne pas laisser glisser l'enfant.
Elle était lourde et je n'étais pas de beaucoup plus âgé qu'elle. Je n'avais à peine six ans.
Mais lorsque j'arrivais devant ses parents, ils m'acceuillirent comme un héros.
_Oh merci ! Merci mille fois ! M'embrassa la mère de ladite Jess en récupérant son bébé.
Mon père, fier de moi posa sa main sur mon épaule.
_N'hésitez pas à nous appeler. Nous ferons tout pour vous aider.
La famille nous remercia encore et alors que nous partions, la petite fille me fit un signe de la main.
Je lui offrit mon plus beau sourire et lui fit le même signe.
_Je suis fier de toi Bastian.
_Tu n'es pas en colère ?
_Parce que tu as aidé une famille noire alors que tout monde les discriminait. Non mon chéri, je ne suis pas en colère. Je suis fier de toi, mon fils.

————————————————————————————————————

Correction complète disponible début septembre 2019

  

The United States ArmyWhere stories live. Discover now