Chapitre 3: Premier Accident

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L'année de mes douze ans...

- Kings ? Kings ! Vous m'écoutez ?
Je sortis de ma torpeur pour observer mon prof de maths. Son visage rouge cramoisi, serti de lunette ronde, semblait attendre une vaine réponse de ma part.
- De quoi parlais-je ? Monsieur Kings. Me lança hargneusement mon prof.
D'un air calme, je lui répondis:
- Vous parliez de l'écriture fractionnaire.
- Et?
- Votre dernière phrase était que lorsque a et b sont deux entiers, a / b est une fraction.
Monsieur Tilgman me regarda soudain avec ses petits yeux ahuris avant de se reprendre et de rajouter:
- Bien. Faîtes au moins semblant de m'écouter. Que je puisse voir un minimum d'intérêt de votre part.
- Oui Monsieur.
La classe émit un gloussement ridicule, avant que le prof ne se décide à reprendre son cours.
Tout m'insupportais dans ce collège. Les professeurs, les élèves et surtout, la qualité médiocre de l'établissement: chaises à moitié rouillées, tables de bois dégarni et tableau à la craie. Pour vous dire...
Ma seule consolation pendant l'heure, fut le fait que je sois assis au fond de la salle, ce qui me permettais de pouvoir profiter de la vue de la fenêtre. Pendant que Mr.Tiglman continuait son baratin incessant, que j'écoutais d'une oreille distraite, je remarquai, que sur l'arbre, un oiseau perché, chantonnant et gazouillant, semblait heureux et insouciant. Normal, c'était un oiseau...
Et pourtant, j'étais fasciné par sa liberté.

~ ~ ~ ~

- Comment fais tu pour écouter le cours et de même pas y prêter attention ? Me questionna mon amie Maïla.
- Ouais! Tu fais le coup à chaque fois ! Mais n'empêche, tu lui a bien fermé son clairon au prof de maths ! S'exclama Cameron.
- Je n'ai rien fait d'extraordinaire. J'ai juste répondu à sa question. Me défendais je.
Nous étions dans la queue du self et nous discutions du cours précédent. Ce qui ne me réjouissais pas. Ce n'est pas que je n'aimais pas l'école, ayant une moyenne tournant autour de quatorze, mais, c'est juste que, je ne mis suis jamais sentis à l'aise. A ma place.
Alors que je réfléchissais à la réflexion que ce faisait Maïla sur le vol des oiseaux, je fus violemment poussé à terre. Retombant sur les genoux, je n'avais pas besoin de me retourner pour savoir qui avait fais ce geste:
- Bryan Lloyd !
- C'est bien moucheron ! T'as enfin compris où était ta place ! A mes pieds ! Rigola t-il.
- Tu n'es qu'une lâche Bryan ! Pour attaquer Joe par derrière ! S'écria Cameron.
Maïla m'aida à me relever.
Une fois debout, je me mis aux côtés de mon ami.
- Répète un peu pour voir? !Le défi Bryan.
Ses deux potes qui étaient derrière lui, commencèrent à serrer les poings, prêt à se battre.
Pendant l'altercation, une masse d'élève c'était regroupées autour de nous.
- Aller Kings, vient jouer avec moi ! Me narguai Bryan.
Et là, flash back. ..

"- Tu veux jouer avec moi Joe? "
" - Rends le moi. Rends le moi !"
Je sentis soudain mon coeur palpitait dans ma poitrine. Pris de peur, je m'enfuis en courant, fondant la foule en deux sur mon passage. Ayant de plus en plus de mal à respirer, je me dirigeai en hâte vers les toilettes des garçons.
Une fois à l'intérieur, je me penchai sur l'un des lavabos et m'aspergeai le visage d'eau froide.
Ma poitrine illuminait, toujours du même rouge sang, me donnais l'envie de vomir. Alors, je me fis violence pour calmer ma respiration et tout redevint normal.
Je me regardais dans la glace:
"- Mais qu'est ce qui ne tourne pas rond chez moi !?"

~ ~ ~ ~

- Joe ? Joe ? T'es là ? Lança Cameron de la porte des toilettes.
Il entra et se plaça devant les portes battantes des WC. Il analysa toutes les portes et remarqua qu'il y en avait une de fermée à clé.
"-Sûrement que Joe y ai enfermé. " Pensa Cameron.
- Joe! Réponds moi !
- Laisse moi tranquille!
- Hey, mon vieux, reprends toi ! Tu n'est pas une chochotte !
Alors, je sortis des toilettes.
- Tu vas bien? Me demanda Cameron. Parce que vu ta tête. On dirait un zombie.
- Oui, je vais bien.
Je me regardais dans le miroir, pour voir qu'il avait raison.

Puis, la voix de Maïla, se fit entendre du dehors:
- Bon les mecs, c'est pas que j'ai faim mais presque alors grouillez vous !
Je me dirigeais vers la sortie avant que Cameron ne m'attrape le bras, et d'un regard inquiet me dise:
- Tu es sûr que ça va ? Tu es vraiment pâle...
D'un sourire rassurant, je lui répondis:
- Oui, ne t'en fais pas. C'était juste quelques migraines, rien de bien méchant.
Il me lâcha et je l'entendis murmurer:
- Si tu le dis...

~ ~ ~ ~
Maintenant à table, je regardais mon assiette avec dégoût: une saucisse et trois haricots s'y battaient en duel. Répugnant !
Pendant que Cameron et Maïla gardaient le silence, j'observai notre "self":
Des tables rondes ou carrés, d'un vert délavé avec des chaises d'un jaune poussin dégradant. Ils n'avaient vraiment pas de goût...
Soudain, me sortant de mes pensées, une main puissante vint se mettre sur mon épaule.
- T'as eu peur de moi ? Mauviette !
C'était encore une fois Bryan.
- Laisse le tranquille! Lui siffla Maïla.
- Du calme ma poupée, je m'occupe de toi après. Lui répondit Bryan hilare.
Je me levai brusquement et enlevai la main de Bryan de mon épaule, pour m'interposer entre lui et Maïla.
On pouvait m'insulter moi, mais on ne touchait pas à mes amis et encore moins Maïla. Repérant mon geste, Bryan s'écria :
- Oh ! Que c'est mignon. Le petit Kings protège sa petite Maïla...
- Va t'en ! Lui lançais je calmement. Sinon je...
- Sinon quoi ? Tu vas t'énervé ?
Puis prenant le self à témoin:
- Au secours ! Que j'ai peur. Joe Kings va s'énerver!
Quelques élèves nous zieutaient et certains rigolèrent.
- J'ai dit: va t'en Bryan !
Et là, un calme absolu régna dans le self. J'avais un pouvoir d'attraction important.
Alors que Bryan, esquissa un mouvement de combat, je fermai violemment les poings de rage. Et tout d'un coup, il fut projeté dans les airs. Atterrissant sur une table vierge de monde.
Mes poings se ressérèrent un peu plus et les vitres volèrent en éclats.
Ma poitrine me brûlais, et les tables se brisèrent toutes en deux, suivit de près par les chaises.
Maintenant, c'était la panique. Tous les élèves partaient en criant, même Bryan avait disparu.
Alors que ma rage grandissait de plus en plus, une main à la faible poigne, me serra le bras. Quand je me retournai, j'aperçu le visage effrayé de Maïla.
Quand elle baissa les yeux sur ma poitrine, je vis ses yeux exprimés de la crainte.
La même que celle qui habitait les yeux des autres enfants, l'année de mes sept ans...

~ ~ ~ ~
La principale avait appelée la police et les pompiers.
Les élèves affolés, appelaient leurs parents, pour qu'ils viennent les chercher.
Je faisais parti de ceux là, sauf que moi, je savais ce qui avait causé l'accident: moi...

~ ~ ~ ~
Et ce fut le premier, d'une longue série...

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