~Chapitre 4~

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Je me tiens désormais devant le comptoir de la réception qui est situé au rez-de-chaussée de l'hôtel. J'observe autour de moi la décoration, j'aime cette chaleur qui se dégage de cet endroit créant un contraste avec l'extérieur. Des gros sofas en cuir rouge sont placés à l'angle de pièce près d'une table basse en bois foncé, des tableaux sont éparpillés sur les murs et une bibliothèque façonnée dans le même bois que la table parcourt la moitié du mur à ma gauche. Une voix me tire de mon examen et je me retourne vers l'homme cinquantenaire qui m'a parlé derrière le comptoir.

Je lui demande alors s'il peut envoyer un message en France à l'aide du télégraphe. Car il n'y a toujours pas de réseau et que pour une raison que j'ignore, la ligne téléphonique ne fonctionne plus. Ensuite, si j'envoie un message en France c'est parce que Jean-Eude (Le rédac chef), sans doute pris d'un élan de culpabilité vis-à-vis du fait qu'il m'envoie dans un lieu reculé, seule, précipitamment et sans me demander mon avis, m'a demandée d'envoyer un message tous les jours au journal pour dire que je vais bien (ou pas) et/ou pour lui faire part de l'avancée de l'article. Bon... pour l'article disons que cette journée n'a pas été fructueuse donc je vais juste parler de mon état. J'écris « Je suis arrivée à bon port et suis à l'hôtel. E.Carret » et tend le bout de papier à l'homme qui s'en saisit et se dirige vers le télégraphe.

Je m'avance ensuite vers l'imposant escalier, toujours en bois, à ma droite et monte jusqu'à ma chambre. Je me demande comment je vais faire pour avoir un semblant d'article si personne n'accepte de répondre à mes questions. Bon, ne dramatisons pas, ce n'est que le premier jour.

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Un bruit grave me réveille en sursaut, je me fige dans mes draps, mes yeux sont fixés au plafond sur lequel se dessine des ombres mouvantes. Ma respiration se fait erratique, mes muscles se tendent prêts à l'effort. Un autre claquement, plus fort cette fois ci se fait entendre, je sursaute et me mords l'intérieur de la joue pour ne pas crier.

Un craquement sur le parquet près de mes jambes. Je sens une sueur froide couler le long de mon dos. Je ferme mes yeux de toutes mes forces, peut-être qu'il ne me verra pas, pitié pars et laisse moi. Je sens quelque chose de chaud couler sur mes joues. Oh mon dieu.

Un long sifflement pareil à du vent en furie s'échappe de ma droite, un air glacial balaye mon visage. Il est à côté de moi. Mais qui il ? Je dois bouger ! Mon corps en a décidé autrement et reste dans son état de paralysie tandis que les craquements sur le parquet, que je devine être des pas, se rapprochent de mon buste pour ensuite s'écarter et se diriger vers ma droite.

S'ensuit un long grincement tandis que le souffle sur mon visage faiblit. J'ose ouvrir un œil, puis, ne voyant rien, j'ouvre l'autre, et tourne ma tête à l'endroit où les pas se sont arrêtés. Un cri sort de ma bouche, un être humanoïde que je ne parviens pas à distinguer se découpe, fantomatique, dans la lueur de la Lune qui traverse ma fenêtre... Ma fenêtre.

« Oh mademoiselle je m'excuse, je ne voulais pas vous faire peur mais il y a une tempête à l'extérieur et votre fenêtre était ouverte, vous risquiez de tomber malade.

-Oh, merci... dis-je, encore sonnée, à la gérante de l'établissement. »

Me voyant dans un état perturbé elle me laisse seule. Mais alors, ...je touchais mes joues, elles étaient recouvertes de larmes Ce n'était pas du sang. Les ombres au plafond, sans doute les rideaux qui volaient à cause du vent, ...les claquements, les volets qui frappaient contre les rebords de la fenêtre. Oh mon dieu, je panique vraiment pour rien. J'ai cru un instant que... Je n'arrive pas à croire que je vais dire ça. J'ai cru que la légende était vraie et qu'un démon était venu pour me détruire. Je lâche un rire nerveux face à mon stupide emportement puis ferme les yeux pour me rendormir.

NDA
114 vues! Ça peut sembler peu mais je suis super contente! x)
Merci!

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