Part 4

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  Il descend de la voiture, mais heureusement, il y avait plus de peur que de mal. Comme on ne roulait pas vite, le choc n'était donc pas méchant.
Je restais assise dans ma voiture me sentant tout à coup engourdie. Je ne sais pas si c'est l'effet de l'adrénaline dû à la peur de l'accrochage ou le fait que ca soit Matar. Il s'approche de la voiture et tape à ma fenêtre, je descends la vitre.
- Tout va bien là dedans « A-yi-sha » ?
Ouuuh, il se rappelle mon nom, en plus il le prononce plus que bien. Il se penche et dit bonjour à Anta. Je lui réponds que oui puis je détache ma ceinture, il se met sur le bas coté pour me laisser descendre.
- Je suis tellement navrée Matar, je n'ai pas vu la voiture arriver. J'ai juste piqué sur la droite pour ne pas rater la sortie, j'aurais du être plus vigilante. Il allait répondre quand Anta se mit à parler au même moment, depuis quand est elle descendue de la voiture ? Je n'avais même pas remarqué.
- Non c'est de ma faute Aisha, tu ne savais pas où tu allais, je parlais seulement et j'ai oublié de te prévenir à temps que celle-ci était notre sortie.
- il n'y a pas à s'en faire mesdames, comme tout le monde va bien et que les voitures ont de simples éraflures, je pense qu'il serait mieux de rentrer, il n'y a même pas lieu de constat, on va attendre des lustres juste pour une égratinure.

Anta décide donc de marcher pour rentrer comme sa maison se trouvait juste de l'autre coté de la route, à cinq minutes de marche. On se dit au revoir elle et moi. La femme qui accompagnait Matar était descendue de la voiture aussi pour mesurer les dégâts inexistants. Elle remonte en voiture et Matar me fait signe en me conduisant à la mienne.
Je me tiens le coude gauche avec ma main droite, arrivée à ma portière, il me prend le bras et me demande si j'avais mal quelque part. Je lève les yeux et plonge mon regard dans le sien, ce qui m'empêche de répondre immédiatement, je me mords la lèvre inférieure et fais un signe de tête qui voulait dire non.
En réalité, je sentais comme des picotements un peu partout parce qu'il me tenait toujours, mais je sentais surtout cette chaleur qui émanait de lui quand il était à mes cotés.
Ayant l'air soulagé que je n'aie pas mal, il m'ouvre la portière et me laisse glisser sur le siège. Il me demande de faire attention à moi en me disant qu'il espérait que j'avais des garde-fous qu'au niveau de la voiture, me sourit, me donne une tape sur la main et me tourne le dos.
J'en reste bouche bée. Qu'insinuerait-t-il ? J'en ai cure ! Je sens toujours la chaleur de sa main là oú il m'avait touché, je le suis du regard comme il démarrait. Toujours secouée, je démarre et prend la route de chez moi.

Arrivée à la maison, après une longue douche, je dinais avec les parents l'esprit absent. Heureusement que ma mère associe le fait que je sois distraite à la fatigue, elle pense que mon nouvel emploi du temps en était la cause. Après le diner, mon père est allé jeter un coup d'œil à la voiture pour vérifier que tout allait effectivement bien.

Ma sœur dormait déjà, en ce moment ma mère la stresse comme pas possible à cause du baccalauréat qu'elle doit passer en fin d'année, incha'Allah. C'est vraiment bizarre l'idée que les gens se font du bac. Je me rappelle quand j'ai eu mon bac, ma grand mère appelait tout le monde pour leur dire que j'avais réussi car selon elle il n'y avait rien de plus « fort » que ce dernier. Je me rappelle ses exacts propos : « allo, waaw Aishatu amna bac, waaw, contane rek, waaw baccalauréat louko gueneu fort ? » Donc quand j'imagine le stress de ma sœur, je ne l'envie pas du tout, pour rien au monde je ne referais cet exam, même si on me payait une fortune !

Je me mets finalement au lit après le thé et les discussions interminables avec les parents.
Je quitte la maison tôt aujourd'hui, il y a beaucoup de vent et une poussière rougeâtre qui recouvre les voitures et toute la ville, on voit à peine la route. Arrivée au bureau, je demande au laveur si je peux me garer dans le parking sous-terrain. Il me dit qu'en général je ne peux pas car les spots ont été assignés dans le garage mais qu'il y avait un spot de libre comme le DAF d'une des structures était en voyage. Je me garais et descendais de la voiture, j'étais penchée sous mon siège arrière quand je sentis une voiture derrière moi, je saisissais donc vite mon sac fermait ma portière pour le laisser se garer....Tiens donc...encore Matar ? Non ce n'est pas vrai, ceci semble irréel, c'est vrai ce qu'on dit alors, que la nature a tendance à pousser deux personnes l'un vers l'autre mais nos rencontres fortuites sont dignes d'un roman de Barbara Cartland !
Je ne sais sur quel pied danser, je me demande si je devais partir ou l'attendre ? Qu'est ce qui serait plus correcte, je fais donc semblant de chercher mon badge dans mon sac, quand il se rapproche.
- Bonjour Aisha. Bien rentrée hier ?
- Bonjour Matar, oui et toi ? Je tiens la lanière de mon sac à bout de bras et je le regarde droit dans les yeux, comme pour scruter son âme, comme si ma vie en dépendait.
Il ne répond pas et me fixe avec autant d'intensité.
- stp arrêtes de me regarder comme ça en te mordillant la lèvre, sinon je ne réponds plus de moi.
Attend, rewind, il vient de dire quoi. J'ouvre la bouche pour parler mais je ne sens que l'air qui en sortait. Je cherchais à respirer par la bouche parce que j'étais trop envoutée par son regard pour penser à respirer par le nez.
Il fait un pas vers moi, me prends le bras exactement là ou il m'avait touché hier soir, puis passe sa main libre à la base de mon cou, en passant son majeur sur ma joue. Je ferme instantanément les yeux, lui saisis le poignet, je ne sais si c'est pour l'éloigner de moi ou le rapprocher, je sens son parfum....si proche, ahh enfin je reconnais l'odeur, c'est « Terre, d'Hermès ».
- Depuis la première fois que mon regard s'est accroché au tien, tu me rends fou. Je me perds dans cet océan qui refoule tellement de sentiments....

En un dernier pas, il franchit la distance qui nous séparait, plonge sa tête dans mon cou, respire mon odeur, puis il pose son front contre le mien. Je le sens qui m'embrasse le bout du nez...qui effleure mes lèvres pour les tenter avec timidité d'abord....puis il happe ma lèvre supérieure et la lèche du bout de la langue, un autre coup de langue et je suis forcée à entrouvrir les lèvres.
A ce moment, il m'embrasse profondément, je lâche mon sac à mains et mes clefs de voiture, passe mes deux mains autour de son cou et réponds à son baiser avec autant de passion qu'il m'en prodiguait. Je m'en foutais qu'on soit au parking, qu'on se connaissait depuis peu, que j'ai cogné sa voiture ou encore qu'on risque de nous trouver ici. Plus rien ne compte, à part cette bouche qui me dévore, ces bras qui me tiennent et ce corps qui se presse contre moi. J'ai besoin de le sentir, de le toucher, je me colle encore plus à lui, tout à coup, il me saisit par les cuisses pour retrousser ma jupe et me soulever... instinctivement, je passe les jambes autour de sa taille...
Il contourne sa voiture et me pose sur le capot...je l'attire contre moi, lui caressant le dos, la nuque, les bras....touchant à tout ce que je pouvais ....il détache ses lèvres des miennes....me mordille le menton, le cou, l'épaule...je gémis de plaisir...je sens qu'il sourit contre mon épaule....il descend au niveau de mes aisselles...libère un bouton, deux, trois, de mon chemisier pour dévoiler mon sein gauche recouvert de dentelle rouge bordeaux....
Il m'embrasse le sein à travers la dentelle....souffle sur mon téton, le taquine à travers le fin tissu pour finalement dégager ce dernier, le happer pour le sucer avec ferveur. Je rejette la tête en arrière consciente de la tournure que prenait cette scène mais inconsciente de l'indécence de ma position, jupe retroussée, sein en l'air...je lui tenais la tête, savourant la délicieuse caresse quand une sonnerie stridente retentie au loin...un téléphone... ?

Je ne sais pas...je me concentre sur le plaisir, mais la sonnerie continue de plus belle...je lâche sa tête...laisse tomber ma main....pour voir son visage sans pouvoir distinguer ses traits....je ne comprends pas ce qui se passe, la sonnerie continue, je bouge, je tourne, je saute...et pouff c'est comme si j'allais tomber...j'ouvre les yeux...ou suis-je ?

What? Non sérieux ? Ce n'était qu'un rêve....jamais je n'ai été aussi dépitée de me réveiller dans mon lit que j'adore tellement d'habitude. Je tends la main pour arrêter le réveil !  


Chronique d'Aisha - Conféssions Intimes: L'inconnu au regard de braiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant