Chapitre 21 : Dans la malle de Drago

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  Je m'étais réveillée seule dimanche matin, Drago n'était pas resté. Je ne l'avais pas non plus vu dans le Poudlard express le lundi matin et je m'étais contentée de faire le trajet avec Harry et Ron. Ce dernier ne semblait pas m'en vouloir pour ce qu'il s'était passé la semaine dernière chez Drago. Visiblement il préférait faire comme si de rien n'était, et finalement, ce n'était pas plus mal. En reparler aurait été très gênant et cela n'aurait servit à rien. Je profitai de notre trajet en train pour demander des informations à Harry sur le métier de Sirius. Cependant, comme je m'y étais attendu, il ne savait pas grand chose à ce sujet. Après tout c'était là tout le travail d'une langue de plomb : ne pas parler de ses missions.

Lorsque nous arrivâmes dans la grande salle pour le petit déjeuné, je jetai un coup d'œil à la table des Serpentards. Drago n'y était pas non plus. Me souvenant que les maisons s'entendaient beaucoup plus dans ce monde, je regardai également aux autres tables, mais il n'y avait aucune trace de lui. Au moment où je réalisai que je n'avais pas vu Ginny non plus et qu'ils étaient peut-être tous les deux pour parler, cette dernière fit son apparition.
- Ginny ! M'exclamai-je.
Tout le monde me regarda intrigué et ma meilleure amie fronça les sourcils. Il était vrai que ma réaction avait été un peu exagérée et avouer que j'avais espéré qu'elle soit avec Drago aurait été bizarre pour les autres. Je me contentai alors de lui adresser un sourire et comme si elle avait compris, Ginny n'insista pas.
- Au fait, tes parents et ceux de Drago sont bien rentrés ? Demanda Harry tout en tartinant allégrement une tranche de pain de beurre de cacahuète.
- Oui, je suis rentrée chez moi samedi donc j'ai pu passer un peu de temps avec eux. Et devinez quoi, ajoutai-je ravie d'avoir une anecdote drôle à leur faire partager.
Tout le monde se tourna vers moi avec intérêt.
- Vous savez que mes parents sont dentistes ? Eh bien mon père a fait une vérification complète des dents des Malefoy, dis-je en riant. Lucius en était encore tout retourné quand il est rentré samedi.
Ron et Harry rirent, ainsi que d'autres élèves autour de nous, mais Ginny me regarda avec insistance. Insistance que je ne compris pas et alors que je m'apprêtai à lui lancer un regard interrogateur, je me pris subitement quelque chose sur la tête. Une boulette de mie de pain. Je refusai cependant de me retourner. Il n'était pas question que je rentre dans un quelconque jeu puéril. Alors que j'allais poursuivre, une nouvelle boulette de pain atterri de nouveau au sommet de mon crâne.
- Il faut avouer que c'est quand même bien visé, fit remarquer Harry qui tentait de dissimuler un sourire.
Cette fois-ci je me retournai pour observer les autres tables derrière, mais personne ne semblait s'intéresser à moi.
- Ca venait d'où ? Dis-je en me replaçant face à mes amis.
Harry me lança un regard mi-exaspéré, mi-amusé, Ron s'intéressa au contenu de son assiette, quant à Ginny... Elle me fixait toujours avec grand intérêt.
- Quoi ? Insistai-je en me touchant le haut de la tête. Il y a autre chose ? J'ai un truc dans les cheveux ?
Deux mains se posèrent soudain sur mes épaules, ainsi que des lèvres chaudes et douces dans mon cou.
- Je t'ai manqué ? Demanda une voix mielleuse.
- J'aurais dû deviner que c'était toi, lâchai-je en levant les yeux au ciel. Tu es un vrai gamin.
- Et toi arrête de te moquer de mon père, renchérit-il d'un faux air sévère.
Drago poussa gentiment Neville qui était à côté de moi pour s'asseoir à sa place et passa un bras autour de mes épaules.
- Désolé pour la semaine dernière Ron, lança-t-il au concerné... Je n'aurais pas dû... J'avais passé une mauvaise nuit. J'étais un peu à cran.
- Oh bah je te remercie, répliquai-je vexée.
Drago ricana avant d'approcher sa bouche de mon oreille.
- Désolée, c'est la seule excuse que j'ai trouvé à dire, chuchota-t-il. Je sais, je suis pitoyable, mais le principal c'est que je me sois excusée.
- Pitoyable comme tu dis parce que...
Je ne pus terminer ma phrase car Drago venait d'enfoncer une brioche dans ma bouche dans le but de me faire taire. Je le retirai aussitôt avant d'adresser un regard menaçant à Drago.
Il explosa de rire, suivit aussitôt de Harry et Seamus.
- Je rêve ou tu essayes de m'empêcher de parl...
- Trêve de bavardage, me coupa-t-il en se levant du banc. Et lâche ton jus de citrouille, il y a du whisky pur feu chez les Serpentards.
A cet instant nick quasi sans tête, le fantôme de Gryffondor, s'arrêta à côté et nous fixa d'un air indigné.
- Il plaisante, assurai-je à l'attention du fantôme en lui souriant d'un air mal à l'aise. Enfin, j'espère...
Drago me tira par le bras, me forçant à me lever.
- Par Merlin ! Hermione ! S'exclama Ginny en se levant à son tour.
Nous restâmes tous silencieux pendant quelques secondes à observer l'élan de sympathie que venait d'avoir Ginny à mon égard. Cette dernière sembla cependant s'en foutre royalement, car elle fit le tour de la grande table pour venir me serrer dans ses bras.
- Je suis tellement contente de ...
La phrase de Ginny resta en suspens. Comme si la fin de sa phrase était impossible à dire à voix haute. Les autres l'observaient toujours avec étonnement, moi la première.
- On en parle à midi, ajouta-t-elle en me faisant un clin d'œil.
Elle me prit une nouvelle fois dans ses bras.
- Je savais que tu reviendrais, je le savais. Je suis au courant de tout, ajouta-t-elle à voix basse pour que moi seule entende.
Sur ce, elle fila me laissant debout complètement abasourdis.
- Qu'est-ce qui lui prend ? Demanda Ron en se tournant vers moi.
Je me contentai de hausser les épaules d'un air ahuri. Drago insista pour que je le suive et il parvint à me faire sortir de la grande salle.
- Je te préviens, je ne vais pas dans ton dortoir, l'avertis-je.
- C'était une blague Hermione. Je voulais juste qu'on passe un peu de temps ensemble. Mes parents n'ont absolument rien remarqué, ajouta-t-il d'un air satisfait. Enfin si, ils ont remarqué qu'on était de nouveau ensemble. Enfin qu'on était ensemble tout court même.
Alors nous y étions. J'étais officiellement en couple avec Drago Malefoy. Pas que cela m'étonnait vraiment mais tout de même...
- Qu'est-ce que t'a dis Ginny ? Poursuivit-il en empruntant les escaliers qui montaient à l'étage.
- Je n'ai pas trop compris, avouai-je.
Drago m'adressa un regard entendu.
- Je t'assure que je ne sais pas, insistai-je.
- Oui c'est ça, railla-t-il. Je suis sur que tu lui as raconté pleins de petits détails sur notre relation.
- N'importe quoi !
- Toutes les filles le font.
- Eh bien pas moi.
- C'est bon Hermione, ça me fait très plaisir, alors arrête ton cinéma.
Drago n'y était pas, mais alors pas du tout. Cependant, il semblait si content que je n'eus pas le cœur à le contredire de nouveau. Drago Malefoy était heureux de m'imaginer en train de parler de lui à Ginny. Mais dans quel monde étions-nous ! Dans le mauvais, oui, en effet. Je profitai de ce tête à tête avec Drago pour lui dire que nous reprenions à présent les choses sérieuses, ce qui sembla l'ennuyer au plus au point. Cependant, nous devions retrouver notre monde et cela devenait de plus en plus urgent. Il était certain à présent que nous ne repartirons pas par l'opération du saint esprit. Nous devions agir !
- On continue de chercher dans les livres de la bibliothèque et de mon côté j'essaye en plus de parler à Sirius.
- Et comment tu vas faire ? Tu vas lui demander s'il y a une prophétie qui te concerne ? Railla Drago.
- C'est toi qui m'a suggérer de faire ça ! Donc oui, si il a une prophétie j'ai le droit de savoir et de l'entendre.
- Et s'il n'y a aucune prophétie tu vas passer pour une personne totalement imbue de sa personne, répondit-il en explosant de rire.
Je lui lançai un regard sévère, mais cela eu pour conséquence de le faire rire davantage.
- J'aimerais également que tu te renseignes pour Lydia de ton côté.
- Pardon ? Fit-il en s'arrêtant en plein milieu de l'escalier.
- Lydia, la fille de Serpentard, insistai-je.
- Mais tu veux que je me renseigne sur quoi ?
- Je crois qu'il s'est passé quelque chose entre elle et l'autre Drago.
- Et en quoi cela nous cerne ?
- Mais enfin c'est important ! M'exclamai-je. Cela pourrait détruire leur couple.
- On s'en fiche.
- Non on ne s'en fiche pas, répliquai-je avec humeur. Je te signale que vous êtes la même personne avec pour seule différence, l'inexistence de Voldemort. Ce qu'il est capable de faire, tu l'es aussi.
Drago me toisa d'un air étonné pendant quelques secondes avant de coller sa bouche contre la mienne.
- Oh tu es jalouse, murmura-t-il d'un air amusé.
- Je ne suis pas jalouse, répliquai-je en le repoussant. Je ne veux juste pas passer pour une idiote. Je te rappelle qu'ils nous prennent tous pour leurs vrais amis !
- Ce n'est pas ce que tu as dis. Tu viens de dire que tu avais peur que je me comporte comme l'autre Drago. Arrête de te prendre la tête, c'est tout nouveau tous les deux, je ne risque pas de déjà te tromper.
Je lui adressai un regard interdit.
- Je plaisante, ajouta-t-il en riant. Je plaisante. Mais je ne pense pas qu'il se soit passé quoi que ce soit entre elle et l'autre Drago. Tu sais, elle est déjà venue me parler.
- Ah bon ? Et pourquoi tu ne me l'as pas dit ?
- Parce que c'était les premiers jours de notre arrivée ici et qu'on ne s'entendait pas vraiment bien.
- Et qu'est ce qu'elle t'a dit ?
- Elle m'a dit mot pour mot : « Je me suis dis que maintenant que tu étais seul, ma compagnie te ferait du bien ».
- La garce !
- Et je n'ai pas eu le temps de vraiment répondre parce qu'une de ses amies est arrivée et j'ai eu l'impression qu'elle se sentait prise en faute parce qu'elle est aussitôt repartie.
- Il faut que tu lui parles, essaye de savoir.
Drago hocha finalement la tête et nous rejoignîmes notre premier cours de la journée.

Nous installâmes l'un à côté de l'autre en cours d'histoire de la magie.
Alors que je suivais attentivement le cours, je ne pus m'empêcher d'entendre Ron et Harry discuter à voix basse derrière moi. Ils parlaient de Hagrid et je perdis toute ma concentration en les écoutant.
- Ce mec est un malade apparemment, chuchota Ron. Il prend les dragons pour des animaux domestiques d'après ce que me dit mon frère.
- Oui tu m'as déjà dis qu'il avait essayé de cacher un bébé dragon chez lui, ils lui ont retiré j'imagine ? demanda Harry.
- Evidemment, mais même, avec tous les autres dragons il se comporte comme si c'était des chats. Apparemment, il s'est encore fait brûler la moitié du bras la dernière fois. Mais il guérit très vite, il a une peau plus coriace que la nôtre. Mon frère pense que c'est un demi-géant, mais il ne l'avouera jamais.
- J'en étais sûr ! S'exclama soudain Drago qui n'avait visiblement pas loupé un mot de la conversation de mes amis. Ce n'était pas possible qu'il soit juste un sorcier !
Le professeur ne releva même pas les yeux de son livre et continua sa lecture.
- Tu le connais ? Demanda Ron d'un air hésitant.
- Mon père m'en a déjà parlé, répondit-il aussitôt alors que je lui lançai un regard désapprobateur.
- Ah bon ? Demanda Ron septique.
- Il en a attendu parlé au ministère je crois.
- Tu vois, insista Ron d'un air excité à l'attention de Harry. Ils en parlent au ministère ! A mon avis, une restriction envers les dragons lui pend au nez.
- On peut se concentrer sur le cours ! Sifflai-je de mauvaise humeur.
Je forçai Drago à se retourner tout en bouillonnant intérieurement. Je détestais entendre mes amis parler de Hagrid comme ça. Voilà au moins une chose qui me manquait dans notre vrai monde. Hagrid était notre ami. Cependant, je me demandai dans quel monde Hagrid était le plus heureux ? Car ici au moins, il avait toujours le droit d'utiliser sa baguette magique et il pouvait travailler avec les créatures magiques qu'il aimait le plus. Du moins, jusqu'à ce qu'il se fasse virer...

Lorsque nous sortîmes de cours pour rejoindre celui de Botanique, je vis Lydia, l'étudiante dont je me méfiais. Je tournai furtivement les yeux vers Drago. Il l'avait vu aussi.
- Oui je sais, j'irais lui parler, lâcha-t-il de mauvaise humeur.
- Tu étais où dimanche ? Demandai-je. Quand je me suis réveillée tu n'étais pas là.
- Tu aurais voulu que je reste ? Fit-il surpris.
Voyant que je ne répondais pas, Drago poursuivit.
- Je me suis dis que tu voudrais peut-être passer du temps avec tes parents, je voulais te laisser un peur d'air.
- D'accord.
- Tu ne crois quand même pas que j'étais avec Lydia ? Insista-t-il en m'arrêtant de son bras.
Il planta son regard dans le mien d'un air amusé.
- Hermione Granger est une personne jalouse, si j'avais su...
Sur ce, il se remit à marcher en riant.
Je n'étais pas jalouse, je m'assurais juste de ne pas être prise pour une idiote.

Le cours de botanique se passa assez bien, je me mis cette fois avec Ron et Harry en pendant ces deux heures, j'eus l'impression d'être dans le bon monde, dans MON monde. Du moins, jusqu'à ce qu'ils se mettent à parler du tournois des trois sorciers.
- Il parait que c'est Cédric Diggory qui va organiser le prochain tournoi, lança Ron. Mon père a entendu quelqu'un en parler dans l'un des ascenseurs du ministère.
- Ce ne serait pas étonnant, il l'a gagné il y a deux ans. Ce doit être génial, ajouta-t-il d'une voix rêveuse.
- Ils devraient changer les règles d'organisation, tous les cinq ans ce n'est pas assez, ça ne donne pas la chance à tous les élèves de le remporter ! On n'aura jamais l'occasion d'y participer nous. C'est n'importe quoi ! En plus, je suis sûr que tu aurais pu gagner Harry si tu avais participé au dernier tournoi.
- Certainement pas ! Harry n'avait pas le niveau nécessaire ! Il aurait pu se faire tuer, intervins-je.
- Oh arrête Hermione, il se serait entraîné.
Harry et Ron parlèrent du tournois pendant tous le reste du cours et depuis que j'étais là, je ne cessais de remarquer à quel point ce monde était rassurant et sans danger. Voldemort était vraiment le pire fléau que le monde sorcier ait connu. Par moment, je me demandais si Drago n'avait pas raison en voulant rester ici.
Nous n'avions pas cours de l'après-midi, et Drago et moi restâmes donc à la bibliothèque à faire des recherches.

- On ne trouvera rien, lâcha Drago au bout de deux heures. Il faut se rendre à l'évidence.
Je fermai brusquement le livre que j'étais en train de lire.
- Tu as peut-être raison, on perd notre temps là. Je vais écrire une lettre à Sirius et toi tu vas t'occuper de Lydia. Et quand ces deux points seront réglés, il faudra qu'on demande l'autorisation de sortir de Poudlard pour aller à la grande bibliothèque de Londres.
- Mais ils ne nous laisseront jamais sortir !
Il n'avait pas tord.
- Alors il faut attendre la prochaine sortie à pré-au-lard et nous transplanerons de là-bas.
- Tu sais que c'est contre le règlement ? Demanda Drago d'un air amusé.
- Je m'en contre fiche ! Allez on sort.
Drago ne se fit pas prier et se leva aussitôt de sa chaise.

Quand nous quittâmes la bibliothèque quelqu'un se jeta aussitôt sur moi. Je fus serrée dans des bras inconnus, mais je reconnus les mèches rousses de ma meilleure amie.
- Eh bien, dis-je amusée. Que me vaut cet élan d'affection ? C'est le deuxième de la journée d'ailleurs.
- Oh Hermione, Drago ! Vous m'avez tellement manqué, fit cette dernière en me relâchant.
Je lançai un discret coup d'œil à Drago. Il semblait aussi perdu que moi.
- Je suis au courant de tout, ajouta Ginny à voix basse. J'ai hâte que vous me racontiez ! Je veux tout savoir, comment est l'autre monde ? Est-il aussi horrible qu'on me l'a dit ? Il parait qu'il y a un dangereux mage noir qui ...Venez on va aller s'asseoir...
- Ginny calme-toi, la coupai-je.
- Elle croit que le vrai Drago et la vraie Hermione, sont de retour, déclara Drago mal à l'aise.
Le regard de Ginny s'immobilisa.
- Nous sommes les mêmes depuis deux mois, expliquai-je. Tes amis ne sont pas revenus...
- Mais non... marmonna-t-elle le regard perdu. Ce matin, tu as presque crié mon nom quand tu m'as vu !
- Parce que je te cherchais, je croyais que tu étais avec Drago... Répondis-je.
- Non ! Insista Ginny d'une voix forte. Depuis ce matin vous vous comportez comme le vrai couple que je connais ! Au petit déjeuné Drago s'est comporté exactement comme le Drago de ce monde. Vous avez la même attitude que mes amis... vous....
La phrase de Ginny resta en suspens et j'eus l'impression que ses yeux s'humidifiaient.
- Je suis désolée, dis-je.
- Vous leur ressemblez tellement... Insista Ginny. Vous sembliez vraiment amoureux... Peut-être que vous vous êtes juste améliorés dans votre jeu de comédiens. Ce que je peux être stupide !
- C'est vrai qu'on s'est bien calqué sur tes amis, tu nous les as bien décrit, répondis-je.
- Mais arrête de dire n'importe quoi ! S'exclama Drago qui semblait vexé. Nous sommes ensemble, lança-t-il à Ginny, c'est peut-être pour ça que...
- Vous êtes ensemble ? Répéta-t-elle en écarquillant les yeux.
- Oui, répondis-je en souriant.
Je m'étais attendue à ce que Ginny soit heureuse, après tout c'était elle qui m'avait mit sur cette voie, elle qui m'avait dit que j'étais faite pour être avec Drago. Cependant, la réaction que j'attendais ne vint pas.
- Vous feriez mieux de vous concentrer sur ce qui est vrai important ! S'exclama-t-elle. Au lieu de vous occuper de vos petites amourettes ! Ma meilleure amie et son copain sont coincés dans un monde affreux et dangereux pendant que vous vous créés une petite vie parfaite ici ! Ce n'est pas votre vie ! Je veux retrouver mes amis et je veux que vous rentriez chez vous !
A ces mots, Ginny tourna les talons et nous abandonna dans le couloir qui me sembla soudain particulièrement vide et froid. Mais que lui arrivait-il ? C'était elle après tout qui m'avait poussé dans les bras de Drago ! Elle qui m'avait dit que tous les Drago et Hermione étaient fait pour être ensemble.
- Elle est devenu folle, dit Drago.
Je ne répondis pas, trop abasourdis par ce qu'elle venait de dire. Par ses mots, Ginny m'avait vraiment atteint. Dans un sens, je savais qu'elle avait raison, qu'elle n'était pas réellement ma meilleure amie, mais je ne pouvais m'empêcher d'être très affectée par ses propos. Nous n'étions visiblement plus les bienvenus ici.
- Il faut qu'on retrouve notre monde et rapidement, déclarai-je en me dégageant du contact de Drago. Je vais écrire une lettre à Sirius maintenant et toi tu sais ce qu'il faut que tu fasses. Je veux que cette histoire soit réglée ce soir. Oh mon dieu !
- Quoi ? Demanda Drago en haussant les sourcils.
- J'ai déjà parlé à Lydia.
Drago attendit que je poursuive.
- C'était lorsque tu étais à Saint Mougouste, tu sais au début de notre arrivée. Par Merlin....
- Quoi ? Quoi ? Insista Drago.
- Elle est venu me trouver un jour à la bibliothèque pour me dire que c'était à son tour d'avoir sa chance avec toi. Ce à quoi j'ai rétorqué qu'elle pouvait tenter tout ce qu'elle voulait avec toi et que je n'en avais rien à faire. Elle a eu l'air particulièrement surprise d'ailleurs.
- Et donc ?
Drago avait dit avec un petit sourire.
- Et donc, j'imagine qu'il ne s'est rien passé entre elle et l'autre Drago. Donc la vrai question c'est est-ce qu'il s'est passé quelque chose entre elle et toi ?
- Absolument rien, répondit aussitôt Drago.
Je lui lançai un regard suspicieux.
- Elle n'est même jamais revenu me parler, poursuivit-il.
- C'est étrange.

Drago et moi nous étions séparés afin de régler chacun notre affaire. Alors que je montai les escaliers en direction du 7ème étage, Pansy m'arrêta. Elle semblait particulièrement agacée.
- Où est Drago ?
- Je ne sais pas pourquoi ?
- Je vais le tuer ! S'exclama alors Pansy.
Je crus que ses yeux allaient sortir de leur orbite.
- Il a oublié son hibou grand duc, dans le dortoir des garçons durant toutes les vacances ! Le hibou est devenu complètement fou et les garçons n'arrivent pas à rentrer dans leur chambre.
- Il a oublié son hibou ? Répétai-je d'un air ahuri. Mais comment c'est possible d'oublier quelque chose comme ça !
- Eh bien on parle de Drago, donc tout est possible avec lui ! Il est incapable de s'occuper de qui que ce soit à part lui. Je t'assure qu'il va passer un mauvais quart d'heure quand je le retrouverais.
Pansy reprit sa descente, mais je l'interpelai avant qu'elle ne disparaisse. Je ne voulais pas qu'elle dérange Drago alors qu'il avait finalement consentit à s'occuper de Lydia.
- Je t'accompagne, déclarai-je alors à contre cœur.
Pansy haussa les sourcils, puis après quelques secondes, me fit signe de la suivre.

Lorsque j'arrivai dans la salle commune des Serpentards, une grande agitation y régnait. Certains élèves avaient même l'oreille collée à une porte.
- Qu'est-ce qu'ils font ? Demandai-je.
- Eh bien c'est le hibou qui est enfermé dans le dortoir des 6ème année, répondit Pansy qui semblait perdre patience. On a condamné la porte pour l'instant étant donné que personne n'arrivait à l'attraper. Mais vas-y je t'en pris, essaye.
Je m'approchai de la porte en question, tandis que les élèves s'en éloignaient pour me laisser passer. Les plus jeunes semblaient inquiets tandis que les autres avaient l'air très amusé par la situation.
- Vous n'avez rien d'autre à faire ? Leur lançai-je de mauvaise humeur.
- Oui dégagez, ajouta Pansy.
Cependant personne ne bougea. Je soupirai, sortis ma baguette magique et ouvrai la porte. J'y entrais tout aussi vite, pour éviter au volatile de s'échapper. Le hibou grand duc volait dans tous les sens d'un air paniqué, se tapant contre les murs et les lits. Une odeur épouvantable régnait également dans la pièce. Alors que j'entrepris de pointer ma baguette sur l'oiseau, celui-ci me remarqua enfin et fondit sur moi, bec et griffes en avant. Alors que je levai les mains à mon visage pour me protéger l'oiseau s'immobilisa en l'air. J'ouvris à moitié les yeux. Le hibou venait de se poser sur un meuble à côté de moi et même s'il paraissait toujours agité, il ne semblait plus vouloir m'attaquer. Il me fixa d'un regard étrange avant de se mettre à hululer. Etait-il possible que l'oiseau m'ait reconnu ? Je n'y réfléchis pas d'avantage et fis apparaitre une cage dans lequel je l'enfermais aussitôt. Le hibou se remit à paniquer, mais au moins, il était enfermé.
- Tout va bien ? Cria Pansy de l'autre côté de la porte.
J'ouvris à la serpentarde et lui tendit la cage de l'oiseau.
- Oh ca y est ! S'exclama-t-elle soulagée.
- Tu peux aller le libérer ? Demandai-je. Je vais arranger la chambre pendant ce temps.
- Oui oui d'accord, répondit aussitôt Pansy en attrapant la cage et en refermant la porte derrière elle.
La grande chambre était vraiment dans un état pitoyable, le hibou l'avait entièrement retourné. J'entrepris de ranger entièrement la pièce mais lorsque ce fut finit je ne pus m'empêcher de jeter un œil aux affaires de Drago. Il y avait une grande male sous son lit remplit de choses diverses et variées. Je fus à peine surprise de n'y trouver aucun livre. Alors que j'allais la fermer, un petit carnet noir attira mon attention. J'avais le sentiment que cela ne me regardait pas, que je n'avais pas à fouiller dans les affaires de Drago, mais je ne pus m'empêcher d'ouvrir cet intrigant carnet. Un journal intime ! Aussi impensable que celui puisse paraître, Drago tenait un journal.


Jour 1 (mardi) : C'est un enfer, tout le monde s'est ligué contre moi pour me faire une blague stupide. Ils agissent tous comme des crétins. Que les bouffondor aient une idée comme ça, ce n'est pas étonnant, mais les Serpentards ! Même les emplois du temps ont changé, je suis sûr que c'est le professeur Dumbledor qui est à l'origine de cette idée stupide ! Ou alors Granger ! Oui surement Granger !

Jour 2 (mercredi) : Je suis allée prévenir Granger que son petit jeu ne m'amusait absolument pas et que si elle n'arrêtait pas tout ça rapidement, elle allait avoir de graves problèmes. Elle a bien sûr tout nié en bloc en évoquant une histoire de monde parallèle ! Si elle pense qu'elle peut réussir à me faire gober ça, elle se trouve lourdement ! Le pire c'est que tout le monde croit que je suis en couple avec elle, ça me dégoute !

Jour 3 (jeudi) : Je dois bien accorder à Granger qu'il se passe des choses plus qu'anormales. Ce n'est pas possible que ce soit elle qui soit à l'origine de tout ça. Le sortilège doit vraiment être puissant, trop puissant pour elle.
Il y a une nouvelle élève : Lydia. En cinquième année à Serpentard. Plutôt pas mal je dois dire. Ma journée aurait pu bien se passer si mes amis n'étaient pas intervenus à son sujet. Mais de quoi ils se mêlent ! Je ne suis pas avec Granger ! Je me tape qui je veux !

Jour 17 (jeudi) : J'ai passé les deux semaines les plus horribles de ma vie enfermé à Saint Mangouste. Ils ont vraiment cru que j'étais un fou furieux. Ils ont testé un nombre de sorts incalculables et j'ai d'ailleurs cru qu'ils allaient réussir à me rendre réellement fou. Mais le pire a été le visage de ma mère. J'avais l'impression que le ciel lui tombait sur la tête. Elle semblait si désespérée... Pour les médicomages j'étais condamné. J'ai alors joué le tout pour le tout en faisant croire à tout le monde que j'étais redevenu le Drago sain d'esprit que j'aurais dû être. J'aurais fait n'importe quoi pour sortir de là-bas de toute façon, n'importe quoi. J'ai fais croire à tout le monde que je ne me souvenais pas des deux dernières semaines et ils m'ont cru. Une chance ! Ils ont mit mon état de folie sur le coup de ma rupture avec Granger. Ils ont cru à mon mensonge. Quand mes parents sont venu me chercher mon m'emmener j'ai bien cru halluciner lorsque le médicomage leur à tout raconté. Visiblement mes parents aiment bien Granger, c'est hallucinant. Ma mère semblait si anéantit par cette rupture... Granger la fille de moldue, mais où suis-je par Merlin !

A présent je sais à quoi m'en tenir. Faire croire à tout le monde que tout va bien. Et cela s'ensuit d'un grand objectif : me mettre Granger dans la poche. Je dois bien avouer que s'il y a quelqu'un qui peut me sortir de là, c'est bien cette insupportable miss-je-sais-tout. Cela me semble bien partit pour l'instant puisqu'elle a accepté de suivre mon idée pour soutirer des informations aux autres en organisant un jeu. Bon j'aurais préféré que l'on fasse ça durant une soirée, histoire de joindre l'utile à l'agréable, mais visiblement, Granger est totalement incapable de s'amuser !

1 mois de passé - Jour 25 (vendredi) : Granger a été insupportable durant toute cette semaine. Elle n'a pas cessé de jouer à la miss-je-sais-tout en me faisant remarquer à tout bout de champs que tout le monde avait accepté de se prêter au jeu durant un après-midi et non une soirée. S'il y a bien une chose dont je rêve c'est couper la langue de Granger !


- Qu'est-ce que tu fais ?
Je fermai précipitamment le carnet et me tournai vers Blaise.
- Je faisais du rangement, répondis-je.
Je glissai discrètement le carnet dans la male.
- Ah oui à cause du hibou grand duc de Drago ? C'est incroyable qu'il l'ait oublié ici pendant les vacances, dit-il en s'essayant sur le lit d'en face qui devait lui appartenir.
- Oh moi plus rien ne m'étonne tu sais, répondis-je en me relevant sur mes deux pieds.
- Tu as fais ton devoir de potion ?
- Je dois partir, on se voit plus tard, répondis-je en quittant leur dortoir.  


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