Chapitre 27 - J'ai l'impression que tout part en vrille

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Dimanche 7 décembre

Mes doigts fins trituraient nerveusement mon portable, tandis que mon regard se portait frénétiquement sur mon réveil qui affichait vingt et une heures quarante. Pourquoi elle n'était pas encore là ? Je lâchais mon petit appareil, le faisant rebondir sur mon lit avant de porter mes doigts vers ma bouche, rongeant un à un mes ongles déjà bien amochés dû à mes petits élans de stress quotidien. Fermant les yeux, j'inspirais profondément, essayant de me calmer et passant outre ces légers chuchotements qui prenaient petit à petit possession de mon esprit, me soufflant des choses incompréhensibles au creux de l'oreille. Je pestais silencieusement contre elles, elles qui pourrissaient mon quotidien, qui faisaient de ma vie un enfer. Mes nerfs étaient à fleur de peau. Je me relevais d'un geste vif, m'élançant dans ma chambre avant d'allumer ma chaîne et faire retentir un air de Hard-Rock. Tournant le bouton du volume, j'espérais camoufler ses voix qui s'immisçaient à l'intérieur de ma tête, prenant le dessus sur la musique. Je me passais les doigts sur mon crâne, grattant ce dernier et ébouriffant nerveusement mes cheveux tout en faisant les cent pas dans ma chambre, étouffant un râle colérique.

Je ne comprenais rien à ce qu'elles disaient, c'étaient des murmures indéchiffrables, imperceptibles. Ça faisait une bonne heure que ça durait, ça me rendait dingue. Déjà que j'étais à cran depuis la nuit chez Castiel, je m'énervais d'un rien, tout m'irritait alors elles n'arrangeaient en rien la situation. Des petits tapements contre la porte se firent entendre. Je m'empressais de baisser le volume pour écouter la voix de Morgan qui s'élançait derrière celle-ci.

- Tu m'entends ? Il y a ton amie qui est arrivée, je la fais entrer !

La porte s'ouvrait comme convenu, laissant apparaître la tête de mon tuteur ainsi qu'une fine silhouette derrière lui.

- Vas-y entre. Fit-il en souriant, se poussant pour laisser place à Rosalya qui le remerciait, pénétrant dans la pièce. Lolita, pas trop fort la musique, il y a ton père qui dort à côté.Ajouta-t-il d'un air désolé avant de partir en fermant la porte.

J'incitais Rosalya à prendre place sur mon lit deux places avant de tirer ma chaise de bureau et m'affaler dessus d'un air dépité. Cette dernière le remarquait bien vite et affichait une mine soucieuse, croisant ses bras contre sa poitrine.

- Qu'est-ce que tu as ? Si tu m'as demandée de venir alors j'imagine que c'est assez important. Lança-t-elle tout en fronçant légèrement ses sourcils.

Mes yeux fixant la moquette rosée de ma chambre étaient vides, un rictus irrité se formant au coin de ma bouche.

- J'ai l'impression que tout part en vrille, l'impression que je n'arrive à plus rien contrôler.Soufflais-je d'un ton las.

- C'est-à-dire ? Il s'est passé quelque chose ?

Je laissais planer quelques secondes de silence, enfin, un silence brisé par ces chuchotements que j'essayais d'ignorer du mieux que je pouvais. Mon amie soutenait son regard sur moi, attendant des réponses. Je soupirais avant de me lever et m'installer en tailleur à côté d'elle. Mes doigts se tordaient nerveusement entre eux. Je ne savais pas par où commencer. C'est sous son regard anxieux que je commençais à lui raconter ma petite escapade chez Castiel, la rencontre de Cynthia, mes doutes envers elle et ma dispute avec lui. Elle m'écoutait, n'interférant pas dans mon récit qui lui paraissait surréaliste. Je la voyais écarquiller les yeux de temps en temps, ouvrir la bouche de stupéfaction ou encore froncer les sourcils. Une fois terminée, je me laissais tomber le long de mon lit, me frottant le visage de fatigue.

- Hmm... Si tu veux mon avis, tu te fais trop de films. Fit-elle en s'allongeant sur le ventre à mes côtés, prenant appui sur ses coudes. Enfin, je sais bien que tu as tendance à te méfier de tout et que ce n'est pas vraiment de ton plein gré, je le comprends. Mais ce n'est pas du tout le genre de Castiel de faire ça. Enfin je veux dire, pourquoi il ferait venir une fille que tu penses être sa copine, pour t'espionner ? C'est insensée tu sais ?

Arrêtez ! Je ne suis pas folle ! Non...Where stories live. Discover now