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Peur. Combat.
Peur. Combat.
Peur. Combat.

Il se répète toujours cela avant de grimper sur le ring, se préparant mentalement à son travail. Il avait une vie tout à fait banale, avec une carrière anormale. Soupirant, il use de son court laps de temps avant le premier round. Mais, une petite voix vînt en tintement dans ses oreilles.

Courage.
Courage.
Courage.

Il se retourne rapidement, les sourcils froncés. Ses réflexes de défense se déclenchent machinalement, c'est constant chez lui. Il faut dire que avec son ancienne carrière professionnelle il ne pouvait faire sans, il ne pouvait vivre sans. Un rictus soulève les commissures de sa bouche et il secoue la tête en signe incrédulité.

- Je sais que je peux le faire, il s'encourage devant le miroir des vestiaires.
- Qui a dit le contraire ? chuchote une voix avec un semblant d'amusement.
- Où es-tu ?

Il n'entendit plus rien, alors pense que la voix dans sa tête était juste une impression. Il se sent soudainement stupide de parler à sa réflexion dans le miroir. C'est d'un ridicule qu'il en ricane en secouant la tête.

- Je suis dans ta tête, je suppose. Tu sais, cela fait un moment déjà que je-

Il émit un petit cri de stupeur en coupant la voix et regardant ses mains, toutes pleines ecchymoses. Une vive douleur lui prend les poignets jusqu'aux clavicules qui, quelques instants avant, étaient normales.

- Je suis désolée, je vais partir, dit la voix féminine à l'air perspicace.

L'homme n'a pu dire un mot que la douleur s'est dissipée en lui laissant des fourmillements dans les bras. Assit à même le sol, il reprit sa respiration en regardant tout autour de lui avec les yeux en alertes. Ses bras sont redevenu normal, sans une seule trace d'hématomes, juste ses cicatrises habituelles.

- Djibril ? une voix dure et claire prononce son nom.

Complètement déboussolé, il souffle un coup et se relève avec facilité avant d'enfiler son masque comme pour ne plus penser à ce qui vient de se passer, quand même bien assez troublé. Jamais il n'a montré son visage aux spectateurs, il a toujours fait attention à être bien camouflé. L'anonymat est une chose primordiale pour lui, mais aussi car personne ne sait comment est sa figure, comment son visage est, ni même la couleur de ses yeux et de ce fait il peut garder un semblant de vie privée. La seule chose que l'on voit sont ses muscles saillants, débordant de force. Quand il est dans les parages, une aura de puissance se fait pressentir, il est intimidant et constamment sur ses gardes, un air morose déforme son visage dans une moue affable et sérieuse.

- Ouais, je suis là, répondit-il.

Et au moment de monter sur le ring, il se demande : est-ce le fruit de son imagination ? Il se persuade que oui, mais une partie de lui sait que non.


Dans ma tête.Where stories live. Discover now