quatre.

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- Tu m'entends ?

Comme des orages, une altercation éclate entre deux personnes tandis que Djibril essai vainement d'ouvrir ses yeux.

- Espèce d'enfoiré, tu vois pas qu'il m'a parlé ! jure un homme.

Djibril reconnu la lourde voix qui appartient à son oncle, mais contrairement à ce que croit ce dernier, ce n'est pas à lui que Djibril s'est adressé, il a juste essayé d'entrer de nouveau en communication avec Ombline. C'est une peine perdue.

- Eh vedette, tu es avec nous ?

Une main rugueuse et boudiné vînt tapoter la joue pourvue d'une barbe de quelques jours de Djibril et il ouvre en grand les yeux. Il se ressaisit en secouant la tête et remarquant aussi qu'il n'est pas en compagnie d'Ombline dans un monde étrange aux étoiles qui se voient à perte de vue.

- Ouais, je suis là... grogne-t-il en direction de son coach.

Ce dernier souffle de soulagement, mais évidemment Djibril sait qu'il ne s'est pas vraiment fait du soucis pour lui : c'est plutôt aux bénéfices qu'il perdrait si son poulain se casse quelques choses pour qui il se faisait du tintouin. «Plus de combat» est synonyme à «pas de frique». Et pas de frique veut dire crise de nerfs chez Phil, le coach.

- Je vais casser ma croûte, tu veux un truc p'tit gars ? propose l'autre homme qui devine être son oncle.

Djibril ne répond rien, il se lève juste -tenant avec peine sur ses deux jambes-, et avance vers la sortie en chancelant à plusieurs reprisses. Phil aurait aimé le garder en repos, mais il se dit que finalement, plus il bougera, plus il se rétablira vite. Il le laisse donc faire et le jeune homme de dix-neuf ans sort du gymnase en tâtant ses poches pour trouver ses clés de voitures mais grogne en se prenant un poteau sans l'apercevoir. Épuisé et sonné, Djibril lâche un cri de frustration avant de s'effondrer sur un banc en pierre taillé juste à quelques mètres de lui. Il prit sa tête dans ses mains, comme si une douleur lancinante lui rendait visite.

- Tu es seul ? la voix d'Ombline vînt résonner dans ses oreilles et il contracte les mâchoires à cela.

Ce n'est qu'un cauchemar,
Tu es seul, il n'y a personne qui te parle,
Tu n'es pas fou, putain.

Il se répète sans cesse ces paroles tout comme sa litanie avant un match et au bout de quinze minutes il s'arrêta, levant son visage vers le ciel et des milliers d'étoiles vaguent dans le ciel noir.

- Tu as fini, ça y est ? réplique la voix féminine, un peu froissée.

Complètement émoustillé, Djibril ne dit rien. Puis, une colère profonde arrive, de la peur mêlé à de l'incompréhension.

- Putain, sors de là, laisses-moi merde ! hurle-t-il rageusement.
- Eh p'tit gars, tout va comme tu veux ?

Le clameur se retourne sous le choque et légèrement déconnecté pour voir son oncle le regarder avec une mine inquiète. Il est assez loin de lui, Djibril à donc une idée.

- Ou-ouais, je...j'étais au téléphone.

Un éclair de soulagement feint dans les yeux de son oncle et il hoche la tête.

- Tu devrais rentrer gamin, on parle demain.

Djibril ne demande pas son reste et marche vers son véhicule avant de démarrer et partir au quart de tour. Soudain, l'oncle sent sa poche vibrer. Il fronce les sourcils en quittant du regard le trajet fantôme que vient de prendre son neveu et sort l'appareil de sa poche. Dans un premier temps, il fut déconcerté mais devient rapidement perplexe.

C'était le mobile de Djibril qui tenait dans ses mains.

Dans ma tête.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant