BONUS

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''-Qui a du caca kaki collé au culcul ? Collé au culcul ! Qui a du caca kaki collé au cu-

-Nollaig ! me coupe ma mère, l'air désespérée. Arrête d'apprendre n'importe quoi à ce pauvre enfant !''

Haiden me regarde, comme si il comprenait lui aussi qu'il valait mieux ne rien dire pour éviter que les foudres de la grande Suzanne Clarkson (aka ma mère). Je hoche la tête, elle part en secouant la sienne. Une fois que je n'entends plus ses pas, je me tourne vers mon bébé et chantonne doucement, le faisant rire.

''-Encore ! Encore !

-Ton père va me tuer, Haidy, il penche la tête sur le côté et je ne peux pas résister. Bon, ok ! Qui a du caca kaki collé au culcul ? Collé au culcul !

-Caca kaki !''

J'éclate de rire, le faisant rire à son tour. Sauf que quand mon fils rit dans son bain, il se met à taper des mains sur l'eau et en fout partout, ce qui me fait toujours rire encore et, forcément, si vous n'êtes pas cons, vous vous doutez que plus je ris, plus il rit, plus il en fout partout. C'est un agréable cercle vicieux.

''-Qu'est-ce que j'entends ? je sursaute et me calme directement, mon bébé pose une main sur sa bouche. Qui est-ce qui chante ça ? et là, Haiden, ce traite, me pointe de son petit doigt.

-Oh ! Vraiment Haidy ? Tu me balances comme ça, très bien !''

Je passe mes mains sous ses bras pour le soulever, j'aspire beaucoup d'air en gonflant mes joues puis je souffle sur son ventre, le faisant éclater de rire, encore et encore. J'entends le rire de Sam, aussi. De toute façon, si Sam est fâché, il ne tient pas cinq minutes parce que dès qu'il nous entend rire, il rit aussi.

Quand j'ai appris que j'étais enceinte, il y a 1 an et cinq mois, je me suis directement dit que j'en étais pas capable, que les gens se ficheraient de moi, que Sam allait me quitter. Alors, sur le moment, j'ai décidé d'avorter sans en parler à personne. Mais vous me connaissez, je suis incapable de garder quelque chose pour moi. Sam a fini par deviner que quelque chose n'allait pas et j'ai dû lui dire.

Il n'est pas partit en courant, ce que je redoutais le plus. Ça a été la première fois qu'il m'a dit quelque chose d'horriblement cliché et mignon, dont je me souviens encore : « Ce bébé, on l'a fait tous les deux. Ce bébé, c'est le fruit de notre amour. Pour rien au monde je te laisserai tomber Nollaig, et sûrement pas parce que tu portes notre enfant. » Prise d'un élan de courage, nous l'avions directement annoncé à qui voulait bien l'entendre, et on s'en fichait. Les gens pouvaient bien nous juger, nous nous étions heureux.

On a travaillé dur, j'ai sûrement gagné en maturité, j'en suis plutôt contente même si j'ai toujours ce côté gamine puérile quand il faut. On a économisé, on a eu nos diplômes et Sam a directement arrêté l'école. Il a travaillé deux fois plus, on a pu s'acheter un appartement juste assez grand pour trois personnes, nos parents ont payés pour l'aménagement de la chambre de leur petit-fils. Récemment, Sam a ouvert son studio d'enregistrement, qui fonctionne plutôt pas mal. Moi, je suis à la FAC et en même temps je suis vendeuse dans un magasin de cosmétiques.

Ce n'est pas la vie rêvée, mais c'est la nôtre, et on l'échangerait contre rien au monde. Parce que je sais que si un jour j'ai un coup de moins bien, Sam sera là pour m'aider, et Haiden n'aura qu'à sourire pour que je me sente mieux.

''-Allez, sors de là bébé, souvent j'hésite quand il dit bébé, je me demande si il me parle à moi ou à Haiden, mais là je me doute que ce n'est pas à moi.''

Il met Haidy debout, l'enroule dans sa serviette puis le met sur la table à langer. J'embrasse Sam puis Haiden et je sors de la salle de bain pour les laisser un peu tous les deux. Ma mère est en train de remettre son manteau. Elle vient m'embrasser le front.

''-J'ai fait à manger ma puce, ça sera prêt dans cinq minutes, n'oublie pas d'éteindre le feu, sinon ça ne sera pas bon. Passez un bon weekend mes chéris.

-Merci maman, bisous.''

Je referme la porte. Ok, je ne me suis pas particulièrement améliorée niveau cuisine, mais j'y travaille. Ça viendra, je le sens. Maintenant, je peux faire toutes sortes de pâtes, c'est déjà un bon début ! Non ?

Des petites mains viennent se poser sur mes jambes. Je fais semblant d'avoir peur, ce qui le fait rire ; il tombe sur les fesses, fait une tête surprise puis se relève difficilement et va jouer dans le salon.

''-Le jour où tu n'auras plus de couche, Haidy boulet, t'auras mal aux fesses ! il rigole, encore.

-Caca kaki ! merci pour cette charmante réponse, bébé.''

J'éteins le feu au moment où Sam vient poser ses mains sur mes hanches. Je me retourne, passe mes bras autour de son cul et me met sur la pointe des pieds.

''-T'es moche, je souris en coin.

-C'est dingue, j'allais te dire la même chose bébé ! il rigole puis m'embrasse doucement avant de se mettre à genoux.

-Ouais t'as raison, embrasse les pieds de ta Reine, homme, il sourit, il est magnifique quand il sourit.

-Tu peux juste essayer d'être sérieuse, Noll ?''

Je fais une tête très calme, faussement calme d'ailleurs, mais je ne rigole plus en tout cas. Ne pensez pas que je n'ai pas compris ce qu'il s'apprête à faire, je ne suis pas conne non plus ; c'est les nerfs qui m'empêchent d'être sérieuse là. Mes zygomatiques se contractent tout seuls, et c'est dur de me retenir de sourire comme une mongole.

''-Quand je t'ai vu la première fois, tu t'engueulais avec Dean, et avec Bailey, j'ai pensé que t'étais mignonne mais particulièrement chiante avec un mauvais caractère. Je suis très sérieux. Mais Dean disait tellement de mauvaises choses sur toi qu'il a fallu que je finisse par prendre ta défense, c'était chez Jo. J'ai passé une des meilleures soirées, avec toi. Je me suis rapidement attaché à toi, en même temps qui ne se serait pas attaché ? On s'est vite mis en couple, peut-être parce qu'on était des gamins, comme certaines personnes le disait. Moi je pense que c'est parce qu'on savait qu'on finirait notre vie ensemble, c'est tout. Je m'étais toujours dit ''les potes avant les filles'' mais toi, c'était différent, et j'ai su quand je t'ai emmené à cette soirée, que même si Nate ne t'aimait pas, je ne pourrais pas te lâcher. Je ne me suis pas inquiété pour grand-chose, puisque tout le monde t'adore ; d'ailleurs, tu fais comment ? Nan, laisse tomber, je m'égare, bref, il secoue la tête, les joues rosées. Regarde où on est maintenant ? Tu sais ce qu'on peut dire ? On les a niqués, tous ces cons et leurs préjugés. On vit tous les trois, plus heureux que jamais, et je ne sais pas comment te remercier. Te remercier parce que tu me combles de bonheur chaque jour, parce que tu m'as donné un fils magnifique qui ne fait qu'en rajouter au bonheur que je ressens. Je te demande pas qu'on se mari demain, dans trois mois ou même dans deux ans. Je te demande juste de me faire la promesse que ton mariage se passera avec moi. Tu me le promets ?''

Il sort une magnifique bague, en argent. Je tends ma main gauche, il l'a passe à mon doigt, délicatement, comme si j'étais une petite chose fragile qui pourrait se briser à tout moment. Il a sûrement oublié le point que j'ai envoyé dans la face de Dean.

''-Je te le promets, Sammy petit kiki.''

Il rigole, se relève et m'embrasse. Des petits pas résonnent près de nous.

''-Kiki ! Bisous ?''

•••

Sammy et Nollaig c'est goal quoi feozandk

perfect imperfection {s.w}Where stories live. Discover now