Chapitre 23

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Voilà maintenant bientôt un mois que je sais que je suis enceinte. Cela ne se remarque pas pour l'instant si je fais abstraction que je ne peux plus fermer le bouton de mon pantalon. Mon ventre est toujours aussi plat, j'ai juste l'impression que ma poitrine grossit... Mais cela ne doit pas vraiment se remarquer, car Dixon ne m'a pas fait la moindre réflexion à ce sujet. Pourtant je suppose que c'est ce genre de truc qu'un homme remarque instantanément... Je n'ai toujours rien dit, j'ai bien essayé, mais à chaque fois je me dégonfle...

Notre camp a commencé à changer, Rick, Carl et Glenn ont réussi à fabriquer une grande table et des bancs en palette. Ils ont monté une grande taule au-dessus qui fait office de toit afin de nous protéger de la pluie et du soleil pour cet été. Carol et Michonne ont fabriqué de grandes étagères afin de ranger toute l'épicerie que nous avons d'avance. Daryl et Jason, eux se sont occupés de tout ce qui est sanitaire. Ils ont posé un grand évier près de notre cuisine plein air, l'eau va s'écouler dans un grand tuyau qui tombe dans une bouche d'égout. Ils ont fait de même pour la douche, quatre planches de bois autour d'un pommeau et le tour est joué. C'est sûr que chacun aurait préféré avoir sa salle de bain privative... Mais je ne me plains pas, ils ont pensé à nous mettre un miroir suspendu à une corde. C'est le grand luxe ! Nous avons chacun nos affaires de toilettes dans un grand coffre divisé en plusieurs compartiments. Maggie et moi avons cousu de grands rideaux que nous avons fait coulisser sur de grandes tringles afin de délimiter la salle de bain. Aytsi et Olivia ont quant à elle placées de grandes planches en bois en formant un grand carré, elles y ont déposé deux petits matelas et appuyés des coussins tout le long. Elles ont nommé cela le petit coin dur à cuire, il faut dire que Judith a parfaitement trouvé sa place à cet endroit.

Rick a commencé à planter des légumes, peu à peu notre camp prend forme, certes ce n'est pas le quatre étoiles, mais que demander de plus quand on est avec les personnes que l'on aime le plus au monde...

Le soleil commence à taper, il est bientôt quinze heures, je referme le livre qui m'a beaucoup occupé cette semaine. Une histoire un peu morbide, mais avec de bonnes doses d'humour. Daryl est en train d'aiguiser ses flèches assis sur un des rochers au plus bas du terrain. Je pars le rejoindre, il est tellement concentré qu'il ne me voit pas arriver.

- C'est demain que vous partez en ravitaillement ? disais-je, nerveuse.

– Ouais... Tu vas me le demander tous les jours !? Tu sais très bien que je ne changerais pas d'avis !

– Je sais... Mais je vais encore passer ma journée la boule au ventre tant que tu ne seras pas revenu ! Laisses Rick y aller, il te la proposé en plus. Le suppliais-je.

– Non ! La place de Rick est près de Carl et Judith.

– Et toi ! Ta place est à côté de moi...

– Franchement, je n' sais pas ce que t'as putain ! Mais plus ça va, plus tu deviens chiante et possessive ! Merde... J'ai l'impression que tu veux m'emprisonner ici. Tu sais que j'ai besoin de sortir !

– C'n'est pas ça, je ne t'empêche pas de faire quoi que ce soit, c'est juste que j'ai peur de te perdre chaque seconde que je ne te vois plus... Disais-je en faisant la moue.

Il se relève et me saisit par la taille tout en glissant ses mains rêches sous mon tee-shirt.

– Tu ferais bien de profiter de moi pendant que je suis en vie. Me lançait-il en me pressant les hanches.

- C'est censé me rassurer ? grimaçais-je.

Il ne me répond pas, mais vient déposer un baiser sur mes lèvres. Ce qui me donne les larmes aux yeux, chacun de ses petits gestes me rendent extrêmement émotive. Carol m'a expliqué que si je suis plus sensible en ce moment c'est à cause des hormones de la grossesse. Super génial... J'en suis ravi !

– Aria ! M'appelait Olivia d'un signe de main.

Daryl se retourne :

– On dirait que la gosse a besoin de toi !

Il se rassoit et retourne à sa flèche tout en portant un brin d'herbe à sa bouche qu'il place au coin de sa lèvre. Ce geste me fait toujours sourire, Daryl sans mâchouiller quelque chose ce n'est plus lui...

Je vais au-devant d'Olivia qui me rejoint d'un pas décidé. Elle tient dans sa main droite une aiguille et de l'autre un bout de tissu rose et du fil.

– Je voudrais que tu m'apprennes, j'aimerais faire un petit bob pour Judith.

Je souris et lui réponds :

– Allons nous assoir !

Je me dirige vers la table en bois puis prends place sur le banc. Je coupe un morceau de fil avec mon couteau puis le place au bout de l'aiguille.

– Tu vois toujours dessus puis dessous, en restant le plus aligné possible. Lui expliquais-je.

Olivia me reprend le bout de tissu des mains puis se concentre, elle tire la langue. Un tic qu'elle fait souvent quand elle s'applique minutieusement.

– Super ! Tu y arrives parfaitement ! lui souriais-je fière d'elle.

– C'n'est pas trop mal ! Qui est-ce qui t'a appris à coudre ? Me questionnait-elle.

– Oh... C'est ma grand-mère, elle était très bonne couturière, mais malheureusement je n'ai appris que les bases. J'aurais aimé apprendre plus, mais quand on a quatorze ans on pense plus à aller voir ses copines que de profiter de ses grands-parents. Disais-je en ayant une petite larme qui venait de naître au coin de mon œil.

– Elle est plus de ce monde ?

- Non, mais elle est ici ! répondais-je en plaçant ma main sur mon cœur.

– Oui, comme toutes les personnes que nous avons aimées, elle continue de vivre en nous. Moi je ne sais même pas si elles sont encore en vie mes grands-mères... Parfois, je me sens vraiment orpheline. Heureusement que je vous ai vous... Me disait-elle en posant sa main sur la mienne.

– Allez ! Ne parlons pas de choses tristes ! Continuons la création de ce bob pour notre petite dure à cuire !

Au bout d'une heure, le bob a pris forme, nous décidons de l'apporter à Judith qui se trouve dans les bras de son père.

– Tiens Rick ! C'est pour Judith, c'est Aria et moi qui l'avons fait ! J'ai pensé que ce serait mieux pour que le soleil ne tape pas sur sa petite tête.

– Merci, les filles !

– J'n'ai trop rien fais, je lui est juste montré comment faire, elle s'est débrouillée comme une chef ! répondais-je.

Rick donne Judith à Olivia qui l'emmène goûter, étant seule avec lui le shérif en profite pour me parler :

– Ça va en ce moment ? T'as l'air à cran ?

– Oui, oui, c'est juste que j'ai de petits coups durs...

– Tu sais que tu peux me parler Aria ! Je ne suis peut-être pas la personne à qui tu te confierais en premier, mais sache que je suis là !

– Merci, Rick. Tu es vraiment un père pour moi ! C'est juste que j'ai de plus en plus de mal à laisser partir Daryl... J'ai tellement peur de le perdre que ça en est devenu une obsession...

– Tu sais bien que Daryl est fort... T'inquiètes pas t'es pas prête de t'en débarrasser crois moi sur parole ! Ce mec c'est de la carne et de la pure !

Il s'approche de moi et me serre dans ses bras. L'espace d'une seconde, je me crois dans les bras de mon père, mais la réalité revient aussitôt quand Olivia se met à hurler :

– Des rôdeurs !

Ni une, ni deux tout le monde est aux aguets, même si l'on ne craint rien avec le grand grillage qui se trouve entre eux et nous.

Cela fait un petit moment que nous n'en avions pas aperçu traîner par ici. Nous les laissons s'approcher du grillage et d'un coup de pieu, nous les exterminons. Le coin devient de plus en plus tranquille chaque jour, tant mieux, car les geeks ne me manquent pas du tout... Pas le moins du monde...

Ma survie, mon obsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant