Chapitre 1 : La bataille

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« Amy ! Réveille-toi ! »Je me tire rapidement d'un sommeil bien agité. J'ai fait deux cauchemars dans la même nuit. J'ouvre difficilement les yeux. Lucie est penchée sur moi. Elle a les yeux grands ouverts. Il fait jour. Je me redresse brusquement, affolée : « Qu'est-ce qu'il y a ? » Lucie tremble. Elle a peur. Je l'ai déjà vue dans cet état-là. Le jour de la punition d'Orsay. Elle reste muette. Je la secoue : « Lucie, qu'est-ce qu'il se passe ? ». Elle me tend ma combinaison, puis me glisse à l'oreille :

« Nous sommes filmés Amy. Attends d'être dans le couloir. »

Je suis de plus en plus intriguée. J'enfile ma combinaison noire, me tresse les cheveux rapidement, et saute dans mes bottes. On dirait Catwomen. Je lève les yeux au ciel. Il n'y a plus que nous deux dans le dortoir. Je me dépêche. Nous sortons d'un pas calme et assuré, mais dès que nous sommes dans le couloir nous nous mettons à courir. Elle m'entraîne dans les toilettes, ferme la porte, s'assure qu'il n'y a personne et m'explique :

« Ce matin, je me suis réveillée à cause d'une alarme. Nous ne sommes pas beaucoup à l'avoir entendue. Seulement une dizaine d'entre nous sommes sorties de la chambre. Jeanne et toi, vous ne vous êtes pas levées, mais j'ai préféré sortir. Mme Jean nous attendais à l'entrée du couloir. Je l'ai vue. J'ai fait demi-tour immédiatement. Je me suis engouffrée dans un couloir. Il y avait une fenêtre qui me permettait de voir le couloir principal. J'ai vu Mme Jean inspecter chaque fille. Elles étaient toutes âgées de plus de 15 ans.

-Et alors ? Qu'est-ce qu'elles ont fait ?

-Elles sont sorties par une porte. Grande. Imposante. »

Horrifiée, je lui demande plus de détail. Elle me décrit la porte avec plus de précision. C'est sans nul doute la porte que j'ai vu cette nuit. Je lui demande :

« Comment ont-elles pu l'ouvrir ?

-Elles ont tapé un code sur un clavier presque invisible à l'œil nu, fixé sur le mur. »

Et voilà. Ma théorie selon laquelle la poignée serait piégée se confirme.

« Je te réveille, parce que ces filles ne sont pas revenues. Je les ai cherchées ce matin, au réfectoire. Elles ne sont nulle part. »

Bien sûr qu'elles sont quelque part. Mais nous n'avons pas la possibilité de savoir où. Lucie m'assure qu'elle n'en sait pas plus. Je me redresse, inspire une grande bouffée d'air et lui assure, d'une voix tremblotante :

«Je vais voir ce que je peux faire. Je ne te promets rien, Lucie. Je vais en parler à Jeanne et Astrid. »

Elle monte les coins de ses lèvres, de manière à former un sourire forcé. Une ombre passe sur mon visage, et je la serre dans mes bras. Elle, Jeanne et Astrid sont les seules personnes qui me raccrochent à cet endroit. Les autres filles m'admirent, elles me considèrent comme leur seul espoir. C'est parce que je sais me battre. Nous nous battons souvent entre nous au cours des entraînements, je bas généralement tout le monde. Je déteste me battre contre mes amies, j'aurais peur de paraître prétentieuse. Et surtout de leur faire du mal.

Je relâche mon étreinte.Nous sortons des toilettes. Lucie inspecte le couloir. Je la suis. Nous traversons une multitude de couloir tous plus blancs les uns que les autres, pour nous rendre à la salle d'entraînement, où nous attendent Jeanne et Astrid. Je les retrouve. Elles sont angoissées :

« Où étiez-vous ? Mme Jean n'est pas encore passée pour faire l'appel, dépêchez-vous de vous entraîner ! »

Je leur souris, pour cacher mon malaise, et avance vers la section combat d'épée. Nous nous entraînons entre nous, et seule Mme Jean a la possibilité de rentrer dans la salle. Les Specials et le personnel n'ont pas le droit de franchir la porte. C'est un des seuls endroits où je me sens protégée. Non, pas protégée. Plutôt en sécurité.

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