Je relève la tête vers elle, vers celle que j'ai tant pleuré mainte et mainte fois. Celle que j'aime et qui a prit une partie de mon cœur et l'a emporté avec elle, là-haut. Ma sœur. On dirait qu'elle est là devant mes yeux en chair et en os. J'ai mal cette vision me fait mal. J'ai mal -tellement- j'ai envie de hurler ma douleur et mon mal-être.-Stop ! Sors de ma tête, sors de ma vu, tu me fais mal. Tu n'es pas réelle, tu es créée de toutes pièces par mon imagination pour me détruire est cela fonctionne à merveille.
-Cara, c'est moi je suis vraiment là. Elle s'approche. Ce n'est pas ton imagination, je suis là, je suis belle et bien vivante. Je te dois la vérité. Je ne suis pas celle que tu crois ; je suis différente. Elle pose sa main sur mon épaule, ce contact me donne la chair de poule tout à l'air réel. Je sais pour maman, je sais que c'est une chasseuse. J'ai trouvé un truc en jouant avec les bibelots sur la bibliothèque tu sais dans son bureau là où on n'avait le droit de pénétrer et bien j'y suis allée. Dit-elle en riant de son rire cristallin. Donc je jouais avec et j'en ai tourné un et une porte secrète s'est ouverte, dedans une multitude d'armes, des plans et des livres. J'en ai lu quelques uns, dedans tout était expliqué je n'avais que quinze ans mais j'ai vite compris, j'ai aussi compris pourquoi maman nous apprenait à nous défendre, elle voulait faire de nous des chasseuses. Comme elle. Un mois après je l'ai suivis dans les bois, grosse erreur de ma part. Un loup m'a mordu, je suis devenue comme toi. Cara on est pareil, des loups-garous. J'avais également lu dans ses livres que si une chasseuse ou futur chasseuse devenait loup elle devait se tuer ou alors elle serait torturée jusqu'à ce que mort sans suive. Alors cette histoire d'agression est bien tombée, je me suis dis je vais faire la morte et disparaître de la circulation pour pouvoir vivre ma vie et je ne serais pas tuée et mon secret sera gardé. C'est pour ça que je n'ai cessé de dire ne te sens pas coupable, c'est moi qui n'a cessé de culpabiliser de t'avoir mentis et laissais seule. Je ne suis qu'une lâche qui n'a même pas été foutue de se battre pour sa sœur, pour son espèce et qui a préféré fuir au lieu d'affronter ses problèmes, ses peurs. Je suis désolée, tellement je ne t'ai jamais oublié. Comment oublier une personne comme toi qui est en plus ma sœur. Cara je te surveilles depuis toujours, je mettais promis de ne jamais te parler, mais là te voir pleurer et te dénigrer m'a fais réagir. Cara je t'aime plus que tout tu es ma vie, mon sang, ma jumelle, mon yin. A l'entente de ses mot, je réagis ; elle est réellement en face de moi, ma sœur est devant moi en vie. Je veux dire c'est pas mon imagination, elle est en vie, elle respire elle n'est pas morte, elle n'est pas en décomposition. Non, elle est belle et bien comme avant elle n'a pas changé, toujours aussi lumineuse et elle est là devant moi. C'est pas possible. Je me jette à son cou et pleure. Des larmes de tristesse mais surtout de bonheur. Mon cœur revit, mes poumons respire vraiment. Mon âme rayonne de bonheur, car oui le bonheur vient de s'emparer de mon corps, j'ai enfin retrouvé l'envie de vivre pour moi et non pour elle. Je ne vis plus à travers elle mais à travers moi ; pour moi, pour mon plaisir.
On reste ainsi plusieurs minutes qui me semblent des fragments de seconde. Je la sers contre moi, pour m'assurer que je ne rêve pas, j'ai toujours du mal à croire qu'elle est là dans mes bras. Mais je sens son odeur, ses mains qui me caressent les cheveux pour m'apaiser et tout ça c'est réel.
-Tu ne me quittes plus? Hein ? Dis-je peureuse de sa réponse, si elle venait à partir je serais morte encore une fois et je crois que je ne supporterais pas encore d'être séparée d'elle.
-Non , plus jamais je te quitte petite sœur. Je grimace à son surnom je n'ai qu'une semaine de moins qu'elle mais bon c'est comme ça.
-J'ai des gens à te présenter et je dois te raconter toute mon histoire. Vient on y va à pied je te raconte en même temps car c'est assez long. On marche tranquillement, je lui raconte du début à la fin. Elle m'écoute attentivement, fronçant quelques fois les sourcils ou dégageant un petit rictus sur ses lèvres. Je parle, je déblatère sans m'arrêter reprenant quelques fois mon souffle ou faisant une pause dans les moments sensibles. Je lui dis tout, mes pouvoirs -sauf les pensées- les histoires avec Théodore ma rancœur envers Reaven, mon baiser avec Raphaël. Plus j'y pense plus j'ai l'impression de raconter un film d'action. J'avais sauté le passage avec ma mère intentionnellement mais je me suis demandée si c'était une bonne idée -non- je lui en parle. Je ne veux plus de secret entre nous, je veux dire pas d'aussi gros secret. je veux tout recommencer à zéro.Je pensais la voir triste ou autre mais non elle est en colère comme jamais. Je lui dis que ce n'est rien que je suis sauvée et la prends dans mes bras, elle s'apaise doucement mais sûrement. Le reste du trajet se passe sur des anecdotes d'enfance quand le monde était celui des bisounours. Je me sens bien, sa venue me retire un poids sur la conscience -la culpabilité-.
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Entre eux deux {Terminé}
FantasyCara une jeune femme de dix-sept ans et demi se réveille les yeux brouillés par la luminosité. Elle essaye tant bien que mal de se souvenir de cette fameuse soirée, mais rien ne vient. Puis essayant de se lever pour pouvoir analyser le paysage qui l...