Prince of Drabbles - Prince of Tennis Fanfiction

Ryuuzaki Sumire & Shiraishi Kuranosuke - Sucreries

       Jamais il n'aurait imaginé une pareille chose. Non vraiment. Dans toutes les possibilités qu'offraient ce vaste monde c'était la dernière chose qu'il pouvait bien l'imaginer faire. Tout cela avait suscité son intérêt, sa curiosité et sa peur.

Tout avait pourtant si bien commencé. Et comme souvent, tout commençait avec Kin-chan.

       Il avait eu l'audace pleine de candeur de prendre un des mets apportés par la mignonne Ryuuzaki Sakuno pour son Prince. Lui, Shiraishi Kuranosuke, n'avait pu s'empêcher de regarder le contenu de la boîte en carton. Et force est de constater que cela avait l'air drôlement appétissant. Malheur lui en a pris de le remarquer :

« Tu m'as l'air d'être une sacrée cuisinière Ryuuzaki-chan ! Je comprends pourquoi Echizen-kun n'en laisse pas une miette.

       — C'est... En fait... C'est ma grand-mère qui a tout préparé. Je l'ai juste un peu aidée, avoua la jeune timide en détournant le regard.

       — Oh, Ryuuzaki-sensei, sourit-il cachant son étonnement. J'aimerais bien prendre quelques leçons de pâtisserie, alors ! »

Il ne le pensait pas vraiment. C'était une plaisanterie. Juste une boutade. Alors pourquoi ?

Pourquoi était-il maintenant dans la cuisine de cette vieille harpie ?!

       Attention, n'allez pas croire que le sympathique capitaine de Shitenhôji pensait à mal de la coach de Seigaku. Du moins pas à première vue. Il s'était donc rendu au domicile de la dame d'âge avancé sur invitation de la jeune Sakuno lors d'un voyage de son équipe à Tôkyô. Galant comme il l'était, il n'était pas venu les mains vides puisqu'il portait un joli bouquet de fleur pour remercier la professeur de son hospitalité. Elle l'avait remercié avec une mine renfrognée en disant tout de go :

« Veux-tu bien poser ça loin de notre plan de travail Shiraishi ? Rien ne doit s'approcher des ingrédients en pâtisserie. Prépare-toi donc et viens me rejoindre en cuisine. »

       Il avait connu accueil plus chaleureux mais Fuji l'avait prévenu : leur coach était une dure à cuire. La Bible du tennis posa prestement ses affaires, lava ses mains et enfila le honteux tablier rose que la femme lui confia.

« Qu'avez-vous prévu de m'apprendre à réaliser Ryuuzaki-sensei ? demanda-t-il avec le sourire.

       — Fraisier.

       — Oh, ça a l'air délicieux ! dit-il en regardant les ingrédients sur la table.

       — Commençons. »

       Et ils débutèrent. Il fallait battre des œufs et rajouter une certaine quantité de sucre dans un premier temps. Ce n'était pas bien difficile. Mais ensuite vint l'épineuse question du beurre. Sur la recette il était écrit 150 grammes. Et pourtant...

« Rajoute 250 grammes de beurre fondu.

       — Mais sensei, sur la recette il...

       — Sur la recette ils se trompent. La pâte doit être plus fondante que ce que ces amateurs prétendent !

       — Mais le livre de recettes a été fait par des cuisiniers prof... essaya la Bible.

       — Fais ce que je dis ! » menaça la vieille dame avec sa cuillère en bois.

Elle ne prenait vraiment pas la pâtisserie à la légère. Cette femme était invivable ! Et puis tout cela était vraiment contre sa nature...

       Shiraishi avait toujours pour habitude de suivre les règles à la lettre. A la perfection même. Donc si on lui demandait 150 grammes, il mettrait la dose indiquée au milligramme près s'il le fallait. Sans compter qu'il craignait que le mets soit affreusement gras et calorique. Il ne pouvait décemment pas manger quelque chose d'aussi imparfait, cela le rendait malade rien que d'y penser. Mais allait-il risquer de froisser encore plus la coach de Seigaku au risque de sérieusement compromettre les relations entre les deux équipes ?

« D'accord, sensei, je vous crois vous et uniquement vous.

       — Bien ! » dit-elle d'un ton amical pour la première fois de la journée.

Il pensait à l'équipe avant tout. Il assumerait tous les poids pour ses coéquipiers. Shiraishi espérait seulement pouvoir échapper à la dégustation.