BUNKER ( En cours de réécriture )

VII. Le Berceau

Les premières gouttes d'eau qui mouillèrent son visage lui donnèrent l'impression d'être au paradis. Il sentait la chaleur se répandre sur tout son corps et une sensation de plénitude l'inondait.

Sonny avait raison, la douche était indispensable, elle le débarrassait de tout ce qu'il venait d'endurer, comme si l'eau avait le pouvoir de régénérer ses cellules.

Joshua serait bien resté là des heures mais un bruit sourd et répétitif vint le sortir de sa torpeur.

Quelqu'un tapait frénétiquement à la porte.

- Josh, c'est quand tu veux ! Ça fait une heure que tu es sous la douche, accéléres un peu s'il te plaît !

Il reconnu la voix de Sonny, il semblait être énervé. Joshua ferma le robinet et se sécha en vitesse. Il enfila les vêtements propres que Zach avait pris soin de lui trouver et mis ses chaussures.

Il sorti de la pièce, la peau encore humide.

- Desolé Sonny, mais je t'avoue que j'y serais bien resté encore un peu !

- Tu auras tout le temps d'en profiter quand tu auras passé l' Initiation. Mais avant ça, viens avec moi, maintenant que tu es présentable je vais te faire visiter notre " refuge ", ça permettra peut être de raviver ta mémoire. . .

Sonny l'attrapa par le bras et lui fit signe d'avancer. Joshua se retourna et vit qu'ils n'étaient que tout les deux.

- Où est passée la fille, Marie, elle ne vient pas avec nous ? Demanda t-il avec un brin de déception dans la voix.

- Elle ne préfère pas pour l'instant, répondit sèchement Sonny, puis il se radoucit et ajouta :

- C'est un peu dur pour elle tu sais, elle aussi elle te croyait. . . euh. . . enfin tu comprends ? On pensait ne plus te revoir. . . Mais ne t'inquiètes pas, tu la verras bientôt ! Conclut-il avec le sourire.

Il partit devant, Joshua lui emboîta le pas.

Malgré sa forte corpulence, Sonny marchait rapidement. Il n'était pas très grand mais la largeur de son dos et le diamètre de ses biceps laissait deviner sa force. Quelques poils disgracieux sur son visage encore pubère lui donnait un air sévère et son regard noir et profond le rendait presque effrayant. Ses cheveux bruns était coupés très courts et laissaient apparaître une cicatrice au dessus de sa nuque.

Malgré cette apparence hostile, Joshua se sentait en sécurité à ses côtés.

Il traversèrent un couloir sombre qui déboucha sur une immense salle. Les murs étaient remplis de portrait d'hommes et de femmes d'âge mûr. Chaque cadre avait strictement la même taille et était disposé de manière parfaitement symétrique par rangée de six, horizontalement et verticalement.
Joshua remarqua qu'il y avait un emplacement vide au centre de l'un des murs. Intrigué il ne dit rien, le lieu lui semblait sacré et il n'osa pas rompre le silence.

Sonny prit la parole d'un ton solennel :

- Nous avons baptisé cette pièce Le Berceau .C'est ici que tout a commencé et c'est là que tout doit s'achever. Tu as participé à son élaboration, mais j'imagine que tu as aussi oublié ?

Il s'arrêta un instant comme s'il attendait une réponse. Puis il reprit :

- Chaque visage que tu vois, chaque nom qui le distingue est le fruit de longues années de recherches au sein même de l' Union - nous avons baptisé notre groupe comme ça. Ce travail ne s'est pas fait en un jour et a débuté bien avant notre naissance, il y a plus de deux siècles. A l'époque la Rébellion n'en était qu'à ses prémices mais nos ancêtres en connaissaient déjà l'issue. Beaucoup d'entre eux sont morts au combat, d'autres ont eu la chance d'en réchapper jusqu'à ce que la maladie les emporte.

Il marqua une pause, sa voix tremblotait. Il ferma les yeux et inspira un grand coup. Il relacha son souffle et reprit :

- Ces hommes et ces femmes sont tous nos ancêtres, ils ne sont plus de ce monde à présent. Ils nous ont légué leur culture, leurs croyances et leurs valeurs. À nous d'en faire bon usage.

Joshua regardait ces visages inexpressifs accrochés au mur comme des trophées tout en écoutant le discours de Sonny. Il était toujours intrigué par cet emplacement vide présent au milieu de tout ces portraits.

- Je me demandais. . . ( il hésita ), je me demandais pourquoi il manque un cadre ici ? Interrogea t-il en pointant du doigt l'espace vide.

- Je me doutais bien que tu allais me poser cette question à un moment donné ! Répliqua Sonny en se grattant la tête. C'est toi qui l'a voulu, tu as laissé cette place car tu pensais qu'il manquait un élément pour compléter le puzzle. Un être, sans doute supérieur à tous les autres, un être prêt à se sacrifier pour sauver notre espèce. Mais nous parlerons de ça plus tard, conclut-il. Suis moi je vais t'amener voir les autres, ils doivent t'attendre avec impatience.